MILTOS MANETAS
“Je voulais réaliser des portraits des figures de la haute société actuelle, les princes et les princesses. Mais cette haute société n’existe plus, au profit d’une société des machines. C’est l’ère du Powerbook et de Quick Take. Curieusement, travailler avec les ordinateurs a renvoyé mon attention sur la peinture à l’huile. Parce que la peinture à l’huile est une invention, une machine….” a-t-il expliqué il y a quelques années déjà. Et d’ajouter ceci : “La tempera et la peinture à l’huile ont été à la disposition des hommes depuis le début. Dans les cavernes , il y a des signes sur les parois mais quand vous essayez d’effacer quelque chose sur le mur , vous n’y parvenez jamais réellement. La marque préliminaire laisse toujours un signe sur sa présence. Avec la peinture à l’huile, si vous souhaitez changer quelque chose, il est possible de la changer entièrement. L’huile est comme la mémoire de l’ordinateur”. Abordant l’impact d’internet et le développement des nouvelles technologies liées à la communication et aux relations humaines, ses oeuvres sont portées par une esthétique relationnelle saisissante. En effet, la démarche artistique de Miltos Manetas (Photo ci-dessous Credit@DR) repose sur une thérorie esthétique consistant à juger les oeuvres d’art en fonction des relations interhumaines qu’elles figurent, produisent ou suscitent. Le regardeur appréciera ces travaux - sous forme de peinture, de câbles électriques, d’installations interactives utilisant les jeux videos - nous disant qu’en dehors de l’internet, il n’y pas de gloire. On aime tout particulièrement cette pratique qui nous rappelle le tournant décisif amorcé à la fin des années 90 et qui fait dire à l’artiste : “D’une certaine façon le monde est déjà sans fil lorsqu’en 1998 je décidais de peindre des câbles. 1988 devient l’année où le théâtre de la réalité accueille de nouveaux acteurs. Je tentais de les représenter : équipement de jeux videos, disques-durs externes, joysticks et caméras digitales. Tout cela existait déjà mais c’est en 1988 qu’on admettait qu’ils faisaient partie intégrante de notre environnement” .