JARDIN AVEC VUE SUR…

A la maison BOURBON au 79, rue Bourbon 33000 Bordeaux /// Du 5 au 19 octobre octobre 2019 /// Exposition : JARDIN AVEC VUE SUR EROTIQUE

“Nous reconsidérons les formes d’une réalité autoritaire dans laquelle les certitudes ne sont qu’apparentes” expliquent-ils à l’unisson. Ils ramènent à échelle humaine un fragment d’architecture dans une autre géographie et en explore les subtilités contextuelles. Entre leurs mains, l’objet reprend la figure ce qu’il fabrique et la forme devient inhérente à la fonction tandis que le symbolique est subordonné à la tâche. La démarche artistique du tandem formé par Guillaume Second & Hugo Durante (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle de ces formes perçues comme des “ruines conscientes” au moment où elles apparaissent au monde. Le visiteur appréciera ici ces sculptures - devenues actives - prises dans l’expérience du sensible du faire qui retrouvent un lien vivant avec l’Homme. On aime ces travaux nés dans une quête naïve et besogneuse où les formes antiques flirtent avec le vernaculaire. Et qui nous parlent de scènettes nées sur le net comme celle-ci : des regards de braise s’échangent suite à une rencontre sur Tinder et le logo n’est autre qu’une flamme ardente… Dans cet incendie 2.O les corps se consument pour l’éternité sur les pentes du Vésuve ou sous les pas impérieux d’une domina !

www.bdxc.fr/lieu/293/maison-bourbon

GAIA HAS A THOUSAND NAMES

Au Elgiz Museum - Maslak Mahallesi, Maslak Meydan Sk. Beybi Giz Plaza, 34485 Sarıyer -Turquie /// Jusqu’au 12 octobre 2019 /// Exposition : GAIA HAS A THOUSAND NAMES - AN ECO-FEMINIST EXHIBITION /// Commissariat : TARA LONDI

“La céramique…la terre…c’est vraiment le matériau de l’origine du modelage” note-t-elle dans une voix presque chuchotante. Soutenu par un propos toujours contemporain, ses céramiques se déploient souvent à travers des corps montrant des orifices et des organes isolés. Les formes affirmatives de pastilles érectiles qu’elle façonne dans un geste délié nous parlent d’assignation de genres et de la puissance de la femme. La nature végétale croise la nature humaine dans des pièces régulièrement surdimensionnées dépassant la contrainte du four. En effet, la démarche artistique d’Elsa Sahal (Photo ci-dessous Crédit@SylvainDeleu) porte en elle toute l’histoire de la sculpture en terre. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette superbe exposition collective durant la foisonnante Biennale d’Istanbul - ces paysages réinventés à l’aura aquatique triste et mélancolique. Mais aussi certains émaux lustrés très métalliques à la veine orientale. Les paysages deviennent des jardins avec des éléments de décor qui accompagnent “quelque chose” d’assez théâtral. On aime ces familles de figures éthyphalliques et fécondes échappant à tout contrôle dans une filiation issue de la même terre. Et parlant de cette fantaisie de l’existence. Où les actions sont toujours au bord de l’accomplissement !

www.elgizmuseum.org

MIEUX PHOTOGRAPHIER

Chez Franklin AZZI Architecture - sur rendez-vous uniquement - au 13 rue d’Uzès 75002 Paris /// Du 3 octobre au 10 novembre 2019 /// Exposition : MIEUX PHOTOGRAPHIER /// Une proposition de Thomas Mailaender avec le soutien des laboratoires Picto et de Codimat Collection

