FEEBLE SCREAMS FROM...
A la la galerie In Situ FABIENNE LECLERC au 43, rue de la Commune de Paris 93230 Romainville /// Jusqu'au 19 février 2020 /// Exposition : FEEBLE SCREAMS FROM FOREST UNKNOWN
“J’ai plutôt tendance à avoir des couleurs réalistes. J’aime quand ça se rentre dedans, quand il y a des crissements, donc je ne vais pas être dans des tons forcément qui s’accommodent bien…. Ce sera des accords ou des rapports de couleurs vraiment très criards mais mélangés à des choses qui semblent plus naturelles comme les terres qui accentuent et qui permettent de porter tout ça…” avait-il expliqué un jour. Et d’ajouter : “Tout mon travail est un travail de montage et de collage. Mes tableaux sont toujours des scènes avec des choses posées qui reposent sur un système bien précis et très frontal.” Ses oeuvres loin de toute pensée monosémique utilisent beaucoup d’images de la Seconde Guerre Mondiale pour parler du monde actuel. Passant par des ellipses, des métaphores d’une peinture réaliste, elles disent la contestation du pouvoir qui s’exerce à ses yeux dans l’oppression et la mort en se traduisant par l’argent, la religion, la publicité et la vanité par excellence. En effet, la démarche artistique de Damien Deroubaix (Photo ci-dessous Crédit@PascalPique) - gratte ce vernis derrière lequel se trouve une noirceur mortifère manifeste. Ses dessins, eux, sont une projection directe de la pensée de l’artiste, “le chemin le plus court”, faisant écho à des milliers d’années d’Histoire de l’Art avec tous les maîtres passés comme seuls juges à ses cotés dans l’atelier. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce solo show remarquable - ces grandes huiles et collages sur toile et bois gravés sur papier japon et “ces scènes” que le peintre à en tête au moment de l’exécution avec des images tirées de cinéma ou de peintures d’artistes anciens, contemporains et modernes. On aime tout particulièrement cette dimension généalogique de l’art fait de doubles immatériels. Mais également cette combinaison subtiles de registres iconiques et formels dans des jeux de variations sous-tendant une pensée plastique faite d’énergies multiples mettant en réunion masques primitifs, fertilités, rituels chamaniques, idoles éthyphalliques et paysages crépusculaires impénétrables épuisant radicalement l’iconographie. Jusqu’ à cette vision de la seiche libérant son encre en nous rendant prisonniers d’un hasard et d’un passé immémorial !
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