MICHAEL LINDSAY-HOGG

A la galerie PIXI - Marie-Victoire Poliakoff au 95, rue de Seine 75006 Paris /// Jusqu’au 21 décembre 2019 /// Exposition : MICHAEL LINDSAY-HOGG

Du plus lointain que je me souvienne, il y a un carnet en face de moi dans lequel je gribouille. Je tourne les pages et je continue à dessiner…Je n’arrive pas à m’arrêter ” explique-t-il. Son sens aiguisé de l’observation le pousse à capturer inlassablement le monde qui l’entoure en deux dimensions, à séquencer le flux des évènements en petites saynètes. Il faut préciser que l’artiste ne dessine jamais de lieux ou de personnages réels. En effet, Michael Lindsay-Hogg (Photo ci-dessous Crédit@SachaFlochPoliakoff) puise dans son imagination pour donner vie à une série de personnages qui n’ont d’existence que sur toile ou sur papier. Le visiteur appréciera ici ces oeuvres faites de chimères vaporeuses que l’on verrait bien en nouvelles, pièces de théâtre ou séries télévisées. Et qui pourraient être aisément affiliées - sur le plan stylistique et technique - aux canons de l’art brut. On aime cette pratique artistique convoquant avec brio - à la façon d’un brillant metteur en scène - l’atmosphère d’un lieu physique. A ce sujet, Michael nous dira élégamment ceci : “Une grande maison, ou une chambre de plâtre et de peinture, a sa propre histoire , la marque des gens qui y ont vécu”. Ou bien n’ont jamais existé !

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SMALLS

A la galerie GAGOSSIAN au 4, rue de Ponthieu 75008 Paris /// Jusqu’au 20 décembre 2019 /// Exposition : SMALLS

Intuitivement, la musique a toujours fait partie de ma vie depuis que je suis enfant. J’ai joué dans des groupes, collaboré avec des musiciens. Et cela s’est toujours fait en parallèle de ma pratique dans les arts visuels. Je ne peux pas séparer les deux…” expliquait-il il y a quelques années de ça. Dépassant l’espace de la galerie et du musée, sa pratique artistique reflète une personnalité animée par la diversité des influences. Ses peintures et ses dessins révèlent des visages et des figures évoquant une large gamme d’émotions viscérales, du bonheur à la mélancolie, du cynisme à l’espoir. En effet, le processus créatif de Spencer Sweeney (Photo ci-dessous Crédit@RobMcKeever) s’appuie sur un style énergique à la fois enjoué et primitif qui réduit le corps humain à ses composants les plus basiques avant de donner vie à cette image distillée avec des interjections imprévisibles de forme, de couleur et de motif. Le visiteur appréciera ici cette image du corps allongée qui se répète tout au long de l’exposition. Repoussant les limites formelles , les oeuvres de l’artiste glissent facilement d’un médium artistique à l’autre dans des sujets à l’énergie psychédélique.On aime cette sobriété saisissante dans leurs lignes de ces compositions épurées révélant l’intention première de créer des portraits conceptuels, au genre équivoque. Et emprunts d’un sens de l’humour surréaliste !

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THE OPENING

A l’Agence d’Art Contemporain SPRING au 7, rue Froissart 75003 Paris /// Les 28 et 29 novembre 2019 /// Exposition : THE OPENING

Ici, l’odeur à laquelle je m’habitue est l’union olfactive de l’organique et du chimique…” expliquait-elle navigant au coeur de la tannerie. Avant d’ajouter : “Je vais à la rencontre de la peau. Je plonge une main dans le sceau, le niveau monte bientôt à hauteur de mon poignet. Les eaux sont douces, fraîches…” Ses oeuvres érigées effrontément jouent de leur pouvoir réfléchissant et défient les lois de la gravité dans une logique empirique. Mêlant le cuir, le métal et le tissu, l’approche plastique d’Amandine Guruceaga (Photo ci-dessous Crédit@AllyssaHeuze) - flirtant aussi parfois avec la peinture performative - fait voler les couleurs et nous révèle ces foulons s’échappant des ruisseaux de couleur sur lesquels des nuages de mousse s’agglutinent. Le visiteur appréciera ici - au sein de cette belle exposition de groupe - cette psyché qui se libère des pièces de l’artiste portées par des myriades de pigments comme suspendus dans l’air et nous faisant deviner ces cuves circulaires d’acier inoxydables au rythme désynchronisé qui ont participé à la naissance de ses pièces-sculptures hypnotisantes. On aime ce caractère magnétique qui émane de ces expérimentations débouchant sur des jeux de transparence et des aspérités habituellement inexploitables et laissées de coté : “J’ai toujours eu une préférence pour les grandes peaux qui ont des défauts. Des défauts que la lumière, à travers la transparence viendra sublimer…” avait-elle livré un jour innocemment.

