TRAIL DUST

A la galerie Almine RECH au 64, rue de Turenne 75003 Paris /// Jusqu’au 11 janvier 2020 /// Exposition : TRAIL DUST

Ce gris est un mélange de six couleurs qui ont une signification pour moi. Il s’agit du nom des couleurs des agents chimiques utilisés par les Américains lors de la guerre du Vietnam…” déclara-t-elle un jour concernant ses compositions sculpturales. Et d’ajouter : “J’ai confié une expérience possible à la matière…”. Ses oeuvres abordent ses sujets de prédilection que sont l’importance des matériaux et de la matérialité des mots et de leur sens ainsi que la capacité de l’art à éclairer sur les atrocités d’un passé récent. Sa pratique artistique témoigne du poids et de l’importance de phénomènes immatériels tels que la pensée, le savoir, l’imaginaire ou encore la poésie. En effet, la démarche plastique de Thu Van Tran ( Photo ci-dessous Crédit@LeslieMartinelli ) se frotte à l’ordre naturel pour nous parler autant de déterminisme primitif et social que du “sang blanc” de l’hévéa. Le visiteur appréciera ici des pièces qui investissent à la fois le champs de la contemplation que celui du discours et le plonge au coeur d’histoires ramifiées parfois contradictoires. On aime cette gestuelle plastique à travers laquelle les faits perdent finalement leurs contours pour mieux relever la dimension fictive du récit. Mais tout particulièrement cet espace de pensée construit au-delà de la terre et du ciel où apparaissent des grappes de nuages en céramique et cette forêt tropicale pétrifiée en bronze éclairant davantage ces propos de Thu : “ A l’origine de mon travail se trouve un énoncé sémantique…

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FIRST, ADMIT YOU HAVE A…

A la galerie Alberta PANE au 47, rue de Montmorency 75003 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : FIRST, ADMIT YOU HAVE A PROBLEM /// Commissariat : Dessislava Dimova

La scène artistique en Bulgarie n’est pas viable, elle est trop locale alors je voulais faire quelque chose pour en sortir…” a-t-il confié un jour. Et d’ajouter : “L’art contemporain en Bulgarie n’est pas reconnu ici que ce soit par les gens de la rue, l’Etat ou les institutions… Aucune institution ne s’occupe sérieusement d’art contemporain… Alors je voulais faire quelque chose pour en sortir : ce qui manque en Bulgarie je le vole donc dans les musées. Un rattrapage de notre histoire coloniale qui n’a jamais eu lieu. On ne devient pas voleur par plaisir. Tu voles quand tu ne peux pas avoir certaines choses…” En subvertissant les normes et les règles existantes, sa pratique artistique vise à révéler les leviers de leur fonctionnement. En soulignant l’ambiguïté du réel et l’insuffisance de nos instruments d’interprétation, il déconstruit la réaction en chaine habituelle des actions et des faits en les décryptant de manière ludique. En effet, la pratique artistique d’Ivan Moudov (Photo ci-dessous Crédit@DR) livre une analyse critique et corrosive des conventions politiques et sociales tout en questionnant en parallèle le comportement individuel. Le visiteur appréciera ici cette mise en abîme face à ce programme homéopathique d’entraide destiné à se réhabiliter du “collectionnisme”. On aime cette option des “Energy painting” au coeur de cette thérapie qui rejoint les propos d’Ivan sur sa pratique actuelle : “Je ne veux plus me plaindre, c’est une des choses auxquelles je tiens : en finir avec cette tradition de pleurer, que l’on soit de l’Est ou des Balkans. Je n’en peux plus de ces lamentations, c’est comme ça. A partir de cela j’avance, j’agis et je fais ce qui me plaît !”

