LOBODY NOVES ME

A la Fondation d’Entreprise RICARD au 12, rue Boissy d’Anglas 75008 Paris /// Jusqu’au 28 mars 2020 /// Exposition : LOBODY NOVES ME /// Commissariat : Eric Troncy

J’ai peint deux tableaux avec les soeurs Deneuve, à des âges différents mais qui tiennent la même pose, sur une barrière. Les histoires de soeurs, qui plus est des jumelles, me touchent beaucoup, elles irriguent tout mon travail...” a-t-elle expliqué un jour. Et d’ajouter : “J’entretiens un rapport à la caricature depuis longtemps. J’ai fait beaucoup de caricatures de la série Dallas dans les années 80. A l’époque, je faisais même des caricatures des animateurs de jeux télévisés dans les rubriques de Libé. J’adorais dessiner en regardant la TV. C’était avant internet, au début des années 80”. Ses peintures profondément sensuelles et transgressives - n’aimant pas le noir et proposant un examen des lisières entre corps et décor - font se mêler comique involontaire, kitsch, énigmes et un érotisme dont la dynamique s’articule autour du point central de la mort. Elles nous disent que le n’importe quoi, le n’importe comment tout comme le bon goût finalement varient pour chacun. En effet, la démarche artistique de Nina Childress (Photo ci-dessous Crédit@PhilippeChancel) nous parle de collisions obliques et de précaires équilibres venus d’un Pasadena lointain dans une exacerbation à l’extrême des hors-champs et de béances faites de violentes discordances, de compositions photoréalistes donnant en spectacle la liberté plastique de son médium. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette superbe exposition grinçante et impudique - ces nudies dans des versions ” good and bad” et ces embrasements picturaux faisant palpiter les peaux et battre les coeurs. On aime tout particulièrement ces désirs scopiques émanant de ces toiles aux fonds travaillés à partir de pigments de noir d’oxyde dévoilant les possibilités illusionnistes du relief. Nous retiendrons cette pensée de Nina face à l’huile sur toile baptisée Autoportrait au slip 1 : “Je fais tous mes autoportraits avec des miroirs. Pour celui-ci j’ai dû poser avec une culotte sur la tête, ce n’était pas très pratique. Je la relevais quelque fois pour mieux voir mon reflet. Ce qui fait que ma culotte était recouverte de traces de doigts verts...”

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