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PELLEJOS SUELTOS

Frac Ile-de-France - L’Antenne Culturelle La Vitrine au 22, cours du 7ème Art 75019 Paris /// Jusqu’au 3 novembre 2019 /// Exposition : PELLEJOS SUELTOS

L’important ce n’est pas de savoir ce qu’on a oublié mais de comprendre ce qui fait trace en nous…” livre-t-il citant Alain Badiou. Ses travaux nous parlent de contenant et de contenu mais aussi du statut de l’oeuvre. Déplaçant les objets de leur contexte d’origine, ils en révèlent la fragilité et questionnent ce qui fait mémoire et destruction. L’artiste construit une forme d’art intertexuelle fonctionnant comme une psychoarchéologie. En effet, l’écriture sculpturale de Sergio Verastegui ( Photo ci-dessous Crédit@RebeccaFanuele) délivre et énonce une forte densité psychique dans une interprétation liée directement à la phénoménologie. Associant objets utilitaires et fragments de matériaux industrialisés, sa démarche plastique se base sur la transformation d’un objet animé en sculpture “vivante”. Le visiteur appréciera ici ces matériaux pauvres qui deviennent des “situations sculpturales” ou des installations. On aime cette deuxième vie des objets telle une seconde chance qui semble faire barrage à un état de crise ou d’urgence à venir. Sous la forme d’un prédicat de la science et de la technologie appelant la vision d’un passé brutalement mis entre parenthèse !

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BESOIN D'AIR

Au Palais des Beaux-Arts sur la Place de la République 59000 Lille /// Jusqu’au 6 janvier 2020 /// Exposition : BESOIN D’AIR

Ce ciel est inspiré de la peinture du XVIIIème siècle. Il est dramatique, ténébreux, voire spirituel…” commente-t-il. Et d’ajouter : “Il entre en résonance avec ce qui l’entoure, avec les oeuvres conservées dans le musée”. S’émancipant des figures imposées et puisant dans le “dérèglement des sens” et des normes, ses œuvres immersives chahutent immanquablement notre perception. Ses vastes ciels nuageux pixellisés et des perceptions liquéfiées - sous forme de grande échappée onirique - explorent les voies du brutalisme dans une dimension théâtrale saisissante. En effet, la démarche plastique de Mathias Kiss (Photo ci-dessous Crédit@DavidZagdoun) nous parle autant des beaux arts, des savoir-faire séculaires, de musique électro pop, d’artisanat que de disfractions et de métamoprhoses électrisantes. Le visiteur appréciera ici cette oeuvre monumentale, en carte blanche, s’affranchissant des genres dans un ravissement artistique nous renvoyant à la contemplation de l’Espace tout en défiant sciemment notre désir de classification. On aime ce dispositif fonctionnant ici au coeur de l’Atrium du rez-de-chaussée - dans une réverbération naturelle de la salle - sous les instrumentaux planants du groupe Air aux mélodies éthérées en nappes synthétiques. Et au sein duquel l’amour est toujours présent !

