LA MATIÈRE DES POSSIBLES

Au 24Beaubourg, 24 rue Beaubourg 75003 Paris /// Jusqu'au 21 décembre 2019 /// Exposition : LA MATIÈRE DES POSSIBLES - Prix ART [ ] COLLECTOR - Entreprise par Jacques et Evelyne Deret en partenariat avec la Société Nouvelle Cornu Emballeurs

A la frontière du fractal, du rhizome, de la topographie ou encore du cellulaire, ses oeuvres mettent en relief des phénomènes de saturation et d’addition aussi saisissants que troublants. Le langage du dessin et la gestuelle de sculpture plongent la rétine dans une expérience sensorielle aussi pénétrante que pénétrable. L’artiste développe un cheminement mental au sein duquel la texture et la densité offrent des perspectives satellitaires dans des jeux d’échelles qui happent le regard. En effet, la démarche artistique de Clément Bagot (Photo ci-dessous Crédit@P.Tapissier) se formule via des modèles de minutie évoquant des sortes de cartographies référant autant à l’organique qu’au microscopique. Le visiteur appréciera ici notamment une sculpture-architecture XXL en bois de peuplier vernis mais aussi de subtiles propositions en maquettes recourant à des barres d’agrafes soulignant une recherche radicale et approfondie sur le module constructiviste. On aime tout particulièrement ce souci scrupuleux du détail chirurgical qui anime l’ensemble de ses pièces. Mais aussi ce morcellement du maillage graphique au coeur de dessins renvoyant à notre être-là dans une transparence flottante et ancrée des mondes !

www.24beaubourg.com

INNOCENTE

A la galerie Cécile FAKHOURY Boulevard Latrille entre le carrefour de la Vie et le carrefour de la RTI entre la Sodemi et l’immeuble Carbone Cocody Abidjan - Côte d’Ivoire /// Jusqu’au 29 février 2020 /// Exposition : INNOCENTE

J’ai l’impression qu’il y a comme un secret que je cherche et qu’il me faut révéler, comme si quelqu’un d’une génération antérieure me parlait. Un peu comme quelque chose qui tape à la porte de façon continue…” expliquait-elle récemment. Ses oeuvres offrent une réflexion sur la place des femmes dans la société en faisant de leur corps l’élément central dans un processus de déplacement à la fois physique et symbolique. Bousculant les régimes de représentation de la femme, l’artiste construit un objet de contestation du patriarcat et des dominations entre peinture et performance. En effet, la démarche artistique de Dalila Dalléas Bouzar (Photo ci-dessous Crédit@GrégoryCopitet) invoque les mémoires collectives ancestrales via des images de femmes transfigurées par leur propre force. Le visiteur appréciera ici la tapisserie Adama, pièce maîtresse de cette monstration saisissante qui résonne comme un espoir, une lutte et un cri. On aime ces travaux qui illustrent avec brio le renversement d’une dépendance verticale arbitraire vers un nouvel ordre des choses. Et qui nous fait entrevoir en arrière-plan les savoirs invisibles de brodeuses et de couturières dans une constellation de mémoires et de voix !

www.cecilefakhoury.com

LE TROUSSEAU DE D...

A la galerie Rabouan MOUSSION au 11, rue Pastourelle 75003 Paris /// Jusqu’au 11 janvier 2020 /// Exposition : LE TROUSSEAU DE D…

Mon univers oscille entre deux mots : heureux et joyeux. Renvoyant à quelque chose comme une sorte d’image rêvée d’une réalité…” expliquait-il dernièrement au sein de son atelier parisien de Charonne. Ses oeuvres offrent une évocation érudite et joyeuse des ambiguïtés de la condition de l’artiste et des limites de son pouvoir messianique. Leurs titres aux multiples enjeux de langage aux mythologies familières soulignent avec acuité les contradictions durables de l’imaginaire contemporain. En effet, la démarche artistique d’Ivan Messac (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle d’une planète qui va mal à travers des constellations-objets ouverts sur une dimension critique, politique et historique. Le visiteur appréciera ici cette réflexion amusée sur les pouvoirs de l’image - entre peinture et sculpture - mais également ce questionnement sur le rôle social de l’artiste dans une gymnastique allant de la figuration narrative à l’abstraction. On aime ces toiles de grand format en bleu Méditerranée et blanc mettant en réunion des galaxies lointaines et des objets de consommation. Dans une indicible nostalgie mettant le doigt sur les incohérences des Hommes, les avant-gardes et la mystique du poète !