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THE ECHO OF THE WORLD

A la galerie Olivier WALTMAN ORTEGA Fine Art au 2300 N Miami Ave, B Miami FL 33127 USA /// Jusqu’au 27 décembre 2019 /// Exposition : THE ECHO OF THE WORLD

J’essaie de trouver le mythe dans le quotidien le plus immédiat, presque banal. L’icône est une forme accessible à tous et éminemment contemporaine de notre humanité. Une propagande du réel” confia-t-il dernièrement. Et d’ajouter : “Pour moi, peindre c’est non seulement témoigner mais, plus encore, créer des images sublimées”. Ses oeuvres campent sa vision de la Vanité dans un chromatisme à la fois sourd et flamboyant. Sa pratique artistique elle combine des jeux d’ombres profondes et des cadrages serrés où la notion de danger semble planer insensiblement dans un calme apparent. En effet, la peinture saisissante de François Bard (Photo ci-dessous Crédit@DR) frappe notre rétine et nous parle autant en filigrane de l’âge d’or de la peinture espagnole que d’une passion cinématographique célébrant des mondes aux veines Lyncheenes. Le visiteur appréciera ici, au coeur de ce beau solo show de Miami, des formats imposants qui sacralisent l’ordinaire et des atmosphères lourdes qui transpirent par les pores du tableau. On aime ces figures tronquées et ces anti-portraits d’anonymes dans un appel des ténèbres à la lumière. Laissant invariablement parler le silence !

www.galeriewaltman.com

NUDISSIMA

A la galerie Antoine LÉVI au 44, rue Ramponeau 75020 Paris /// Jusqu’au 7 décembre 2019 /// Exposition : NUDISSIMA

Mon travail est érotique mais je considère que la vie toute entière est érotique : le désir, la recherche du plaisir. Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont un paysage, une nature morte ou une forme humaine peuvent exprimer une expérience érotique, c’est à dire une expérience qui dialogue avec votre corps” avait-il confié récemment lors d’une interview. Et d’ajouter : “Je suis un pot-pourri de l’histoire de l’art. La figuration et la sculpture modernistes m’ont toujours attiré. Je suis touché par la manière dont nous nous représentons. Et le spectre d’exemples historiques dans lequel je peux piocher est large…” Considérant le sujet de l’intimité comme un talisman, une poupée vaudou ou un reliquaire, la pratique artistique de Louis Fratino (Photo ci-dessous Crédit@JordanWeitzman) évoque le monde éthéré du rêve et livre une tension émotionnelle saisissante. Le visiteur appréciera ici, au coeur de ce superbe solo show, des pièces expérimentant la céramique et faisant écho au peintre Arturo Martini dans un sentiment de proximité des plus appréciables. On aime cette narration où s’enchainent les instantanés de vie et cet amour du relief lié aux formes primitives de représentation de l’homme. Mais aussi cette trame bâtie par plans superposés se situant entre la transcription ethnographique du moment vécu et une sorte de suspension muette presque sacrée. “A mes yeux, rechercher la poésie dans le titre de mes peintures serait une réaction excessive pour compenser un manque dans la toile...” déclare Louis comme pour asseoir davantage le penchant sensible de sa gestuelle plastique !

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PRÉSENCE

A la galerie Anne-Sarah BENICHOU au 45, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 7 décembre 2019 /// Exposition : PRÉSENCE

Au milieu des années 80, la vie culturelle en Roumanie était réduite à des rares manifestations officielles. Dès la deuxième moitié des années 70, non seulement le contenu des manifestations a été de plus en plus censuré, mais les expositions ont été fermées par le régime. En réalité tout était bloqué…” confia-t-il un jour. Et d’ajouter : “Afin de pas abandonner complètement notre pratique, afin de stimuler tant bien que mal notre créativité et finalement pour témoigner indirectement notre désapprobation de la doctrine officielle, il ne restait qu’une seule solution : l’espace privé”. Révélatrices d’une avant-garde roumaine, ses oeuvres abordent les questions du langage formel et textuel. S’appuyant sur la représentation spatiale ou les symboliques des formes, sa pratique artistique trouve toute sa légitimité dans des travaux intégrant les champs de l’installation, de la photographie, de la video et de la performance. En effet, la démarche plastique de Decebal Scriba (Photo ci-dessous Crédit@GalerieAnneSarahBenichou) est portée par des réflexions philosophiques et politiques interrogeant le rapport à autrui et à l’art. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce group show équilibré - des marques de spiritualité bienvenues qui soutiennent un corpus d’oeuvres animées par un langage manuscrit et corporel où les marqueurs cultuels et des mathématiques ne sont jamais absents. On aime par ailleurs cette gestuelle tournée vers les nouvelles formes d’expressions artistiques ou des aspirations interdisciplinaires emprunts autant d’improvisation que de liberté !