Dans dix ans, il n’y aura plus de tirages, juste des disques durs. Donc à chaque fois que je tombe sur un document que je trouve important, je le sauve. C’est une relique !” explique-t-il. Ses clichés - tournés autour du fun, de l’absurde et du spectaculairement vain - restituent des moments ordinaires de la vie en les transformants en espaces temporels improbables. Allant des reliques de guerre, à l’univers pornographique, aux tracts politiques jusqu’au vintage, son univers artistique décloisonne les outils dans une pratique d’hybridation. Au travers d’une logique de récupération et de collectionneur, Thomas Mailaender (Photo ci-dessous Crédit@B.Babic) nous montre le plus grotesque de la production vernaculaire à l’heure d’internet et des réseaux sociaux. Le visiteur appréciera ici, ce travail autour d’archives qui ne cesse de rappeler la disparition de la matérialité de l’épreuve argentique. On aime cette pratique qui met en abîme le vertige et la nausée des images dans une archéologie personnelle et visuelle du 20ème siècle : “J’apprécie l’idée que l’assemblage et le déplacement des images dans le temps vont, d’une façon ou d’une autre, faire sens pour moi mais aussi le spectateur !” confie-t-il.

www.franklinazzi.fr

HARMONIE INCONNUE

A la galerie Dominique FIAT au 16, rue des Coutures Saint-Gervais 75003 Paris /// Jusqu’au 23 novembre 2019 /// Exposition : HARMONIE INCONNUE

“Le vertige des animaux avant l’abattoir”, “Je meurs comme un pays”, “Dévastation”… autant de titres et d’oeuvres captivantes qui nous renseignent sur la sensibilité à fleur de peau de ce poète et dramaturge grec à feu et à sang. Sous sa plume acérée, les mots sublimes et terribles élisent le désir en maître. En effet, depuis sa première pièce “Le Prix de la révolte au marché noir” qui fut montée par Patrice Chéreau en 1968, Dimitris Dimitriadis (Photo ci-dessous Crédit@GiorgosAlexakis) nous révèle son âme tendre. Ce traducteur infatigable (Bataille, Genet, Blanchot, Deleuze, Beckett…) offre une musique silencieuse aussi émouvante que puissante. Le visiteur appréciera ici ces moments de grâce se traduisant dans les couleurs de pluies tièdes, d’envols fulgurants, d’arcs-en-ciel radieux ou d’animaux magiques à la chair heureuse. On aime cet état d’harmonie vitale et inépuisable comme une longue ligne de flottaison que nous offre le grand homme de théâtre autour de cieux cléments. Et trouvant un écho naturel dans l’abstraction rayonnante de Pavlos Nikolakopoulos !

www.dominiquefiat.com

SHOW YOUR [FRASQ]

Au Générateur au 16, rue Charles Frérot 94250 Gentilly /// Le 5 octobre 2019 /// SHOW YOUR [FRASQ] - NUIT BLANCHE 14ÈME EDITION /// Commissaire : Anne Dreyfus

Ce que j’apprécie dans l’histoire ce ce médium qu’est la performance, c’est que l’on agit dans le monde plutôt que de le représenter…” explique-t-il. N’ayant pas peur de la disproportion vis-à-vis des normes, son travail de performeur, vidéaste et sculpteur interroge des sujets référant au politique. Dans une liberté assumée, la fabrication croise la performance autour d’un processus interrogeant la portée du langage dans les arts visuels. Prenant garde à ne pas rentrer dans la ligne de la provocation, Yassine Boussaadoun (Photo ci-dessous Crédit@PhilippePiron) imagine une action autour des formes visuelles. Le visiteur appréciera ici - dans le cadre de cette foisonnante 14ème édition de la Nuit Blanche - cette approche artistique dans laquelle on retrouve la nécessité de l’étrange, de l’inquiétude et du dérisoire poussés au seuil de l’extrême. Au coeur de ses travaux, l’artiste aborde les thématiques de l’exil et des diversités culturelles dans une confrontation de facteur connu et inconnu. On aime cette virtuosité qui nous invite dans des expériences totalement inattendues qui nous évoquent parfois ce sentiment d’ “être inconnu à sa propre langue” !

www.legenerateur.com

LIVING CUBE 3

Sur rendez-vous uniquement avec Regard B à Orléans /// Du 26 octobre au 10 novembre 2019 /// Exposition : LIVING CUBE 3ÈME ÉDITION /// Une proposition d’Élodie Bernard /// Commissaire invité : Léo Marin