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HÔTEL TRIKI

A la galerie KASHAGAN au 12, rue des Capucins 69001 Lyon /// Du 6 au 10 novembre 2019 /// Exposition : HÔTEL TRIKI

A la fois politiques et poétiques, mes travaux pluridisciplinaires s’inscrivent dans une relation au monde très personnelle qui s’exprime dans des médiums variés échangeant les uns avec les autres…” explique-t-elle plongée dans ses pensées. Et d’ajouter ensuite : “Le rapport à la contrainte dicte mon approche plastique où le corps croise l’objet pour mieux interroger notre manière de s’inscrire dans le monde”. Ses oeuvres - embrassant les notions de travail et de propriété - se déclinent entre vidéo, performance, peinture et sculpture. En effet, la pratique artistique foisonnante de Chloé Silbano (Photo ci-dessous Crédit@DR) convoque nos sens dans une gestuelle traversée d’ellipses narratives. Le visiteur appréciera ici ces travaux à forte charge affective se développant dans un dialogue porté par des mises en scènes dotées de souffles symboliques. L’artiste offre au regard une peinture qui se meut entre l’étrange et l’indicible sous une saisissante vibration du trait. On aime cette approche physique et sensorielle du corps qui anime les oeuvres à la densité sombre de Chloé d’où émanent de mystérieuses confidences. Que l’artiste partage ici dans ces quelques mots face à l’oeuvre “Les Charges” qui joue sur le poids des choses : “Je tente d’appréhender l’objet, signe de justice et d’équilibre, en déplaçant son enveloppe rationnelle et mesurée…

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PETIT FORMAT

Galerie Les 2 Portes au 11, rue de Portalier 25000 Besançon /// Jusqu’au 10 novembre 2019 /// Exposition : PETIT FORMAT

Je m' interroge sur la reproduction, la répétition, la surabondance d' images mais aussi sur la hiérarchisation des informations et enfin l' accélération du temps qui est antinomique à la pratique de la peinture...“ explique-t-il songeur. Et d’ajouter quelques minutes plus tard : “Mes peintures sont dans un cadre strict. Je les déstructure d' un geste brut et spontané rythmant l' image. Je peux également les arracher. Je casse l'image. Je cherche l' accident, le décalage, la non précision et une certaine forme de liberté”. Ses oeuvres à la frontière de la grâce et du chaos recherchent cette tension et cette intensité - dans une pratique quotidienne permettant de tester, de répéter ses gammes à travers l’erreur et l’accident. En effet, Mathieu Wernert (Photo ci-dessous Crédit@BenoîtSchupp) navigue entre des peintures saturées - composées de bandes, de taches, de lignes, de superpositions, de transparences - et des peintures proches du monochrome tout en gardant l'idée d'empreintes, de vestiges. Le visiteur appréciera ici ces oeuvres réalisées à l’acrylique, à l’huile, à l’eau et au feutre dans un rendu plat lisse et brillant. L’artiste déstructure d' un geste brut et spontané rythmant l' image : “Je me rapproche de la bâche publicitaire, de l'affiche. Je veux laisser une impression mécanique. Je ne réalise pas de série, mes peintures sont souvent contradictoires. Pour moi, chaque nouvelle peinture annule les précédentes…” précise Mathieu circonspect.

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LA LETTRE GAGNANTE : " D "

Frac Île-de-France, le Château - Parc Culturel de Rentilly - Michel Chartier - Domaine de Rentilly au 1, rue de l’Étang 77600 Bussy-Saint-Martin /// Jusqu’au 22 décembre 2019 /// Exposition : LA LETTRE GAGNANTE : “ D “ /// Commissariat : Xavier Franceschi