www.annesarahbenichou.com

PURPOSE, BUT IS OUR SECRET

A la galerie Joseph TANG au 1, rue Charles-François Dupuy 75003 Paris /// Jusqu’au 11 janvier 2020 /// Exposition : PURPOSE, BUT IS OUR SECRET

Tantôt mutiques tantôt protubérantes, ses oeuvres forment une fratrie de formes menant des vies autonomes. Le caractère fascinant de ses céramiques tient à son rapport au temps mais aussi à son lien avec la notion de désir intrinsèque à ce médium. A travers sa pratique artistique, on perçoit le feu qui a donné un goût à la matière en sublimant la texture pour finalement la transcender. En effet, l’approche plastique de Cécile Noguès (Photo ci-dessous Crédit@JosephTang) nous parle du caractère incertain de la céramique qu’elle associe à l’essence de la peinture dans une gestuelle passant avant tout par l’expérience empirique. Le visiteur appréciera ici, au coeur de ce superbe solo show parisien - de manière sensitive des familles de pièces dialoguant dans une symbolique aussi généreuse que diverse. L’artiste s’empare de sujets parfois prosaïques qu’elle entrecroise de manière quasi spirituelle. On aime cet univers fécond parcouru d’images-sources offrant des expériences sculpturales à fort quotient conceptuel. Dans une collusion des temporalités toujours à la lisière. Entre le sublime, l’hyperbole visuelle et le non-dit !

www.galeriejosephtang.com

SOUL MOBILISATION

A l’Espace d’Entreprise Hermès - La Verrière, Boulevard 50, 1000 BRUXELLES /// Du 29 novembre 2019 au 15 février 2020 /// Exposition : SOUL MOBILISATION /// Commissariat : Guillaume Désanges

Les mots sont de puissants outils et font partie d’un langage universel se situant à quelques pas d’un monde idéal, car la poésie est dialogue…” confia-t-il un jour. Utilisant des matériaux précaires ou de récupération dans une esthétique de l’urgence et de la nécessité, ses oeuvres prennent la forme d’une calligraphie obsessionnelle faisant preuve d’une indéniable séduction. Explorant les limites du langage, elles abordent des réflexions géopolitiques dans une “poésie visuelle” intégrant des collages, des éditions, des peintures sur murs, tissus et objets. En effet, la pratique artistique de Babi Badalov (Photo ci-dessous Crédit@BabiBadalov) se présente comme une sorte d’investigation autour de la relation entre les images et les mots. Usant volontiers de l’arabesque dans l’écriture de slogans sur tous types de supports, l’artiste livre des jeux sémantiques et graphiques où se mêlent allitération, assonance et néologisme. Le visiteur appréciera ici au coeur de cette remarquable troisième volet du cycle “Matters of Concern” les sujets du post-colonialisme, de l’activisme, de la mondialisation qui habitent une démarche plastique foisonnante traversée d’homophonies et de répétitions. On aime les travaux de ce “migrant malgré lui ” - dont le “Fuck Golf” réalisé en 2015 - entre art brut, baroque et esprit punk - empruntant des chemins de traverse dans une plongée en eaux vives nous renvoyant à la sempiternelle question du signifiant-signifié !

www.fondationdentreprisehermes.org

THOMAS STRUTH

Au Musée GUGGENHEIM Abandoibarra Etorbidea 2. 48009 BILBAO, Bizkaia /// Jusqu’au 19 janvier 2020 /// Exposition : THOMAS STRUTH