Mon travail de sculpteur repose sur l’emploi de machines mécaniques, électriques ou électroniques qui sont en activation et sur des éléments qui circulent dans les pièces et renvoient à des images mentales” explique-t-il. Se réappropriant avec poésie son quotidien et sa culture “néo rurale” - en les déplaçant dans le champ de l’art - il crée un contraste entre système naturel et système artificiel. En effet, Guilhem Roubichou (Photo ci-dessous Crédit@DR) joue avec la “technologie-gadget” qui se démocratise en la détourant avec clin d’oeil de la fonction première. Le visiteur appréciera ici - au sein d’une riche sélection de pièces - ses toiles profondes à la technique mixte et ses dispositifs issus d’accidents heureux” portant un regard critique sur l’absurdité des choses. L’artiste connu pour faire chauffer de la terre d’Ariège, fondre un sorbet de sapin ou transformer des straps de rugby en constellation n’hésite pas à mettre l’accent sur l’humour et le caractère drolatique de l’art contemporain. On aime cette approche qui se penche sur les transformations qui s’opèrent dans nos sociétés d’aujourd’hui. Et détourant les machines de leur fonction utilitaire !

www.regardb.com

ART IN RESONANCE

A Hôtel Péninsula Paris au 19, avenue Kleber 75016 Paris /// Jusqu’au 15 novembre 2019 /// Exposition : ART IN RESONANCE

L’art conceptuel se préoccupe seulement des idées, or mon travail implique des matériaux et des idées...” Dénonçant les désastres de la guerre, la violence, l’intimidation et la désinformation, son oeuvre aborde des sujets se portant sur les questions du pouvoir et du double sens. Ses sculptures électriques et ses installations lumineuses combinent - sur le mode du trompe l’oeil et des jeux d’optiques - abstraction et idées figuratives. Et interrogent comment une oeuvre peut être comprise de différentes façons. En effet, le chilien Iván Navarro (Photo ci-dessous Crédit@DR) montre “le coté sombre du spectacle” en confrontant souvent des références modernistes. Le visiteur appréciera dans cette réunion de pièces saisissantes l’approche artistique de cet artiste - qui se revendique non-minimaliste - jouant avec les contradictions visuelles et conceptuelles. On aime cette réflexion conduite autour de la notion d’infini qui selon les mots d’Ivan “participe d’une idéologie politique à laquelle le capitalisme veut nous faire croire : l’illusion sans fin d’un progrès qui nous maintient en vie…

www.peninsula.com

FILAM(A)NT

A la fondation BLACHÈRE au 384, avenue des Argiles - ZI Les Bourguignons 84400 Apt /// Jusqu’au 17 novembre 2019 /// Exposition : FILAM(A)NT

Il explore au coeur de son processus créatif l’homosexualité dans la culture ultra-masculine du Swaziland. L’homosexualité étant illégale, les “gays” doivent constamment cacher leur sexualité et abandonner leur véritable identité. Kyle Meyer (Photo ci-dessous Crédit@JérémiePitot) a rencontré dans cette province d’Afrique du Sud plusieurs d’entre eux. Ils se sont confiés et lui ont raconté leurs histoires personnelles. Chacun a choisi un morceau de tissu avec lequel l’artiste a confectionné une coiffe. Avec cette insupportable évidence leur rappelant qu’il serait interdit de porter ces couvre-têtes en public car cela indiquerait leur orientation sexuelle. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce collective show engagé - cette pièce unique textile leur permettant d’exprimer leur individualité. Dans cette recherche expérimentale, Kyle poursuit en parallèle une analyse sur les communautés LGBT auprès desquelles il s’identifie. Sa pratique artistique sur la série ””Interwoven” lui permet de remettre en question la puissance de la photographie numérique en embrassant les qualités haptiques de l’artisanat. On aime ces oeuvres où l’artiste déchiquette les portraits imprimés, puis les tisse avec le tissu préalablement choisi. Le regard de chaque homme est directement tourné vers le spectateur. Comme s’il demandait de l’attention !

www.fondationblachere.org

L'INTIMITÉ DE LA MATIÈRE

A la galerie Bertrand GRIMONT au 42-44 rue de Montmorency 75003 Paris /// Jusqu’au 26 octobre 2019 /// Exposition : GRÉGORY DERENNE, OU L’INTIMITÉ DE LA MATIÈRE

