MICHAEL ROY

La manipulation de l’image est une question qui traverse toute ma production. Pour moi, il est important de comprendre l’évolution de la création des images dans l’histoire de l’art, et notamment la façon dont les artistes ont su déjouer les impératifs techniques…” a-t-il confié en 2012. Et d’ajouter : “Je m’intéresse beaucoup aux livres d’artistes et aux éditions spécifiques. Je ne collectionne pas au sens propre du terme. Je vis avec des objets choisis pour leur fonctionnalité, ou en conserve d’autres pour leur valeur sentimentale”. Jouant sur l’emprunt systématique d’éléments préexistants, ses oeuvres nous parlent d’un travail d’appropriation de l’image éminemment frictionnelle dans des “fictions arrangées” saisissantes. Faux-semblants et pulsions scoptiques expriment une déperdition inévitable via des paroxysmes s’appuyant sur la simulation du réel. En effet, la démarche artistique de Michael Roy (Photo ci-dessous. Crédit@DR) questionne la transmutation de l’image rendue appropriable délivrant en une tension qui rend indistinctes les sources et leurs temporalités. Le regardeur appréciera ces travaux, comme des beautés volées, prenant leur justification dans une insurrection des corps et où s’engouffre l’imaginaire. On aime tout particulièrement cette pratique pluridisciplinaire à travers laquelle des dessins sont produits à partir de papier carbone ou des tableaux peints au vernis à ongles. Et établissant des passerelles aussi vagues que fulgurantes. A ce propos Michael livrera ceci : “Le travail de Pierre Molinier m’intéresse autant que sa personnalité. Peintre en bâtiment, il a développé en parallèle une oeuvre picturale et plus précisément photographique” !