Mettant en exergue notre cécité et l’étrangeté du quotidien, ses oeuvres nous questionnent sur l’importance de l’espace public, la force de cohésion des liens familiaux et l’importance de la culture et de la nature. Au coeur de sa pratique photographique - rompant avec une vision romantique de l’art - sont traités les thèmes de l’instabilité des structures sociales, la fragilité de l’existence mais aussi les limites et le potentiel des nouvelles technologies. Exigeant la participation et l’empathie du spectateur, la pratique artistique de Thomas Struth (Photo ci-dessus Crédit@ErikaEde) agissant comme une loupe implacable décompose les mécaniques parfois trompeuses de la représentation photographique. Le visiteur appréciera ici, en position d’allié, ses clichés incisifs reflétant des histoires traitant de l’activité humaine dans les registres de la société des loisirs, de l’activité industrielle et culturelle. Sans oublier ses portraits de famille acérés nous parlant d’appartenance sociale et de grégarité. On aime ces travaux, sur quatre décennies, décortiquant de manière radicale les notions d’appartenance à l’espèce, d’identification et de dégénérescence au coeur des comportements collectifs. Mais aussi ces images de rues froides et désertes presque cliniques et ces scènes anodines où règne délibérément une absence d’intérêt en termes d’esthétique et de motifs. Nous invitant, selon les voeux de Thomas “à regarder les choses comme elles sont” !

www.guggenheim-bilbao.eus

BIS

A la galerie Valérie DELAUNAY au 22, rue du Cloître Saint-Merri 75004 Paris /// Jusqu’au 14 décembre 2019 /// Exposition : BIS

La peinture, le dessin ou les installations me permettent de révéler tous les mécanismes de production de l’image et, en les rendant caduques, de montrer ce qu’elle révèle vraiment… ”a-t-il déclaré un jour. Ses oeuvres ébranlent les schémas de pensée du regardeur dans des “stratagèmes” et des mises en scènes plastiques aussi directives que distillées. Son processus créatif livre, lui, une critique des rapports de domination dans un geste de démultiplication et des dispositifs plastiques offrant des points de bascule aussi subtils que didactiques. En effet, la pratique artistique de Matthieu Boucherit (Photo ci-dessous Crédit@GuneshDiFazio) nous parle avec brio des rapports d’insoumission face à ce nous aurions trop souvent tendance à vouloir ignorer. Le visiteur appréciera notamment ici, au sein de ce remarquable solo show, cette piezographie pro-charbon sur papier ultra bright muséum baptisée “Ode à la joie, Side A” qui porte en elle les cadences et la chorégraphie souvent despotique qu’impose de main de maître la figure totémique du chef d’orchestre. Mais aussi cette “profusion de mains réversibles” qui nous ramène à la question de la légitimité du pouvoir. On aime cet éloge à la liberté dans une répétition du motif - construit à la façon d’un poème dissident - décryptant les mécanismes de l’autorité. Sans oublier cette logique de réitération sans cesse martelée comme pour mieux dire la vulnérabilité du monde !

www.valeriedelaunay.com


FONCTEUR D'OUBLI

Au Frac Île-de-France - Le Plateau au 22, rue des Alouettes 75019 Paris /// Jusqu’au 8 décembre 2019 /// Exposition : FONCTEUR D’OUBLI /// Commissariat : Benoît Maire

C’est toujours les qualités intrinsèques des matériaux qui m’intéressent : par exemple, la difficulté à préserver le miel ou le caramel carbonisé. Les matières sont comme des symboles que l’on interprète…” avait-elle expliqué un jour. Et d’ajouter : “Aujourd’hui nous sommes habitués à voir des milliers d’images par jour, notre rythme est si accéléré que lorsque les choses sont lentes, nous sommes désorientés.” Révélant de nouveaux mondes mutants et des univers spéculatifs, ses oeuvres attrape-regards expriment l’énergie du vivant et semblent palier une forme d’insuffisance. Sa démarche plastique s’appuie sur une logique à travers laquelle la métamorphose permanente nous enjoint à pénétrer les thèmes du vivant à la faveur d’un mystère préservé. Ses oeuvres, à l’aura tellurique - questionnant les notions de féminité et les fantasmagories exacerbées de l’espace - déroulent une narration immanente. En effet, les pièces d’Agata Ingarden (Photo ci-dessous Crédit@MaurineTric) nous parlent de l’impermanence des choses dans une vision futuriste saisissante. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette remarquable exposition collective - un processus créatif caractérisé par une dimension imprévisible et une impression d’instant suspendu posant la matière comme unité de mesure du temps. On aime cet emploi de l’organique exprimant une obsession pour le sucre dans une recherche initiale autour de “l’abject” déroutante. Mais également, de manière sous-jacente, une conscience écologique et une crainte irrépressible face au phénomène de l’extinction des espèces !