Sa recherche insatiable conduite depuis ces dernières années sur la nature de la lumière habite ses oeuvres sondant invariablement l’intimité de la matière. Procédant par négatif, sa peinture - construire comme un roman postmoderne sous forme de chroniques de vies ordinaires - emprunte délibérément au registre photographique. Des paysages urbains en passant par les cathédrales et les plateaux de tournages, les scènes dont s’empare l’artiste cultivent une part d’étrangeté et de mystère questionnant avec brio l’avènement du réel. En effet, la pratique artistique disciplinée de Grégory Derenne (Photo ci-dessous Crédit@DR) est tournée vers les confins de l’inconscient et nous parle autant de faux-semblants que de lignes de fuite saisissantes. Le visiteur appréciera ici ces compositions singulières brouillant les repères du monde tangible et regardant ce dernier à travers les champs du cinéma ou du théâtre. Ici la lumière en sous-exposition - sur toile de coton noir - provient de cadrages volontairement flous et de décors parfaitement exécutés. On aime passionnément ces atmosphères poignantes faites de pénombres mates, où les vitrines sont comme la métaphore des environnements éphémères qui préoccupent le destin de l’homme moderne.

www.bertrandgrimont.com

ÉCHOES II

A la galerie Odile OUIZEMAN au 10/12 rue des coutures St Gervais 75003 Paris /// Jusqu’au 24 octobre 2019 /// Exposition : ÉCHOES II

J’aime cette idée qu’à un moment donné j’ai généré un geste qui va perdurer…” explique-telle. Elle confronte les surfaces sur la toile en cherchant ce point de friction faisant cohabiter deux opposés et tente de les accorder sur un même plan. Son travail de touches autour du flou, de l’étirement et du dégradé réunit les deux “notions” de la vidéo et la photographie. Ces dernières se croisent sur un principe d’inversement à partir d’un médium qu’elle construit elle-même sans contredire la chronologie des strates. En effet, Coraline de Chiara (Photo ci-dessous Crédit@DR) coupe ses tableaux en deux sous une scission très franche formant deux camps qui entrent en friction dans une logique d’effleurement. Une “vibrance” va alors se créer entre ces deux surfaces. Le visiteur appréciera ici ces éléments illusionnistes d’un volume, d’une profondeur avec des éléments parasites d’un calque en trompe l’oeil. Ici la cire vient assourdir parfois une image bruyante dans un recouvrement “éteint” en rappelant que l’image n’est pas tout de suite une évidence de lecture. Coraline accompagne le propos ainsi : “Je trouve que la peinture a réveillé des guerres de genres de styles de mouvements qui m’intéressent peu. Bien au contraire, je préfère mélanger un élément pouvant s’apparenter à de la peinture classique avec un élément d’ Op Art… En me demandant ce que ça veut dire de faire cohabiter les deux de nos jours “. Et si un domaine permet cette réfléxion là, c’est bien l’art…

www.galerieouizeman.com

"CURING"

A la galerie SANS TITRE (2016) au 33, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris /// Du 27 septembre au 9 novembre 2019 /// Exposition : “CURING”

On se souvient de cette réjouissante exposition “The Clean Carcass of the Host” à Condo Mexico dans laquelle elle avait révélé notamment ces pièces à l’aura si saisissante : “Shiver Vibrates my Frame”, “Uncoupling” et “To the Limits of its Meaning (for Lindsey). Autant de projets en volume et à la dimension morale qui avaient marqué les esprits par leur puissance organique et leur dimension démiurgique. En effet, ces sculptures - qui entretiennent un rapport si particulier à l’espace - nous dévoilent le geste incisif et personnel de Paloma Proudfoot (Photo ci-dessous Crédit@DR) triturant la chair de la terre. Cette dernière parvient à tresser des artères et des branches dans le noir de la faïence dans une pratique aussi subtile que physique. Le visiteur appréciera ici ces présences déroutantes dotées d’une âme faite de vice et de vertu incarnée par exemple dans “Houdlum” qui était animée par des excroissances fertiles. Il repensera certainement à “Cherry” aussi en étant parcouru d’un sentiment de perplexité et de joie. Car face à cet heureux pourrissement des lignes et des textures, le regard galope vers des territoires à l’atmosphère clinique. On aime cette beauté venue de l’argile - résultant d’accidents imprévisibles - repoussant à bout les limites de la cuisson. Et transformant admirablement le vocabulaire technique de la céramique !