J’établis des corrélations entre différents endroits, cela me permet de croiser les histoires pour n’en faire qu’une ; une histoire commune apparaît, comme une trame, un motif applicable partout “ explique-t-il. Avant de compléter le propos par ces mots : “Dénuée de repères cultuels, historiques ou géographiques, cette histoire-motif devient plausible dans différents endroits, au Moyen-Orient comme en Océanie.” Il explore les mécanismes et les processus de domination mais aussi ceux de l’autorité au coeur des notions de mémoire et d’imaginaire collectif. Empreint d’une dimension politique et sociologique, son travail confronte et fait dialoguer le réel et l’imaginaire en remettant en cause la logique de l’écriture de l’Histoire. En effet, la pratique artistique du franco-syrien Bady Dalloul (Photo ci-dessous Crédit@ThierryRimbaud) met en doute les récits officiels de l’histoire en interrogeant les domaines de l’impérialisme et de la manipulation du récit historique dans une réflexion d’ordre géopolitique. Le visiteur appréciera ici - au coeur des œuvres d’une quarantaine d’artistes - ces travaux évaluant les conséquences des accords, des discours et des traités des nations au sujet du Moyen-Orient. On aime cette approche basée sur la collecte de matériaux et l’amour de cartes anciennes - tournée vers les histoires nationales de notre monde - que l’artiste résume ainsi : “Les pays imaginaires que je décris ne constituent en rien un idéal et ne sont pas non plus des dystopies : ils ont toujours eu la particularité d’être parfaitement ordinaires...

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/ EXTENDED GALERISTES

A Vitrine-65 au 65, rue Notre Dame de Nazareth 75003 Paris /// Du 17 au 20 octobre 2019 et du 23 au 26 octobre 2019 /// Exposition : / EXTENDED GALERISTES

Au nord de Beyrouth, j’ai tenté d’observer les étoiles à travers le miroir de la mer mais un polder y avait été construit avec les ruines de la guerre. C’est alors que dans la masse fluide du béton morcelé, je devais trouver les traces du ciel…” nous dira-t-il. Ses oeuvres portent les stigmates d’une ligne frontalière et leur tonalité allégorique exprime en fond une réflexion politique. Son approche plastique - questionnant les relations de notre existence sociale - nous parle de dualité et de perte mais aussi d’un monde agité qu’il sillonne depuis de nombreuses années. En effet, Thomas Van Reghem (Photo ci-dessous Crédit@JuliaTetiPavlovskaya) se livre à un combat intérieur qui dévoile une nouvelle cartographie sensorielle. Les paysages, la terre et les récits de vie révèlent une inspiration génésiaque. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette passionnante exposition collective - ces oeuvres où se superposent la sculpture, la vidéo et la photographie tout en offrant des lectures où se répondent le témoignage et l’empreinte de vies invisibles. On aime cette approche plastique pluridisciplinaire qui semble tenter de relier une terre à une autre. Et résultant de différentes géographies où le vivant essaie de retrouver ses repères !

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JARDINONS LES POSSIBLES

Les Grandes-Serres au 1, rue du Cheval Blanc 93500 Pantin /// Jusqu’au 20 Octobre 2019 /// Exposition : JARDINONS LES POSSIBLES /// Commissariat : Isabelle De Maison Rouge & Ingrid Pux avec avec le soutien et la collaboration du Collectif DIAMÈTRE Ø15 et la participation du collectif Oyé.

Le dessin est de plus en plus présent dans mes dernières sculptures ajourées qui sont comparables à des échafaudages…” explique-t-il. Et d’ajouter : “Mes peintures sont plus associées à une notion de profondeur avec leur aspect parfois très sombre qui est un hommage aux premières créatures vivantes”. Questionnant l’objectivité de notre jugement esthétique, ses oeuvres déploient un imaginaire prolifique révélant un processus de transformation fertile de la matière autour de la notion de vivant induite par le temps. Elles témoignent des relations allégoriques et de métamorphoses sensibles faisant parler la poussière noire, les fragments de matière, les réactions d’oxydations et les débris organiques autour du caractère transitoire de la vie. En effet, la force attractive des oeuvres de Lionel Sabatté (Photo ci-dessous Crédit@FannyBegoin) révèle un bestiaire mémoriel renvoyant par moments à un art pariétal habité de chimères et de mondes fantasmés . Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette grande exposition collective - ces pièces qui accompagnent le souhait de l’artiste de cultiver cette hyper-affectivité avec les choses dans des présences de bienveillance. On aime, cette démarche faite de sensations poétiques et de contemplations dans laquelle les mots surgissent dans l’élaboration des oeuvres : “Je tiens à ce que les titres et les mots restent liés au temps du travail et des oeuvres..” nous confiera Lionel.