www.fraciledefrance.com

STOP

A la galerie IN SITU - Komunuma au, 43 rue de la Commune de Paris 93230 Roumainville /// Jusqu’au 1er décembre 2019 /// Exposition : STOP

De l’hypothèse que je porte sur un fonctionnement, il en résulte une forme que je décide ou non de faire progresser…” explique-t-il. Douées de respirations imperceptibles, ses oeuvres se présentent comme des systèmes autonomes questionnant les flottements de particules ou les frottements de l’infra-mince. Ses sculptures-temps et ses univers-encapsulés sont des mélanges actifs reposant sur une formulation parlant d’équilibres précaires et instables. En effet, la pratique artistique de Vivien Roubaud (Photo ci-dessous Crédit@DR) s’appuie sur des protocoles techniques avec des machines “a-productives” élaborées dans une fragilité structurelle révélant la force de produits souvent mis au rebut. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette exposition collective de haut vol - ces travaux qui nous imposent un regard distancié sur ce que nous semblons savoir de l’objet. Mais aussi doués d’une propension à faire rêver en nous montrant “la fabrique de l’art”. On aime cette logique qui déplace, sans contrainte, notre sens de l’observation : “Quand je commence à travailler il y a comme une intrigue qui reste à découvrir dans la finalité du projet. Dans une inconnue où le travail biaise le regard. Je ne recherche pas la magie. Dans mes projets toutes les parties constituantes de l’objet in situ sont visibles…” confiait-il au sujet du décalage au coeur du résultat visuel - entre “ce qui se voit” et ce “qui se machine” - faisant des ponts entre les choses et venant délibérément déformer notre perception. Dans une authentique charge poétique !

www.insituparis.fr

BEYOND GRAVITY

A la Galerie TEMPLON au 28, rue du Grenier-Saint-Lazare 75003 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : BEYOND GRAVITY

Nous méritons d’être Dieu, et nous ne le sommes pas…” déclarait-elle récemment. Et d’ajouter ceci : “La nature est la plus grande artiste. J’aime cette richesse de la vraie vie”. Entremêlant surréalisme et morphisme, ses oeuvres placent le spectateur dans une position d’abandon à la frontière de la stupeur. Ses unions charnelles dans des huiles et des aquarelles pleines de turbulences oscillent entre cauchemars, fantasmes et visions tendres. En effet, l’approche artistique d’Oda Jaune (Photo ci-dessous Crédit@NanGoldin) nous parle de membres et de fentes qui se déploient, s’attirent, se liquéfient et se repoussent dans un monde parcouru par l’effroi et la métamorphose. Le visiteur appréciera ici, ces travaux à l’impact visuel oxymorique où s’expriment des antinomies liées à des mondes flottants. L’artiste nous confronte à des dérèglements plastiques dans un examen scrupuleux des thèmes du masque. On aime ces chairs contorsionnées brillantes ou cireuses dans des touches lisses explorant le mystère de la naissance. Ce perpétuel renouveau porté par des images monstrueuses dans des symbioses marquées autant par une innocence immaculée qu’une noirceur chimérique : “C’est un voyage personnel, quelque chose de très important pour moi, quelque chose de caché…” confia un jour Oda au sujet de cette fuite dans laquelle elle reconnaîtra ne pas devoir aller !

www.templon.com

ÉCHO

A la galerie PERROTIN au 76, rue de Turenne 75003 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : ÉCHO