www.sanstitre2016.com

ÉQUINOXES 3

A la Maison Camille Fournet Paris au 5, rue Cambon 75001 Paris /// Jusqu’au 10 juin 2020 /// Exposition. : ÉQUINOXES 3 OU L’ART DES RENCONTRES

Il y a dans cette phrase un avant et un après. Cette table est à présent projetée dans l’avenir, avec une autre histoire, une nouvelle vie…” explique-t-il. Derrières ses oeuvres, on retrouve toujours cette main qui crée et qui exécute. Ses créations possèdent le charme ambigu de ce qui échappe à la définition, dépassant à chaque tentative de qualification de leur statut, le cadre trop étroit dans lequel on voudrait les inscrire. N’enfermant jamais la représentation dans l’image, son travail interroge ce que pourrait être un art politique. La phrase symbole “Comment te dire adieu” qu’il livre ici au sein ce beau programme de mécénat se présente comme une incitation à réinventer le patrimoine de demain. Gravée à même le plateau de la table, elle est tout à la fois un geste d’amour, de respect, de réflexion et d’interrogation. En effet, Renaud Auguste-Dormeuil (Photo ci-dessous Crédit@DR) convoque le passé, la mémoire et le savoir-faire dans une pièce où la transformation joue un rôle majeur. Le visiteur appréciera ici les oeuvres à tiroirs de l’artiste maniant avec soin les rapports complexes entre texte et image, entre histoire singulière et histoire collective. Prenant un tour métaphorique et performatif, son processus artistique est tourné vers le dévoilement des structures invisibles qui informent notre relation à un réel toujours médiatisé. On aime ce questionnement sans relâche de la fabrique des images envisagé dans un espace politique où se croisent les oppositions visibilité/invisibilité ou mémoire/oubli. En évoquant dans une ambivalence subtile ce mélange d’intranquillité dévoilant sans montrer et disant sans narrer.

www.camillefournet.com

GAÏA, QUE DEVIENS-TU ?

A la Maison GUERLAIN au 68, avenue des Champs-Élysées 75008 Paris /// Du 17 octobre au 8 novembre 2019 /// Exposition : GAÏA, QUE DEVIENS-TU ?

Ma voix et mon corps sont le véhicule de mes idées” explique t-elle régulièrement. Son oeuvre pluridisciplinaire, échappant aux étiquettes, interroge de façon plurielle la notion de territoire et la valeur accordée aux ressources naturelles. Du dessin, à la performance en passant par l’installation, la sculpture et la photographie, sa démarche artistique est intimement rattachée aux thèmes du paysage et de l’architecture. En effet la Nigériane Otobong Nkanga (Photo ci-dessous Crédit@OtobongNkanga) nous parle de ces “traces humaines” attestant de modes de vie et de problématiques environnementales. Dans son approche performative - dans laquelle l’artiste devient la protagoniste de son propre travail - sa présence est paradoxalement le catalyseur de sa propre disparition. Le visiteur appréciera ici - dans cette réjouissante exposition collective d’une vingtaine d’artistes - cette “main invisible” qui met en mouvement le processus artistique en parlant de la nécessité de reconsidérer notre rapport au monde. Ici est négocié l’accomplissement du cycle de l’art entre le domaine esthétique de la monstration et une stratégie de sublimation qui pousse le statut d’oeuvre vers sa contingence. On aime cette façon de l’artiste de réfléchir de manière métonymique - autour de la question d’un monde durable - les différents usages et valeurs culturelles connectés aux ressources naturelles. Explorant ainsi comment sens et fonction sont relatifs au sein des cultures. Et relevant les différents rôles et histoires de ces matières tout particulièrement dans le contexte de sa propre vie et des souvenirs !

www.guerlain.fr

ON THE CORNER AGAIN

Vienna Contemporary Art Fair - Booth B14 de la galerie Gianni Manhatan - à Marx Halle, Austria Karl-Farkas- Gasse19 1030 Vienne - AUTRICHE /// Du 26 au 29 septembre 2019 /// Exposition : ON THE CORNER AGAIN

