PLEIN VENT

A la Halle aux sucres au Quai Freycinet 3 dans le Môle 1 - 59140 Dunkerque /// Jusqu’au 20 septembre 2020 /// Exposition : PLEIN VENT /// Commissariat : COAL

L’esthétique minimale qui ressort de mon travail à première vue ne doit pas être comprise comme une référence directe à l’histoire de l’art…” déclare-t-il. Et d’ajouter : “J’observe des contextes d’où émergent des langages esthétiques et conceptuels. ” Inspirées de récits scientifiques, littéraires - en particulier des robinsonnades - ses sculptures proviennent d’une observation des systèmes que la nature produit. L’artiste croise au sein de différents territoires des “schémas” récurrents établissant sa pratique rigoureuse personnelle. En effet, les oeuvres de Ronan Lecreurer (Photo ci-dessous Crédit@AykaLux) nous relient à une histoire des formes et à des micro-mondes faits de méandres nés de déplacements, de projections et d’expérimentations saisissantes. Le visiteur appréciera ici - au sein de cette grande exposition collective - des nombres infinis de plans et de volumes qui communiquent librement entre eux dans une histoire vibrante célébrant la notion d’ interstice. On aime le caractère modulaire de ses pièces évoquant parfois une forme d’essentialisme et une architecture d’anticipation. A ce sujet, Ronan. nous confiera ceci : “C’est dans une conscience de la réserve que je développe mon travail “ !

www.halleauxsucres.fr

JULIO LE PARC

A la galerie de Sèvres au 4, place André Malraux 75001 Paris /// Jusqu’au 23 novembre 2019 /// Exposition : JULIO LE PARC

Ses oeuvres se jouent de nos perceptions créant des moments de perspectives tronquées, de vides vertigineux, de tremblements de rétine ou de mouvements instables et interactifs. Tournés sur le champ visuel, le mouvement, la lumière ou encore le rapport entre l’oeuvre et le spectateur, ses travaux nous parlent de l’engagement physique du regardeur, du trouble visuel ou encore la réduction-amplification des formes qui sont des préoccupations capitales. En effet, la démarche artistique de Julio Le Parc (Photo ci-dessous Crédit@RebeccaFanuele) met en relief des motifs sinueux alternant entre torsions, superpositions et tressages pour converger vers un point central. Le visiteur appréciera ici cette pièce sous forme de biscuit de porcelaine adaptée d’une séquence de la “Longue Marche” de 1974. A mi-chemin entre la sculpture et le bas-relief, cette dernière fait écho à l’art cinétique et à l’art optique et se présente comme des idées surgies d’observations fortuites, qui peu à peu s’imposent et réclament le droit d’exister. On aime ses projets à fort quotient sensoriel faisant dire ceci à Julio : “ J’ai toujours cherché avec mes oeuvres à provoquer un comportement différent du spectateur, trouver des moyens de combattre la passivité, la dépendance ou le conditionnement idéologique…” Avant d’ajouter dans un sourire amusé : “ Mais tout en développant les capacités de réflexion, de comparaison, d’analyse, de création et d’action

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GIRLS

Maison DENTSU au 176, rue de Rivoli 75001 Paris - Sur rendez-vous uniquement /// Les 9, 16, 23 et 30 novembre 2019 /// Exposition : GIRLS /// Commissariat : Thomas Erber en partenariat avec Moonduckling

Chaque photo est importante, représente une époque, un âge, un lieu et des gens différents” explique-t-elle avant d’ajouter : “Réunies, elles représentent un état général des femmes de Chine...” Son regard engagé et sans fard sur la place des femmes dans les sociétés modernes nous rappelle le rôle des artistes dans la transformation des cultures. Son oeuvre à l’avant-garde d’une contre-culture s’interroge sur la féminité dans une société chinoise encore largement dominée par le poids des traditions. Et ses clichés propageant des modèles culturels qui promeuvent une image de la femme affranchie de toute forme de discrimination. En effet, Luo Yang (Photo ci-dessous. Crédit@LuoYang) brise les codes au travers d’une rétrospective aussi inspirante que salvatrice. Le visiteur appréciera ici cette sincérité et cette force qui font dire à l’artiste : “Mes premiers sujets sont nés dans les années 2000. Avant il était quasiment impossible pour une femme de vivre différemment, l’environnement et les normes traditionnels étaient trop pesants. Elles sont aujourd’hui de plus en plus indépendantes et ouvertes.” Dans une maîtrise de leur vie accrue !