Les surfaces aux apparences minimales qu’il crée impliquent une narration implicite dans une esthétique constructiviste révélant une fantasmagorie de l’écho des formes. Sa pratique s’appuie sur des enchaînements symboliques et des séquences monochromatiques dans une répétition de combinaisons. En effet, la démarche artistique de Gabriel de la Mora (Photo ci-dessous Crédit@ClaireDorn) célèbre une phénoménologie des présences et des phénomènes “occultes” dans une logique analytique. Le visiteur appréciera ici ces pièces établissant un dialogue entre l’histoire de la peinture moderne, l’art conceptuel et le minimalisme des années 60 tourné vers les images de l’invisible. Mais aussi une fragmentation reflétant le paradoxe de la répétition unique. On aime la portée métaphysique de la transformation constante qui habite les oeuvres de l’artiste qui déploie une relation de résonance autour d’une universalité parcourue par un continuum. Lui-même marqué par les notions de latence et de persévérance en mesure de faire cohabiter empreintes et mirages !

www.perrotin.com

THE COMMANDS

A la galerie Andréhn-Schiptjenko au 10, rue Sainte-Anastase 75003 Paris /// Jusqu’au 23 novembre 2019 /// Exposition : THE COMMANDS

Je projette dans l’espace réel des formes abstraites qui s’affranchissent des limites spatiales du lieu qui les entoure…” déclare-t-il. Puisant autant dans les plans d’architectures que dans les dessins techniques du monde du design ou du graphisme, son travail est autant une enquête ouverte qu’un ensemble ouvert. Structurée en série, son approche plastique explore les possibilités et les contradictions de la réflexion sur l’abstraction. En effet, la pratique artistique protéiforme de José León Cerrillo (Photo ci-dessous Crédit@KarlaLisker) revisite - dans une large variété de médiums et de formats - les codes et l’iconographie modernistes et constructivistes. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce superbe solo show - ses installations et ses sculptures perturbant notre perception dans un alphabet utilisant des lettres et des chiffres symétriques, des formes de base autonomes mais aussi des symboles mathématiques. Mais également ces supports modifiables rendant manifestes les possibilités de signification par la répétition. On aime ces pièces qui questionnent - à la manière d’une joyeuse secousse - l’anatomie du contenu à la frontière du diagramme, du dessin gravitaire, du motif voir de la performance. Entre idéologies graphiques, théorie spychanalytique et abstraction géométrique, José libère un sytème de signification et d’interprétation - dans un choc par la forme - comme un véritable point de départ apte à démonter les structures du passé. Dans un futur venant en aide au passé !

www.andrehn-schiptjenko.com

REMPLIR LE VIDE

A la Galerie SATOR - Komunuma au 43, rue de la Commune de Paris 93230 Roumainville /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : REMPLIR LE VIDE

Dans mon travail, j’emploie un vocabulaire qui semble familier mais étrangement décalé… Ma recherche est d’explorer cette frontière tenue entre le normal et le bizarre. Là où le monde perd son sens et bascule dans l’absurdité, le loufoque ou le poétique” expliquait-il. Il détourne l’objet de son état primaire en insufflant une dimension nouvelle entre confrontant les notions d’”artifice” et d’”artificiel”. L’artiste tend à créer des formes par l’empreinte d’où résultent les témoignages d’une époque. Ses oeuvres surprenantes frappent l’attention du regardeur par la familiarité qui s’en dégage. En effet, la pratique artistique de Christian Gonzenbach (Photo ci-dessous Crédit@DR) s’intéresse aux objets usuels, aux états de décalage ou à des degrés d’insignifiance au travers desquels le phénomène d’identification opère. Le visiteur appréciera ici - dans ce remarquable solo show - cette capacité à déconstruire le mythe de la céramique dans la quête de l’essence de ce matériau imprévisible. On aime cette articulation entre les matériaux faisant dialoguer des sculptures prenant les différents sujets à rebours. Dans des jeux d’échelles et d’inversions subtiles questionnant l’asymétrie des choses. Une des problématiques de Christian est d’élargir le domaine du possible en faisant surgir de nouvelles formes par l’inversion des choses existantes mais aussi de “faire apparaître l’envers afin de comprendre l’endroit...

