VIRIYA CHOTPANYAVISUT
“Le mouvement des particules de lumière, l’accident d’un reflet, l’éphémère des choses fragiles, je considère cela comme une respiration, un souffle de lumière. Ce phénomène peut être ressenti à travers la température, l’humidité de l’air, les particules de poussière…” a-t-il expliqué dernièrement à son retour de Bangkok. Et d’ajouter cette précision supplémentaire : ”L’appareil photographique peut rendre cela possible en arrêtant des instants, en changeant la couleur, en saturant l’espace à montrer, comme des choses qui naissent du rien”. Cherchant à exercer le regard, à capter l’invisible et l’éphémère, ses oeuvres à l’aura fantomatique suspendent le temps, rendent perceptible le passage d’un monde intérieur à un monde extérieur. Elles créent un espace sensible - cultivant l’étrangeté et l'obsession - à la jonction entre le rêve et la réalité. En effet, la démarche artistique de Virya Chotpanyavisut (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle des limites floues de l’immatériel dans le creux du visible en dessinant des ambiances et des apparences brumeuses souvent saisissantes. Le regardeur appréciera ces travaux révélant le pouvoir d’attraction d’objets désuets et parfois ineptes pris sur le vif. On aime tout particulièrement cette pratique personnelle consacrant les forces mystérieuses et insondables de la lumière dans les manifestations les plus modestes du quotidien dans des univers que nous semblons connaître à priori. Mais aussi tournée vers les phénomènes infinis de la lumière. Prise, en somme, comme source et finalité de l’oeuvre !