www.lesgrandesserresdepantin.com

ET MOI ET TOI ET EUX

ALIOS 16ÈME BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN : LOVE DATA - à La Teste de Buch /// Performance : le 12 octobre 2019 : ET MOI ET TOI ET EUX /// Commissariat : Irwin Marchal

On a longtemps pensé que le langage s’est développé par les nécessités de l’existence, telles la chasse pour se nourrir et la guerre pour défendre son territoire de chasse...” explique-t-il tirant une bouffée sur sa cigarette. Et d’ajouter : “ Mais d’autres théories apparaissent ensuite : celle du lien social, et celle de la mère devant s’occuper de ses enfants, les rassurer…” Ses performances puisent dans la poésie vocale expérimentale explorant la dimension corporelle du langage ainsi que les connections inconscientes qui peuvent opérer à la construction mentale dévoilant progressivement une réflexion sur la condition humaine. L’artiste y incarne des individus qui se découvrent face à leurs propres corps, à la société, à l’environnement ou à l’histoire de nos ancêtres. En effet, l’oeuvre de Pierre Andrieux (Photo ci-dessous Crédit@DR) se formalise dans des interventions in situ autour de problématiques sociologiques liées aux développements contemporains des configurations urbaines via leur détournement. Le visiteur appréciera - au coeur de cette foisonnante biennale - cette performance baptisée “Et moi et toi et eux “ nous parlant de l’origine du langage ayant toujours suscité le profond intérêt des penseurs et des scientifiques.

www.latestedebuch.fr

NOUS QUI DÉSIRONS SANS FIN

A la galerie Jeune CREATION au 43, rue de la commune de Paris 93230 Roumainville /// Du 21 octobre au 13 novembre 2019 /// Exposition : NOUS QUI DÉSIRONS SANS FIN /// Commissariat : Marion Bataillard

J’ai passé une partie de mon enfance dans le Morvan, à Vézigneux, dans la maison de mon grand-père. C’est un des lieux où se sont forgés mon imaginaire et mes intuitions artistiques…” explique-t-elle. Et d’ajouter : “Les Polaroïds sont comme un miroir de mon état émotionnel. L’échappatoire photographique existe bel et bien !” Son travail propose une vision intime des états de la conscience et de la vie intime, évoquant successivement iconographie classique et histoire des représentations. Ses oeuvres révèlent une mythologie personnelle dont l’autobiographie est une des sources. Si la pratique de l’estampe et de la sculpture occupe une place essentielle au coeur de son processus artistique, la pratique de la photographie est constitutive de sa démarche plastique avec une utilisation maîtrisée du Polaroïd. En effet, l’univers d’Ariane Yadan (Photo ci-dessous Crédit@ArianeYadan), tourné vers l’humain et les émotions nous parle de la précarité de l’existence. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette réjouissante exposition collective- ces oeuvres faites de montages photographiques, de jeux d’optique et de dispositifs espiègles. On aime particulièrement cette pièce baptisée La Gisante : une impression photographique sur papier fine art hot press contrecollée sur dibond et caisson en Plexiglass. Tel un palliatif à une forme d’enfermement !

www.jeunecreation.org

FRENCHETTE

A la galerie David ZWIRNER au 108, rue Vieille du Temple 75004 Paris /// Du 16 octobre au 23 novembre 2019 /// Exposition : FRENCHETTE

Son travail fait appel à un vaste registre visuel issu de l’iconographie américaine tout en puisant ses sources dans la littérature, l’histoire de l’art, le philosophie et la religion. Mélangeant textes et images - abordant des sujets embrassant l’univers de la politique, du sport ou de la culture urbaine alternative - sa pratique artistique renvoie aux traditions de la satire et de la critique sociales déjà présentes dans les oeuvres d’artistes et de caricaturistes du XVIII et XIX siècles, tout en témoignant de l’importance de ce médium dans la culture et l’art contemporains actuels. En effet, les dessins de Raymond Pettibon (Photo ci-dessous Crédit@DR) font référence à la rhétorique visuelle de la culture pop et commerciale tout en incorporant le langage des médias de masse ainsi que des textes d’auteurs classiques. Le visiteur appréciera ici plusieurs tableaux inédits de vagues - qui s’inscrivent dans une série en cours - faisant directement référence à l’histoire de l’abstraction rappelant les surfaces des toiles expressionnistes abstraites et les sublimes paysages marins proto-abstraits de J.M.W. Turner. On aime ce choix d’oeuvres reprenant la symbolique familière des coeurs et des globes que Pettibon transforme en emblèmes visuels poignants !