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THERE'S A GHOST IN MY HOUSE

A la galerie Max HETZLER au 57, rue du temple 75004 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : THERE’S A GHOST IN MY HOUSE

Son travail explore la relation entre espace, images et objets dans une approche hybride s’appuyant sur un large éventail de sources. Recourant autant aux outils numériques qu’au monde manuel, ses oeuvres entament ici un dialogue entre Georges de la Tour et Jan Van Eck dans un périmètre à la limite de l’abstraction. En effet, la gestuelle de Toby Ziegler (Photo ci-dessous Crédit@JasperFry) se développe sur une palette restreinte comme dans une ultime négation de la figuration. Le visiteur appréciera ici cette imagerie personnelle créée par l’artiste - il y a plus de dix ans - à l’aide du premier logiciel de conception 3D. Mais aussi ce processus de ponçage d’une seule traite utilisé pour créer des zones floues à motifs luminescents dans un géographie picturale presque vallonnée. On aime ces contrastes forts entre deux corpus : d’un coté des huiles sur aluminium et de l’autre des paysages abstraits sur papiers montés sur Dibond. Nous faisant voir par moments, dans la profondeur saisissante des oeuvres, le passage appliqué de la ponceuse électrique ayant désépaissi la peinture couche après couche !

www.maxhetzler.com

LE JARDIN

Au Centre d’Art Contemporain - Passerelle au 41, rue Charles Berthelot 29200 Brest /// Jusqu’au 1er janvier 2020 /// Exposition : LE JARDIN

Dans mon travail, il s’agit toujours de trouver les moyens d’affronter la vie quotidienne et c’est là que s’introduisent des éléments issus du fantastique…” avait-elle expliqué récemment. Réalisées à partir de matériaux urbains et domestiques, ses oeuvres offrent un destin à des objets ordinaires dans un monde poreux en perpétuelle mutation. Les morceaux du quotidien parfois rejetés qu’elle coud ou qu’elle noue prennent une aura arienne, voir allégorique. En effet, la pratique artistique d’Anna Solal (Photo ci-dessous Crédit@DR) met en jeu un système de figuration quasi primitif et primordial à lire comme des inframondes dans des développements conceptuels saisissants. Les fragments d’un monde déchu s’agglomèrent comme pour mieux exprimer cette dématérialisation capitalistique liée aux technologies de communication actuelles. Le visiteur appréciera ici - dans ce superbe solo show - des travaux évoquant autant une géographie archaïque qu’une “organisation socio-économique” à partir de matériaux de récupération déclassés vernaculaires questionnant notre rétine et notre chair. On aime ces assemblages hétéroclites de bric et de broc romantiques et ces objets-puzzles rapiécés porteurs d’une espérance et d’une tendresse dans cet espace protecteur du Jardin réunissant d’intrigants totems, des cadres religieux dans une facture aussi intime que précieuse. Où la mélancolie flirte avec une forme d’empathie profonde accompagnée par le battement d’ailes d’hirondelles !

www.cac-passerelle.com

REMEMBER THE EARTH

Au Centre d’Art Le Magasin des Horizons au 8, esplanade Andry Farcy 38000 Grenoble /// Jusqu’au 15 décembre 2019 /// Exposition : REMEMBER THE EARTH

Dans mon travail j’utilise vraiment le sens des matériaux, ce qu’un matériau peut transmettre, nous faire ressentir….” explique-t-elle. Et d’ajouter : “Il y a toujours ce rapport au corps qui est présent par son absence avec cette dualité, cette tension entre l’aliénation, la contrainte et l’affranchissement”. Elle réalise ses pièces elle-même car elle habite le temps de la réalisation des oeuvres et souhaite vivre ce temps et tout ce qui va se passer entre accidents et apprivoisement du matériau. En effet, la démarche artistique de Rachel Labastie (Photo ci-dessous Crédit@NicolasDelprat) nous parle d’une transmission par la texture, par l’émotion et le bruit. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette réjouissante exposition collective - une pratique qui célèbre à la fois le temps, le langage, la transmission et l’héritage. Mais aussi une logique de monstration construite en chapitres sous le nom de “De l’apparence des choses” interrogeant le monde qui l’entoure. On aime ces pièces qui questionnent le quotidien et la notion d’absence en puisant dans les fantasmes et les angoisses d’une époque. A travers des projections subtiles autour de la condition humaine, d’aspirations confrontées à l’impossibilité de “certaines” choses. Cette “condition d’argile” comme aime la qualifier Rachel !