www.rabouanmoussion.com

FROSTY'S LAMENT

A la galerie Bernard JORDAN au 77, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : FROSTY’S LAMENT

Mes dessins sont le miroir de ce que je vois autour de moi. Ils ne sont pas seulement une simple reproduction de la réalité. Il y a toujours une forme de critique et d’humour dans mon travail qui constitue un élément essentiel.” explique-t-il. Et d’ajouter : “C’est dans l’environnement urbain rempli de contradiction, de sources d’inspiration et de possibilités que je rencontre les tensions les plus fortes…” Utilisant principalement de l’encre, des crayons, de la sépia et de l’aquarelle, occasionnellement de la gouache, l’artiste se sert aussi de photos qu’il a prises ou de copies qu’il colle dans ses dessins et qu’il retravaille. En effet, la démarche artistique de Ronald Cornelissen (Photo ci-dessous Crédit@DR) interpelle par la sensation d’inachevé qu’elle fait naître. Elle livre une impression de vide, dans une quasi absence de personnages, qui fait écho à des scènes marquées par des crises intérieures. Le visiteur appréciera ici - dans ce superbe solo show - ces travaux portés par des mots et une narration imagée exprimant des espaces d’écritures guidant le regard. On aime ces univers, sans territoire défini, nous faisant tantôt penser au théâtre de Bertold Brecht tantôt au monde tourmenté de Heiner Müller. Et nous laissant entrevoir, de temps à autre, une enseigne de néon ou une bulle de bande dessinée !

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FUCK (,) MY CARTESIAN MIND

Studio Ivan Argote, Les Grandes Serres, 15 rue du cheval blanc, Pantin /// Jusqu’au 20 décembre 2019 /// Exposition : FUCK (,) MY CARTESIAN MIND

Je me réapproprie des procédés propres à l’archéologie et aux systèmes de représentation tout en cherchant à construire une nouvelle perception et à donner l’illusion d’une valeur inscrite dans une micro fiction historique” explique-t-il. Et d’ajouter : “ L’Histoire est une source primordiale dans ma pratique, et plus particulièrement sa véracité…”. Ses oeuvres jouent avec une certaine forme d’absurde et de non sens afin d’établir le recul nécessaire à l’appropriation des idées. L’artiste s’intéresse à la transmission des informations venues de l’actualité en se demandant comment elles tendent à nous influencer. En effet, la démarche artistique de Paul Gounon (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle de ses “frictions” au sein d’un langage sculptural porté par une logique d’autodestruction de ses propres oeuvres dans une conscience du temps saisissante. Le visiteur appréciera ici cette dose salvatrice de liberté en mesure de révéler “notre obsolescence en tant que civilisation” mais aussi cette mise en abîme maîtrisée. On aime ces sujets détournés intégrant les thèmes du patrimoine et de l’architecture. Dans une légère distanciation fertile nous faisant penser parfois à certains passages de Thomas Pynchon où l’érudition se comprend sous le signe de l’humour et de la dérision !

www.lesgrandesserresdepantin.com

UN SALON D'HIVER

Sur rendez-vous à la galerie BUBENBERG au 14, rue des Carmes 75005 Paris /// Du 14 au 21 décembre 2019 /// Exposition : UN SALON EN HIVER

Ces oeuvres viennent questionner la peinture traditionnelle, passer au travers en cherchant la transparence et élaborer une nouvelle forme de palettes…” expliquait-elle à chaud lors du montage de l’exposition. Et d’ajouter : “En jouant avec l’échelle et le support - liquide, fluide - ces pièces sortent du cadre pour aller vers l’espace et créer des images physiques et tactiles”. Ses recherches formelles questionnent la matière du corps humain et celle des objets avec lequel il intéragit. En effet, la démarche plastique de Chloé Royer (Photo ci-dessous Crédit@RomainDarnaud) examine la surface, la peau et ce qui relève de la zone de contact. Ses sculptures fonctionnelles proposent un rapport sensible et tangible à l’oeuvre. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce remarquable group show - la saisissante série “Combine” qui sort du cadre pour aller vers l’espace et cet emploi subtil du silicone par l’injection de tubes de couleur. On aime particulièrement cette approche personnelle tournée vers l’enveloppe corporelle - entre équilibre et vacillement - construite dans un rapport à l’intime addictif. Mais aussi, plus largement encore, ces pièces anthropomorphes nous évoquant le concept d’esthétique relationnelle se dévoilant à mesure que le trait se prolonge !