Je ne cherche pas à avoir un impact sociologique ou philosophique ni même à assumer intellectuellement ce que je fais, je préfère me concentrer sur la production de mes pièces…” nous livrera-t-il en arpentant son grand atelier parisien à quelques encablures du métro Télégraphe. Ses oeuvres chargées de violence et d’innocence dévoilent un potentiel de résistance dans une émancipation des codes de la production artistique actuelle. Evoluant dans un cadre cognitif et théorique, son approche plastique joue sur les échelles et les peurs fondamentales. Ses objets composites low-tech convoquent des âges reculés en tentant de se prémunir des alternatives recourant à la toute puissance de la raison. En effet, Matthieu Haberard (Photo ci-dessous Crédit@RomainDarnaud) cultive un art du contrepied et un attachement au fait main tentant de s’absoudre des esthétiques aux discours linéaires et aux critères répondant à une logique de marché. Le visiteur appréciera ici ce processus de décélération dans une imagerie relevant autant du manège horrifique, du conte que du masque. On aime - au coeur de cette foire internationale de premier ordre - cette hybridation de formes faite de petits théâtres de bois, d’armures en latex et d’épées en mousse jamais belliqueuses. Nous faisant penser à cette phrase de Matthieu au sortir de l’atelier : “Se conformer à être dans une esthétique du moment ne m’intéresse pas…”. Alea jacta est !

www.viennacontemporary.at

ARTAGON LIVE

A la Cité internationale des arts - Site de Montmartre Villa Radet , 15 rue de l’Abreuvoir 75018 Paris /// Du 4 au 20 octobre 2019 /// Exposition : ARTAGON LIVE /// Commissaires : Anna Labouze & Keimis Henni

J’ai tenté de saisir l’impact qu’ont les structures sociales organisées sur le net sur la vision et la représentation du corps” expliquera-t-il en 2017 lors de la soutenance de son mémoire de recherche. Son univers artistique empli de données semble porté par la quête d’une dystopie dans laquelle les oeuvres se logent dans des entités corporelles aussi suggestives qu’insaisissables. Au coeur de son approche plastique, se nichent les questions de la déshérence, des civilisations déchues mais aussi de nouvelles technologies à l’oeuvre. Ses installations interrogent, sous le mode de l’artefact, le rapport mimétique entre le corps humain et les machines avec une acuité saisissante. En effet, Hugo Servanin (Photo ci-dessous Crédit@DR) manipule les composants électriques dans une gestuelle nous parlant de ces êtres artificiels qu’il a baptisés il y a déjà quelques années ses “Géants”. L’artiste fait cohabiter la porcelaine, le plâtre, la cire et le data dans une logique - croisant le matériel et l’éthéré - et où l’interaction déploie tout son sens. Le visiteur appréciera ici, dans ce superbe group show, ses “architectures corporelles” comme l’installation “Foule Média#1” générant ses propres images érotiques à partir de milliers d’images pornographiques recueillies et agglomérées par une intelligence artificielle. On aime, cette vision jouant sur une analogie avec l’enveloppe charnelle humaine à partir de fluides, d’un simple moniteur et d’une cuve à vapeur où naissent des scénarios questionnant le corps social. Pour mieux contribuer à discréditer définitivement le monde de la réalité !

www.artagon.com

LÁ OÙ LES EAUX SE MÊLENT

Aux Usines FAGOR au 65, rue Challemel Lacour 69007 Lyon /// Jusqu’au 15 janvier 2020 /// Exposition : LÀ OÙ LES EAUX SE MÊLENT

