YOAN BÉLIARD
“Le titre de ma dernière exposition personnelle : 330 dpi avant J.-C., est une bonne entrée en matière pour expliquer ce qui m’anime. Dans ce titre , je fais cohabiter une notion liée à l’image numérique - Le Dpi (Dot Per Inch) - et ce point sur notre échelle chronologique occidentale qu’est la naissance supposée du Christ…” A-t-il confié dernièrement. Et d’ajouter : “Avec cette tournure, il y a une forme d’anachronisme qui s’installe, et en même temps une confrontation de notions n’ayant a priori aucun lien supposé entre elles.” Convoquant plusieurs temporalités en jouant sur l’action du temps qui passe, ses oeuvres puisent leur source dans différentes disciplines telles que les sciences de la terre, l’archéologie et des “pseudo sciences”. Elles proposent à partir de fragments prélevés et juxtaposés une nouvelle lecture en suggérant des usages ainsi que des narrations saisissantes. En effet, la démarche artistique de Yoan Béliard (Photo ci-dessous Crédit@DR) laisse à chacun le soin de deviner la provenance et les rituels associés à ces artefacts non divulgués. Le regardeur appréciera cette matérialité de l’image prise comme point de départ semblant être le résultat d’une lente sédimentation dans une épaisseur renfermant notre histoire. Mais aussi ces expérimentations récentes autour du plâtre et le transfert troublant d’impressions sur ce matériau. L’artiste livre une image numérique pétrifiée via un procédé donnant naissance à des compositions racontant une histoire de la trace. On aime tout particulièrement celles baptisées “Eclipses” et “Tiwanaku” nous renvoyant à une divinité pré colombienne et des assemblages architecturaux aux contre-formes énigmatiques. Et également “Ghost Faces” cet ensemble de visages impassibles aux regards dont les orbites abritent des miroirs qui viennent raviver les fantômes !