www.bubenberg.art

TIME

A la galerie Thaddaeus Ropac au 69, avenue du Général Leclerc 93500 Pantin /// Jusqu’au 25 janvier 2020 // Exposition : TIME

Dans le mot intime, il y a le mot time : dans le mot time il y a les mots, ti, me; puis aussi me, te ; lire de moi à toi…” écrivit-il un jour à son épouse adorée Elke Kretzschmar. Son dessin, qui entretient toutes les ambiguïtés, porte en lui cette violence expressionniste nous parlant autant d’une méditation cinglante sur la vieillesse que d’un pouvoir invisible ayant fait dire à l’artiste il y a quelques années déjà : “Quand on fait des tableaux, il n’y a aucun rapport de dialogue avec le monde alentour. C’est une chose qui a lieu dans d’autres parties du cerveau...” Avant de marteler ceci : “Je ne suis pas un artiste, je suis un peintre”. En effet, l’écriture picturale impulsive et instable de Georg Baselitz (Photo ci-dessous Crédit@CharlesDuprat) délivre des couleurs sauvages qui ne se rencontrent pas et des toiles sur lesquelles la brosse et la foudre passent délicatement. Mais aussi ces corps flottants dans une forme de défiguration cosmique évoquant le spectre du temps qui défile à travers le regard bienveillant de l’être aimant éperdument. Le visiteur appréciera ici ce renversement troublant de corps lévitants dans une effusion cotonneuse de vie emplie de paix et de sérénité à l’assaut de la toile. On aime ces travaux tentant d’échapper aux règles de l’abstraction et de la figuration et cultivant ce mystère ultime d’un primitivisme iridescent où l’artiste s’affronte lui-même pour finalement confier ceci : “En tant qu’artiste, je ne suis pas en mesure de travailler en terme de discours, de questions et de réponses…

www.ropac.net

SAMPLING

A la galerie Isabelle Gounod au 13, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 11 janvier 2020 /// Exposition : SAMPLING

Ma pratique en peinture est basée sur la confrontation d’images de diverses provenances esthétiques puisant à même les codes, l’histoire, les genres du médium…” expliquait-il dernièrement lors de sa venue à Paris. Et d’ajouter ceci : “Au-delà du simple jeu de citations et d’emprunts, je puise dans une vaste banque de motifs historiques par mixage et extraits, à la manière d’un DJ”. Laissant s’accumuler une foule d’éléments graphiques, ses oeuvres puissantes et foisonnantes forment de facéitieuses compositions syntaxiques débordant invariablement leur propre cadre. En effet, la démarche artistique personnelle de Dan Brault (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous plonge dans une délicieuse perte euphorique des repères à travers une dissonance substantielle saisissante. Le visiteur appréciera ici cette logique malicieuse de la charade ou du rébus - résistant à l’appel du sens - et se formulant sous une petite musique parcourue de différents dialectes. On aime enfin cet échantillonnage du monde dans lequel la vérité se recroqueville discrètement pour mieux faire vaciller la flamme de nos attentes !

www.galerie-gounod.com

SOUVENIR FROM EARTH

A la Galerie Laure ROYNETTE au 20, rue de Thorigny 75003 Paris /// Jusqu’au 11 janvier 2020 /// Exposition : SOUVENIR FROM EARTH

