ART MUST HANG
A la galerie Max HETZLER au 57, rue du Temple 75004 Paris /// Du 12 septembre au 31 octobre 2019 /// Exposition : ART MUST HANG
“En Italie, j’ai acquis un savoir-faire, en France j’ai construit une approche critique de la peinture” confiera -t-elle un jour lors d’une interview à bâtons rompus. Croisant “le néoréalisme tragicomique de Pietro Germi, l’hypermanièrisme politisé de Pier Paolo Pasolini et les lumières décadentes de Luchino Visconti” - pour reprendre ses mots - son oeuvre en perpétuelle ramification nous parle toujours et invariablement de l’Histoire et de ses affres en jouant sur les mécanismes de l’image de propagande et l’ubiquité des scénarios psychodramatiques présents dans la culture visuelle de masse. En effet, le travail de Giulia Andreani (Photo ci-dessous Crédit@Jo B.) basé sur la recherche d’archives s’appuie sur un processus visuel de sublimation parvenant à inverser le statut classique du portrait. Le visiteur appréciera à n’en pas douter - dans cette puissante exposition personnelle - cette procession des visages incarnant de multiples temporalités. Car Giulia confronte l’Histoire à la dépendance vis-à-vis de l’image (triée, recomposée et reproduite sur toile) en pointant les lacunes de la mémoire collective. Comme elle l’explique, “ la peinture est la pointe de l’iceberg” de sa démarche accompagnée des éléments d’une classification méticuleuse ayant pour but de redonner à la peinture son statut de “cosa mentale” à une époque où les oeuvres d’art deviennent des formes standardisées et homologuées. On aime cette pratique marquée par le filtre subjectif d’une peinture bleutée et “aquarellée” dans un champ chromatique restreint. Et innervée d’entêtantes images aux nuances de gris faisant écho aux sources photographiques. Corroborant dans un même temps l’intuition de Giulia qui nous assure mordicus que “la peinture aura toujours le dernier mot” !