www.davidzwirner.com

L'EFFET FALAISE

La 6ème édition de Révélations Emerige au 81, boulevard Voltaire 75011 Paris /// Du 9 octobre au 17 novembre 2019 /// Exposition : L’EFFET FALAISE - Rétrospective des 5 ans /// Commissariat : Gaël Charbau

C’est Salima Hashmi qui m’a fait lire Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir et j’ai réalisé que tout ce qui me faisait horreur dans mon éducation et faisait de moi une féministe était en moi depuis toujours…” confie-t-elle. Dans une logique de conscience individuelle et d’émancipation politique, ses transgressions face à la censure, au harcèlement sexuel et à la privation de liberté ont pris naissance dans le médium de la performance. En effet, l’artiste d’origine Afghane Kubra Khademi (Photo ci-dessous Crédit@DitomaKadoule) aborde la question de la condition des femmes en analysant les liens intergénérationnels . Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette riche exposition collective - ces travaux peuplés de corps ludiques, dénudés et frivoles dénonçant la sévérité d’un patriarcat et l’indifférence collective générale. On aime cette approche regorgeant de sensualité dans un esprit de subversion offrant une tribune aux femmes persécutées d’Afganistan et du monde entier. Dans en éclat de rire, Kubra nous livrera ceci : “Dans le contexte culturel afghan, Eve est la première femme importante dont j’ai entendu parler. Ma mère m’a tout expliqué à son propos : comment elle a mordu dans le fruit défendu et comment elle et Adam ont été chassés du paradis et sont arrivés sur terre !

www.revelations-emerige.com

LOOPS

Au Frac Normandie Caen au 7, bis rue Neuve Bourg l’Abbé 14000 Caen /// Jusqu’au 1er décembre 2019 /// Exposition : LOOPS

Marcel Duchamp a toujours pris la position d’observateur de l’évolution de son oeuvre comme s’il était en dehors. Cela découle d’une posture qui recherche l’objectivité et l’économie d’effort...” remarque-t-il. Et d’ajouter dans la foulée : “ Pour moi l’anti art n’existe pas, on ne peux pas ne pas s’intéresser à l’art. Des formes véhiculeront toujours des idées…” Pour lui, l’expérience de l’oeuvre ne se limite absolument pas au temps de sa contemplation. Sa démarche artistique privilégie l’immédiateté des idées véhiculées par une forme dans un désir de synthèse et de concentration. Quand il convoque des valeurs d’usages, ce n’est pas pour offrir un terrain de détente, de loisir ou de distraction. En effet, les travaux de Mathieu Mercier (Photo ci-dessous Crédit@B.Tatarska) portent en eux cette psychologie cognitive qui détermine une sorte de ponctuation dans une perspective historique. Le visiteur appréciera ici ces travaux nés d’une observation des modalités de circulation des objets et des idées dans le système marchand pris comme une source d’inspiration critique dans la production des pièces. L’artiste nous plonge dans un univers touchant à l’histoire des signes, des allégories, des symboles et des formes logotypales. On aime ce processus de création amplifié par ses jeux polysémiques utilisant de multiples références symboliques pour multiplier les possibilités d’interprétation de l’oeuvre. Au sujet de la scénographie, Mathieu nous dit ceci : “ Je ne crois pas en l’oeuvre autonome. Il n’y a que les tableaux encadrés qui sont autonomes. A partir du moment où il n’y a pas de cadre, la pièce dialogue avec le reste..”

www.fracnormandiecaen.fr

SPACE(LESS)

The Spaceless Gallery au 7, rue Saint-Claude 75003 Paris /// Du 8 au 27 octobre 2019 /// Exposition : SPACE(LESS) /// Commissariat : Béatrice Masi