L’inadéquation est intrinsèque à la carte…” affirmait-elle récemment en citant le propos du logicien américain Nelson Goodman. Ses oeuvres font cohabiter biographie individuelle et destins collectifs à travers des configurations picturales nous parlant autant de fractures, de territoires en mutation que de rifts et de tiraillements intérieurs. Elles nous confrontent à des frontières mouvantes qui se dilatent, éclatent, se dissolvent ou se reconstituent. En effet, la démarche artistique de Brankica Zilovic (Photo ci-dessous Crédit@DR) traite de la conjuration de la disparition autant que de transmission sans toutefois perdre de vue une stratification saisissante du souvenir. Les livres anciens brodés posent ici la question de la déliquescence dans une conscience diffuse jalonnée de retournements et de doutes. Le visiteur appréciera - au coeur de réjouissant solo show - cette gestuelle se confrontant aux situations de crises et aux états de révolutions avec une acuité aussi frappante que juste. On aime cette pratique inscrite dans une vision d’un monde ouvert à travers lequel s’esquissent des méditations autour d’un devenir commun. Mais aussi cette honnêteté intellectuelle - dans des espaces diasporiques habités par la culpabilité et la honte de la guerre - qui nous met face à des pays qui n’existent plus !

www.laureroynette.com

ENVERS

A la galerie MODULAB au 28, rue Mazelle 57000 Metz /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : ENVERS

A l’occasion d’un séjour à Madrid, il y a quelques années, j’ai réalisé une série de grands dessins, nourris à la fois des espaces et personnes rencontrées lors de la découverte de la capitale espagnole et du recueil de nouvelles Anvers de Roberto Bolaño écrit en 1980 peu de temps après son installation dans la région de Barcelone” explique-t-il. Tentant de restituer l’ambiance trouble et étrange qui émane de ce livre, l’artiste livre un trait au pastel sec estompé, gommé et redessiné en plusieurs couches successives. En effet, la pratique artistique radicale et solitaire de Renaud Perrin (Photo ci-dessous Crédit@DR) trouve son équilibre entre poème, prose et le registre du roman. Le visiteur appréciera ici cette ethnique de couches superposées pour créer des dessins, plus petits, à la machine à écrire. On aime cette démarche dans laquelle cet appareil - initialement utilisé pour l’écriture - est détourné pour représenter des objets de constructions, notamment le camping de Castelldefels où Roberto Bolaño a travaillé comme gardien de nuit !

www.modulab.fr

PHÉNOMÈNES

A la galerie Christophe GAILLARD au 5, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 11 janvier 2020 /// Exposition : PHÉNOMÈNES

Ce qui m’intéresse, ce sont les lieux qui font appel à des images mentales, à notre mémoire, qui sont comme une surface de projection…” avait-elle expliqué un jour. Et d’ajouter : “Si mon approche est souvent minimaliste ou conceptuelle, elle part toujours du réel, de ses représentations et de ses dispositifs. C’est le fil rouge de ma création…”. Ses oeuvres interrogent la fabrication énigmatique de représentations issues de dispositifs d’expérience, d’observation et de manipulation. Elles viennent souligner le “processus” autour d’images réunissant des cyclones, des raz-de-marée, des trous noirs ou des éclairs. En effet, la démarche artistique de Marina Gadonneix (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle aussi bien des phénomènes d’ouragans que d’avalanches - étudiés en laboratoires scientifiques - en posant toujours invariablement ces deux mêmes questions : Comment fabrique-t-on une image ? Comment la manipule-t-on ? Le visiteur appréciera ici ces espaces de projections et ces mises en scène de la catastrophe établis dans une constellation de mots à mi chemin entre absence et présence. On aime ces landscapes monochromes bleus qui posent de manière sous-jacente la question de la couleur moyenne de l’univers. Mais également ces clichés qui explorent de manière spectrale ce passage inattendu d’un territoire rugueux à une image fantasmatique révélant supernova, matière noire ou vortex !

www.galeriegaillard.com

DARK WRITINGS

A la galerie Jeanne BUCHER JAEGER - Espace Marais au 5, rue de Saintonge 75003 Paris /// Jusqu’au 1er février 2020 /// Exposition : DARK WRITINGS - Trente ans de collaboration avec la Galerie Jeanne Bucher Jaeger