Travailler avec la fiction pour parler du réel, c’est se donner la liberté de se réinventer une histoire” précise-t-il. Douées d’une profonde poésie, ses oeuvres développent des étirements rythmiques et trouvent leur ancrage dans une réalité à la fois stable et mouvante. Sa démarche artistique envisage de nouveaux potentiels aux intentions spirituelles et contemplatives. En effet, le processus créatif que met en place Stéphane Thidet (Photo ci-dessous Crédit@GuyBoyer) se dote d’une puissance pondérable et tellurique qui sidère le regard. Le visiteur appréciera ici cette capacité de l’artiste à déplacer l’objet de sa fonction initiale en entrainant l’imaginaire dans des régions refoulées. Stéphane importe ici en indoor une portion de paysage qui convoque l’univers du motocross. La pièce grandeur nature dessine un horizon immaculé en offrant une sensation incongrue de déjà-vu. On aime - au coeur de cette 15ème Biennale de Lyon - ces courts-circuits visuels cherchant “l’impact” face à cette surprenante topographie accidentée. S’inscrivant dans une fiction exutoire où l’esprit vient à s’échapper dans des territoires vierges insoupçonnés !

www.biennaledelyon.com

FUTURES OF LOVES

Aux Magasins GÉNÉRAUX au 1, rue de l’Ancien Canal 93500 Pantin - Grand Paris /// Jusqu’au 20 octobre 2019 /// exposition : FUTURES OF LOVE

Si l’eau enregistre les composants d’un médicament et est capable de retranscrire ses bienfaits dans le corps humain comme lorsque l’on teste des virus ou des remèdes, pourquoi ne pas essayer avec des psychotropes ? “ s’interroge-t-il. Ses oeuvres font références à la théorie controversée de la mémoire de l’eau, nous parlent de l’effet placebo, du Darknet mais aussi d’expériences interdites. Au coeur de ses travaux autour de la définition de l’amour, on retrouve un protocole scientifique en laboratoire détourné dans une version poétique où s’entrechoquent des molécules comme l’ocytonine ou la phényléthylamine. En effet, les installations et les videos de Pierre Pauze (Photo ci-dessous Crédit@DR) se présentent comme une exploration métaphysique sur l’amour via des transferts moléculaires où opèrent les “drogues de l’amour” dans une logique d’observation scrupuleuse. Le visiteur appréciera ici cette démarche tournée vers un futur dystopique - entre science et croyance - s’appuyant sur une recherche auprès de scientifiques de haut vol. On aime cette video proche de la culture cinématographique - au sein d’une quarantaine d’autres projets à l’essence prospective passionnants - tournée vers l’intelligence des formes et mobilisant autant les niveaux d’écritures des jeux videos que de l’ethnographie ou des récits mystiques. Dans un kaléidoscope conceptuel abordant la synthétisation du sentiment amoureux et la sexualité libérée des cadres sociaux dominants !

www.magasinsgeneraux.com

LES ZIPPETTES

Au 19 CRAC - Centre d’Art Contemporain de Montbéliard au 19, avenue des Alliés 25200 Montébeliard /// Jusqu’au 15 janvier 2020 /// Exposition : LES ZIPPETTES

En travaillant des matériaux comme le plastique, j’ai l’impression parfois de faire des fossiles pour le futur” explique -t-elle avec un humour non dissimulé. Privilégiant des matériaux précaires et les polymères tournés vers “le caractère toxique de l’invisible”, son oeuvre illustre les différentes temporalités de la construction artistique. L’artiste développe un art corrosif du recyclage qui met à l’épreuve l’intégrité et la durabilité des matériaux aptes à donner vie à des “sculptures d’anticipation”. En effet, la démarche artistique d’Anita Molinéro (Photo ci-dessous Crédit@DR) place le rebus domestique dans une posture d’exubérance nous révélant une temporalité post-nucléaire dans des pièces en plastique sculpté, lacéré et brûlé. Le visiteur appréciera ici cette affection totale de l’artiste pour cette matière infiniment transformable qu’il étire, déforme et fond dans une logique interrogeant l’objet dans un futur apocalyptique. On aime ces pièces - portées par le répertoire enfiévré de la science fiction - à l’énergie du geste irréversible transformant la matérialité vers une orientation où elle ne veut pas toujours aller. Tels des “êtres esquintés” d’un monde radioactif, ses sculptures-fantômes répondent au principe chaotique de la déconstruction. Aussi révolté que maîtrisé: “J’arrête avant l’informe et parfois la pièce est terminée avant d’être commencée. La sculpture doit rester forme et ne pas aller dans l’informe…” confie Anita après un long silence.