Mars n’est pas une planète habitée, l’étude de son environnement et de son atmosphère est le point de départ de la recherche de signes de vie dans les systèmes extra-solaires…” confiait-elle récemment au Fresnoy. Réalisées en collaboration avec des astrologues et des astrophysiciens, ses oeuvres interrogent le processus de la vision et du conditionnement de notre regard. Au coeur de sa démarche artistique, la lumière est à la fois l’outil et le sujet. En effet, l’artiste Félicie d’Estienne d’Orves (Photo ci-dessous Crédit@GéraldKnights) sonde les limites de l’espace nous reliant à des espaces-temps étrangers. Du Land Art à l’installation et à la vidéo, elle concentre sa recherche sur les cycles de la lumière naturelle. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette exposition collective - ces combinaisons géométriques surperposant une réalité virtuelle sur des objets physiques réels. On aime ces travaux pluridisciplinaires mettant en évidence des perspectives, des connexions spatiales et temporelles entre des coordonnées célestes et géographiques. Mais aussi ces sculptures éphémères de la lumière rendant manifestes des simultanéités entre les mouvements continus de la terre et du cosmos. Dans une connaissance phénoménologique du réel !

www.thespacelessgallery.com

L'EXPOSITION INTERNATIONALE

Au MAC - Musée d’Art Moderne - Cité internationale au 81, Quai Charles de Gaulle 69006 Lyon /// Jusqu’au 5 janvier 2020 /// exposition : L’EXPOSITION INTERNATIONALE dans le cadre de la Biennale de Lyon

La figure du zombie est devenue une figure philosophique contemporaine en Occident, afin de penser l’homme et son incapacité récurrente à saisir le monde, à être le vrai protagoniste de sa destinée et de sa liberté…” explique-t-elle. Son oeuvre sensible, questionne les apparences et développe des paysages politiques faits d’instabilité révélant toute la complexité du monde. Sa démarche artistique est tournée vers la question du tragique au travers de la mythologie, de l’histoire et des légendes. Les micro-histoires dont elle s’empare sont animées par des forces surnaturelles et des tensions qui prédominent dans les relations humaines à différentes échelles. En effet, Gaëlle Choisne (Photo ci-dessous Crédit@MathildeAssier) nous parle de ces frictions qui opèrent entre les matériaux, les équilibres et les fragilités. Le visiteur, appréciera ici - au coeur de la Biennale de Lyon - ses créations tournées vers les préoccupations récurrentes du savoir, de la colonisation, de l’esclavage bercées par une essence vaudou. On aime cette pratique nous faisant penser à l’oeuvre d’un Glissant ou plus précisément au texte “Afrotururisme et devenir-nègre du monde” de Mbembe. A ce sujet, Gaëlle nous confie ceci : “Je pense mes formes, mes sculptures, mes vidéos comme des organisations et des organes animistes..”. Nous évoquant ces espaces précieux où l’on peut encore partager des cultures et des histoires.

www.biennaledelyon.com

IL N'A QUE LA CANAILLE POUR...

A la Cantine d’art contemporain, Ecole d’Art au 2, Avenue de l’Espérance 90000 Belfort /// Du 10 octobre au 12 décembre 2019 /// Exposition : IL N’Y A QUE LA CANAILLE POUR METTRE SON NOM SUR LES MURAILLES