Seule la représentation effroyable et efficace de l’acte mauvais rend évidente la réflexion sur cet acte mauvais et son résultat” avait-il expliqué un jour. Et d’ajouter : “On ne peut voir la lumière sans l’ombre, on ne peut percevoir le silence sans le bruit, on ne peut atteindre la sagesse sans la folie”. Ses oeuvres rejettent toutes les formes de règles dominantes ou normalisées sans sombrer dans le nihilisme. Elles entrevoient l’art dans ses possibilités d’élargissement et des rapports de forces propres aux prises de risque dans un leitmotiv indiquant que le réel est sans forme. L’artiste nous rappelle que la participation et l’action d’un individu est en mesure de changer le destin du monde. En effet, la démarche artistique de Yang Jiechang (Photo ci-dessous crédit@FelicitasYang) nous parle autant de destins expiatoires que de l’instabilité de l’équilibre dans des évocations du sacré saisissantes. Mais aussi cette dualité entre le spirituel et le réel qui nous conduit au-delà du visuel. Le visiteur appréciera ici ces ponts entre les mondes interrogeant la définition d’une société harmonieuse dans une pensée chinoise célébrant les valeurs de respect mutuel et de compassion. On aime ces encres et ces acryliques sur papier Xuan montées sur toiles exprimant la transformation nécessaire à toute régénérescence et soulignant cette pensée de l’artiste : “Bien que tous les humains soient reliés en une essentielle unité d’existence, l’harmonie est toujours issue d’un jeu de pouvoir….”

www.jeannebucherjaeger.com

DESTRUCTION

A la galerie Kamel MENNOUR au 6, rue du Pont de Lodi 75006 Paris /// jusqu’au 18 janvier 2020 /// Exposition : DESTRUCTION

Mes oeuvres sont comme des bosses sur le front...” avait-il expliqué un jour. Et d’ajouter : “Elles sont la réaction d’un organisme, s’en nourrissent et disparaissent comme elles sont apparues”. Au sein de son esthétique, s’exprime la symbolique et le paradigme du refuge et du renouveau dans une idée de mutation prenant forme dans des structures invasives. L’artiste réinvente l’espace dans une prolifération organique célébrant une nidification et des empilements somptueux. Ses oeuvres enveloppantes nous parlent d’une pratique de l’empilement offrant au regard une ponctuation architecturale saisissante. En effet, la démarche artistique de Tadashi Kawamata (Photo ci-dessous Crédit@ArchivesKamelMennour) se déploie dans un dialogue et une musicalité traitant de l’essence du vivant. Le spectateur appréciera ici ces travaux magistraux conçus autour de l’idée de l’inattendu et du repli. On aime ces pièces qui suscitent des sentiments contradictoires rappelant une obsession des sinistres tel un “requiem personnel”. Où affleure, selon les voeux de l’artiste, la main de Dieu !

www.kamelmennour.com

RUE DU CANAL

A la galerie Julien CADET au 7, rue Saint-Claude 75003 Paris /// Jusqu’au 14 décembre 2019 /// Exposition : RUE DU CANAL

Mes oeuvres cohabitent pour fusionner en fictions, imprégnées de références mythologiques, littéraires et cinématographiques” confia-t-il récemment. Et d’ajouter : “D’expérimentation en sérendipité, je gonfle, j’étire, je moule, je casse et je suspends, confronte et détourne les formes symboliques que je me suis attribuées.” Ses travaux font des ponts et des analogies entre différents héritages historiques offrant un entrelacement de fantasmes abstraits surréalistes et d’esthétiques traditionnelles. En effet, la démarche artistique de Ken Sortais (Photo ci-dessous Crédit@DR) évoque la casse et le pillage de monuments dans une gestuelle du détournement passant sans effort du réel à l’illusion. Le visiteur appréciera ici ces sculptures en latex réalisées à partir d’empreintes illégales faites sur de vraies statues du 19ème siècle cachées dans des endroits oubliés. Mais aussi cette matière hétéroclite ouverte sur la relation entre la perte de l’identité et la subversion. On aime cette narration de l’image basculant vers l’installation - tournée vers la décadence de l’homme - qui devient abstraite et chaotique en perdant son sens premier et cessant d’être mainstream.

www.galeriejuliencadet.com

ET TOI...TU FAIS QUOI…

A la galerie Jeune Création au 43, rue de la Commune de Paris 93230 Romainville /// Jusqu’au 18 décembre 2019 /// Exposition : ET TOI… TU FAIS QUOI DANS LA VIE ? /// Commissariat : Pauline Coste et Coralie Gelin