www.magasin-cnac.org

KARIN SANDER

A la galerie HUSSENOT au 5bis, rue des Haudriettes 75003 Paris /// Jusqu’au 16 novembre 2019 /// Exposition : KARIN SANDER

On ne sait pas quelles traces seront sur la toile. Elle est tombée puis a été redressée ou est-ce qu’elle était dans le chemin ? Sans doute est-ce des traces d’animaux, des intempéries... On ne sait pas vraiment. Il y a beaucoup d’interprétations possibles …” explique-t-elle. Qu’est ce qui fait qu’une image est une image ? Qu’est-ce que la peinture ? Voici des questions essentielles que se pose l’artiste. Ses pièces prennent source dans de multiples scenarii et situations dans un processus manuel appliqué à un matériau précis. L’artiste choisit habituellement des lieux qui laisseront des traces sur ces toiles : des jardins, des balcons, des terrasses, des fronts de mers ou encore des boites-aux- lettres, une porcherie, un poirier, une automobile… Des traces liées également à des dommages survenus lors d’une livraison postale sur une toile non-protégée. En effet, la démarche artistique - à la croisée de l’art conceptuel et de l’architecture - de Karin Sander (Photo ci-dessous Crédit@C.Jensziehe) révèle ses talents de conteuse dans des inventions picturales et des histoires condensées saisissantes. Le visiteur appréciera ici des pièces captant un déroulement de l’histoire dans un processus du temps qui passe. Le voyage des pièces constamment exposées traitent du chemin parcouru par ces dernières. On aime ces toiles - célébrant un esprit vagabond - qui absorbent et reproduisent une patine spécifique pour un lieu défini. Et nées d’expérimentations : “On a toujours besoin de la présence d’un certain nombre d’oeuvres pour pouvoir continuer à faire des expériences…” a déclaré un jour l’artiste face aux fruits et légumes qu’elle avait rapportés avant de les accrocher au mur de son atelier. Afin que l’objet “se révèle à nous” sans n’être jamais une nature morte…

www.galeriehussenot.com




PERCEPTIONS

Au 80 rue de Turenne 75004 Paris /// jusqu’au 29 novembre 2019 /// Exposition : PERCEPTIONS avec le soutien de WE ART PARTNERS

Construire une image figurative à partir d’éléments abstraits. Voilà ce à quoi est voué le Figuro-Abstro…” explique-t-il. Son histoire - qui est celle de l’Afrique - lui fait retranscrire ses émotions tout en lui servant de base de représentation. Les signes dont il recouvre ses toiles sont porteurs d’un langage universel dans un vocabulaire calligraphié exprimant un sentiment ou une pensée quasi inconscients. En effet, la pratique artistique d’Alioune Diagne (Photo ci-dessous Crédit@DR) répond à la logique suivante : conserver ce qui essentiel dans l’image. Cette dernière est vidée de sa part figurative dans des tons aussi puissants qu’inhabituels. Le visiteur appréciera ici ces travaux véhiculant les valeurs de la transmission, du souvenir, de l’enfance mais aussi de la tradition. On aime ces toiles - baptisées “Les modou-modou”, “Cayor et Femmes Peules”, “La voyageuse” - éveillant les consciences des jeunes sénégalais sur l’importance de l’éducation, de l’Histoire et de la situation des femmes au Sénégal. Et nous parlant aussi de ces deux villages d’Afrique : Kaffrine et Fatick !

www.weartpartners.com