www.le19crac.com

AN AUTUMN PANTOMINE

A la galerie Joseph TANG au 1, rue Charles-François Dupuis 75003 Paris /// Du 3 octobre au 8 novembre 2019 /// Exposition : AN AUTUMN PANTOMINE

Son oeuvre - alliant films d’animation 3D, littérature, cinéma et performance - se déploie autour des notions de contes architecturaux, de cosmologies personnelles et d’espaces parallèles. Brouillant la distinction entre le réel et le virtuel, ses travaux définissent une toile de fond fictionnelle construite sur différents degrés de lecture et de compréhension. L’artiste aborde dernièrement les concepts de transparence et d’architecture corporelle en associant les objets pris comme des “moteurs d’action”. En effet, la démarche artistique de Julie Béna (Photo ci-dessous Crédit@DR) se présente un peu comme une sorte de théâtre à coeur ouvert fait de masques interchangeables et d’enchaînements narratifs au travers desquels les questions existentielles sont laissées volontairement sans réponse. Le visiteur appréciera ici, au sein de ce grand Group show de cette exposition parisienne - l’univers troublant de Julie où des protagonistes imaginaires voyagent librement d’une scène à l’autre en explorant le moment initiatique de la transition. Dans ce monde de glissements et de déplacements, des tables se transforment progressivement en building pour ensuite devenir des “landscapes”. On aime ce hasard imperceptible qui règne au coeur de ces oeuvres nourries de références cryptées en se développant selon un itinéraire nous faisant sauter d’un palier à l’autre. Et révélant un monde soumis autant à un déterminisme fonctionnel qu’au régime oppressant de la surveillance !


www.galeriejosephtang.com

TUMULTE À HIGIENÓPOLIS

A Lafayette Anticipations - Fondation d’entreprise Galeries Lafayette au 9, rue du Plâtre 75004 Paris /// Du 9 octobre 2019 au 5 janvier 2020 /// Exposition : KATINKA BOCK - TUMULTE À HIGIENÓPOLIS

J’essaie toujours d’écouter mes sculptures. Chaque matière à des limites et des qualités, et ce sont vraiment des partenaires. Chaque matière ramène à des notions d’espace ou à des qualités imaginaires. J’ai une fidélité à certaines matières que j’aime vraiment beaucoup, mais j’en découvre d’autres également…” explique-t-elle. Et d’ajouter, quant à sa manière de travailler : “Je travaille beaucoup seule, et le poids et les dimensions que j’utilise sont un peu en relation avec ce que je peux lever ou tourner…” A la fois dangereuses et tranquilles, ses oeuvres en cuir, bois, céramique, cuivre verdi et argile réunissant des sculptures - mais aussi des actions performatives, de la video, de la chorégraphie et des installations - sont le fruit d’une recherche minutieuse sur les textures, les matériaux et les techniques d’impression. Elles sont également le résultat d’une expérience liée à un espace spécifique dont elles auraient sondé les conditions physiques et matérielles tout en explorant leur dimension historique et sociale. Le visiteur appréciera ici l’intérêt de Katinka Bock (Photo ci-dessous Crédit@DR) pour cette poétique de la mesure et de la persistance du lieu dans le temps. On aime cette sculpture monumental, suspendue dans la tour d’exposition qui a été intitulée “Rauschen”. Et qui est porteuse des stigmates d’un temps trouble et boulversé. Sa forme, épousant les lignes d’un objet fantôme, nous révèle les griffures de générations d’oiseaux, des impacts de grêle mais aussi l’image d’un fruit fendu. Pensée en acte du fait politique - ayant l’humain pour point de départ - et envisageant les possibilités de relier le particulier au commun, dans une logique parfois sisyphéenne la pratique artistique de Katinka nous parle de communautés, de relations analogiques au langage, de formes qui préexistent et d’un partage du “sensible” plus ou moins maîtrisable : ”J’aime bien quand on mélange les cartes, quand on ne sait pas très bien dans quelle temporalité on se trouve. Parfois, je place le moment de production dans l’exposition…” nous livrera-t-elle.

www.lafayetteanticipations.com