Ses oeuvres explorent principalement notre rapport au travail et à l’hyperactivité telle qu’elle se manifeste dans le monde de l’entreprise, le système éducatif dans l’espace urbain ou à travers des fictions. Profondément politique, elles s’incarnent dans des installations qui interrogent le bon usage du temps dans une logique aussi scientifique qu’analytique. En effet, la démarche artistique de Thomas Tudoux (Photo ci-dessous Crédit@JustineSaulière) aborde le thème du temps libéré dans une échelle du quotidien et un déroulement des idées aussi instructif que captivant. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cet inspirant group show - ses travaux qui interrogent avec brio les potentiels du temps tout en décortiquant le vocabulaire plastique et linguistique du monde du travail. Mettant en relief, de manière polysémique ce déséquilibre croissant entre l’épanouissement personnel et le burnout ou encore dillétantisme et addiction au travail. On aime ces énoncés et ces rapprochements établis dans des réflexions salutaires autour des heures supplémentaires, du développement de soi ou encore d’une optimisation des capacités mentales et physiques. Des sujets mettant le doigt, avec le recul nécessaire, sur les dérives professionnelles. Sans toutefois perdre de vue un certain humour !

www.jeunecreation.org

HABITER L'INTIME

A la Fondation THALIE au 5, rue Buchholtz 1050 Bruxelles /// Jusqu’au 7 décembre 2019 /// Exposition : HABITER L’INTIME

Je dirais que mon travail est construit sur des principes cinématographiques. Mais les idées ou les obsessions que je souhaite formaliser me poussent d’un médium à un autre à la manière d’une traduction ou d’une série de variations” avait-elle expliqué un jour. Et d’ajouter : “Etre artiste, c’est une forme d’abstraction du quotidien qui permet de faire émerger des projets, de faire advenir quelque chose qui n’existe pas…”. Ses oeuvres explorent les possibilités de transcription des formes et du langage dans une mise en tension embrassant les dimensions analytiques, symboliques et anecdotiques. L’artiste rappelle l’instabilité des paysages et de la couleur mais aussi la fragilité inhérente à la condition humaine. Son travail de déconstruction des archétypes de la vision, dans une trame visuelle incertaine, soulignent les liens établis entre pratiques filmiques, picturale et sculpturale. En effet, la démarche artistique d’Isabelle Cornaro (Photo ci-dessous Crédit@GalerieVistamare) développe un rapport problématique aux objets qui nous entourent, à leur nature esthétique, sociale, politique, à leur statut de marchandise, de fétiche ou d’oeuvre , d’original ou de copie. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette grande exposition collective - un travail passionnant autour de l’histoire des représentations et dans une récurrente référence à l’histoire de l’art conceptuel On aime ces travaux formant de nouvelles grilles de lecture et de perception. Tournés vers des signes graphiques investis d’un nouveau sens !

www.fondationthalie.org

MONA HATOUM

A la galerie Chantal CROUSEL au 10, rue Charlot 75003 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : MONA HATOUM

Ses oeuvres définissent des espaces de tension et d’ambiguïtés faisant état d’un monde en constante ébullition. Elles prennent le corps comme point de départ de commentaire dans une poésie latente renvoyant aux conflits mondiaux et aux grandes migrations. Sont également abordés - au-delà d’une immédiateté première - les sujets de l’errance, de la sexualité dans une position “féministe” et de l’exil . En effet, la démarche artistique de Mona Hatoum (Photo ci-dessous Crédit@DR) touche aux questions de l’aliénation et de la contrainte dans le corps social entravant le spectateur dans une “interrelation active” et une mise en scène semblant portée par des sons cacophoniques exprimant la nostalgie d’un pays natal et une indignation traduite dans un ordre performatif. Le visiteur appréciera ici, au coeur de cette remarquable exposition, ce meuble réduit à des restes fantomatiques carbonisés, soulignant des considérations éthiques - ou encore ces barres d’armatures en acier pliées agrémentées d’amas de béton aux bords irréguliers dont la stature paraît rejouer le mouvement des planètes en orbite. On aime ces agencements sensibles oscillant entre l’inquiétude contenue et la fragilité de paradoxes formels. Dévoilant de terribles déflagrations régionales mais également l’idée même du pressentiment traitée hors de tout pathos !

www.crousel.com

CRAC 2020

A la galerie de la Maison des Arts Plastiques au 157, rue de Verdun 94500 Champigny-sur-Marrne /// Du 20 janvier 2020 au 4 février 2020 /// Exposition : 17ÈME BIENNALE D’ARTS ACTUELS - CRAC 2020