J’aime cette incertitude et cette indécision qui me permet de me mettre moi-même dans la place de spectateur face à mon propre travail.. J’ai toujours eu besoin de gagner en liberté ” explique-t-il. S’affranchissant des limites imparties de l'espace d’exposition et dépassant le cadre de l’objet, ses oeuvres portent le spectateur hors de sa position de consommateur en lui faisant vivre une expérience tangible. Le temps est au coeur de son approche artistique avec l’idée omniprésente du vivant. En effet, la pratique d’atelier physique - basée sur l’interdépendance - de Nelson Pernisco (Photo ci-dessous Crédit@DR) entre en confrontation avec la matière et fait échelle face au corps. Le visiteur appréciera ici ce travail autour du geste avec des archives qui permettent de restituer le contexte en parlant de la “trace” d’une action. Dans cette logique, l’artiste a beaucoup utilisé le feu, les rebus industriels, les débris calcinés dénonçant par leur biais la violence d’un système. Les matières utilisées entrent en corrélation avec les lieux que Nelson occupe et évoquent un “Art de ville” influencé par les architectures brutalistes ou post industrielles. La relation entre la construction et la déconstruction est interrogée pour former une forme commune. On aime ce lien entrepris avec le vivant - avec des structures produites qui sont comme des “enclos” du vivant - nous permettant de nous préparer à une fin du monde prochaine. Ou plutôt à la disparition d’une partie de l’espèce humaine sous un scénario qu’il envisage, à sa façon, en plantant des graines… !

www.ecole-art-belfort.fr

L'OGRE QUI VOULAIT DÉVORER LE MONDE

A l’Arthotèque ESADHar au 74-76 rue Paul Doumer 76600 Le Havre /// Du 18 octobre au 15 novembre 2019 /// Exposition : L’OGRE QUI VOULAIT DÉVORER LE MONDE /// Commissariat : Maxence Alcade en partenariat avec les éditions Franciscopolis

Je pense que l’art est probablement le seul domaine ou sinon la discipline dans laquelle la vulnérabilité est pensée comme une qualité. C’est ce qui rend l’art si spécial…” explique-t-il. S’appuyant sur des gestes contre-intuitifs, ses oeuvres nous parlent de transformations où différentes formes d’abstraction perturbent le sens et où tout devient possible. Dans la pratique d’Edouard Pruhlière (Photo ci-dessous Crédit@VirginieSeguara) chaque élément fait partie d’une sorte de récit au sein duquel le corps, les gestes, les surfaces et les matériaux relient des fragments et des concepts parfois antagonistes à une origine commune : la peinture. Le visiteur appréciera ici cette dernière qui se mue en sculptures abolissant les limites spatiales et jouant sur les occultations. On aime ces pièces interrogeant - dans des amas de toiles chiffonnées - l’ontologie de la peinture dans une réflexion féconde sur l’image. Chaque couche de peinture s’enchevêtre avec la précédente, tisse une matière, prend de l’épaisseur. Les paysages d’Edouard nous embusquent tout en nous dévoilant des visages spectraux, des vues de nature qui pourraient provenir de n’importe où. S’y laissant happer, on discerne un mat au bout duquel pend un drapeau américain qui semble en berne !

www.esadhar.fr

NIGHT FALL

A la galerie Lily ROBERT au 18, rue de l’Hôtel de Ville 75004 Paris /// Jusqu’au 30 octobre 2019 /// Exposition : NIGHT FALL

“ Les Aïnous ont employé un système très développé de comptage basé sur les unités de vingt… Leur système numéraire se traduit par l’ajout de mots...” nous confie-t-elle dans la pénombre de son atelier. Au coeur de son travail se dessine une transfiguration anachronique du présent et un monde à la gravité évanescente. Souvent rattaché à des références à l’Amour courtois et à l’iconographie des dragons, l’oeuvre de Lauren Coullard (Photo ci-dessous Crédit@AnastasiaShishova) se présente comme une nécessité intérieure avec des échos à Pierre Louÿs, à Kandinsky ou au dadaïsme. Le visiteur appréciera ici cet univers - dans lequel le suaire croise des épopées lointaines - et qui allusionne des mondes ensommeillés d’où émerge un onirisme latent. Ses peintures sur toile, mousse, bois révèlent des plaines sans horizon et des héroïnes à la peau diaphane dans les entrelacs de l’histoire de l’Art Ancien. On aime ces configurations éparses qui sont comme des histoires qui passent ou des narrations qui se suggèrent dans de zigzagantes épiphanies de joie et de couleurs. Face à ses grands formats en cours et en paix, elle nous dira ceci : “Dans le contexte d’une peinture au moment d’agir, c’est l’action de peindre qui prend le dessus, ainsi que la couleur…

www.lilyrobert.com