Mettant en lumière les strates de l’infiniment petit et de la trace anodine presque invisible, ses oeuvres créent de nouvelles fictions dans des jeux de médiation-performance saisissants. L’artiste métamorphose chaque indice d’un processus créatif comportant autant de la sculpture, de la photographie que de la peinture. En effet, la démarche artistique d’Arnaud Grapain (Photo ci-dessous Crédit@OlivierMoritz) nous parle de vestiges artificiels devenus des témoins de notre société contemporaine mondialisée. Le visiteur appréciera ici des travaux conduits dans une investigation totale le transportant vers des lieux nouveaux en perpétuelle mutation. Il découvrira également des projets critiquant les traces digitales laissées par les utilisateurs d’internet exploitées notamment par les géants du web. On aime tout particulièrement cette sculpture relatant l’histoire du déclin presque irréversible de la biodiversité. Mais aussi cette charge métaphorique de ces tampons en bois tournés sur lesquels des insectes écrasés ont été numérisés puis scannés sur des caoutchoucs. Pour en garder la trace digitale dans une réminiscence symbolique de l’image du sceau du roi !

www.champigny94.fr

GARDE À VUE#1

A la galerie Sabine BAYASLI au 99, rue du Temple 75003 Paris /// Du 10 décembre 2019 au 11 janvier 2020 /// Exposition : GARDE À VUE#1

J’ai toujours vécu dans le goût des images” confia-t-elle un jour. Et de poursuivre ainsi : “Quand je suis arrivé en France, j’ai rencontré un garçon dont j’étais un peu la muse. Il voulait devenir peintre mais au bout d’un moment, j’ai bien compris que c’était moi qui voulait l’être…” Ses œuvres portent en elles son attrait pour les difficultés de l’existence et évoquent un “réalisme stylisé un peu expressionniste”. Elles révèlent aussi une passion pour les inconnus et l’ attente de ce qui va se passer. En effet, la démarche plastique d’Awako David Kawauchi (Photo ci-dessous Crédit@DR) est toujours portée par la force des modèles qui ont posé durant de longues séances et influencent énormément son travail. Le visiteur appréciera ici, au sein de cette riche exposition collective, un monde quasi invisible, dans une survivance des images, ne se livrant que par indices à la façon d’un puzzle. Mais aussi ces figures humaines, souvent malmenées ou porteuses d’un secret, semblant douées d’un étrange pouvoir de régénération. On aime ces travaux au fusain dévoilant des êtres passagers et des présences muettes dans une nudité fascinante en mesure de valider ces propos d’Ayako : “Dans la vie il y a des accidents partout, des faiblesses…. L’amour c’est très important. Peindre, dessiner, c’est nourri par l’amour

www.galeriesabinebayasli.com

AWESOME

A la galerie Laurent GODIN au 36 bis, rue Eugène Oudiné 75013 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : AWESOME

Je dirais que j’ai toujours mis en scène le corps, mon travail a toujours été organique…” expliquait-elle dernièrement. Et d’ajouter : “J’ai grandi dans une maison isolée en pleine nature. J’étais souvent seule et me baladais dans la montagne, j’inventais des histoires ”. Tournées vers le fantasme et l’image fantasmatique, ses recherches abordent les représentations populaires dans un univers pop saisissant. L’artiste s’empare de l’érotisme de la génération internet et des phénomènes de société qui peuvent parler au plus grand nombre. En effet, la pratique artistique de Marilou Poncin (Photo ci-dessous Crédit@KianaHubertLow) traite des travailleurs du sexe, de “dolls”, des réseaux, de camgirls - via des installations comportant un film, des sculptures et des photos - mais aussi de “connexions” au sens large entre les êtres, qu’elles soient digitales ou primitives. Le visiteur appréciera ici un discours radical et décomplexé autour de mondes virtuels et d’images glossy installées dans nos imaginaires collectifs. On aime ces travaux mettant le doigt sur la question du machisme dans une approche sensorielle et émotionnelle rompant avec les stéréotypes de la féminité. Dans un format hybride, un brun activiste et un peu ovni captivant !

www.laurentgodin.com