www.dentsuaegisnetwork.com

HISTOIRES DE GRIS

A la galerie ONIRIS au 38, rue d’Antrain 35700 Rennes /// Jusqu’au 16 novembre 2019 /// Exposition : HISTOIRES DE GRIS

La couleur est un problème infini. Elle est une énergie sensible à l’extrême, qui a ses exigences étranges, ne peut se révéler que par ses rapports intenses avec les autres : contrastes, tension, accords, harmonies, modulation, mouvements…” nous confie-t-elle. Avant de poursuivre avec ces mots : “Les couleurs s’interpellent, réagissent, irradient”. Au coeur de sa peinture s’entremêlent la rationalité et le sentiment où l’éxécution du geste ne dérange pas les relations chromatiques. En effet, la pratique artistique de Marie-Thérèse Vacossin (Photo ci-dessous Crédit@GalerieOniris-Rennes) se présente comme une belle récréation, pleine d’évènements surprenants et où le support provoque des jeux de lumière et d’espaces surprenants. Le visiteur appréciera ici, ces confrontations de tonalités bleues et des variations de gris qui - rapprochés les uns aux autres - créent par effet visuel une troisième couleur imaginaire proche du bronze qu’elle appelle “Viel Or”. On aime enfin ces préoccupations picturales centrées sur les problèmes de perception de la couleur. Où des tableaux droits rayonnent de couleur jaune !

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YAN MORVAN

Au Grand Palais, Avenue Winston Churchill 75008 Paris - Foire PARIS PHOTO /// Du 7 au 11 novembre 2019 /// SOLO SHOW YAN MORVAN sur le stand D18 de la galerie Sit Down

Je recherchais une autre manière de témoigner d’une réflexion sur l’image et de la réalité de la guerre. J’ai commencé à photographier les champs de bataille de France, les plages du débarquement, puis ceux de l’Europe, notre famille qui s’est si souvent déchirée…” déclare-t-il. Et de reprendre ainsi : “ J’ai parcouru les champs de bataille d’Europe et de l’océan Pacifique, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie”. Son engagement total dans le témoignage social révèle son exceptionnelle présence au monde. Dynamitant tabous et interdits, son travail à l’instinct ne cède pas à l’émotion brute. En effet, la pratique artistique de Yan Morvan (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle du bien fondé du témoignage photographique comme instrument de mémoire, d’émotion, de réflexion comme gages d’un monde libre et démocratique. Le visiteur appréciera ici ce tirage magnifique au platine sur les obsèques de Bobby Sands transcendant les frontières entre genres. On aime ces négatifs ayant été perdus parfois comme ce cibachrome de 1997 réalisé sur la ligne verte dévastée de Beyrouth !

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VEUX-TU ? (THÉORÈME)

A la galerie Eva HOBER au 156, boulevard Haussmann 75008 Paris /// Jusqu’au 29 novembre 2019 /// Exposition : VEUX-TU ? (THÉORÈME)

Lorsque je peins, je me mets souvent en état d’hystérie. Je commence en général à peindre très calmement dans la partie de l’atelier la plus éclairée, puis je descends dans l’espace le moins éclairé où j’écoute de la musique parfois mauvaise très forte.” déclare-t-il. Et d’ajouter : “Je rentre dans un état la fois jouissif et douloureux dont je sors usé, mais aussi nettoyé…” Dans son travail, le kitsch correspond avant tout à une recherche de limite. L’aspect parodique - mode de distanciation selon lui d’avec les influences - s’accompagne dans une sincérité première d’un aspect autobiographique prégnant dans des systèmes figuratifs très différents. En effet, la démarche artistique d’Axel Pahlavi (Photo ci-dessous Crédit@DR) répond à un équilibre mental assez sensitif qui fait intervenir un espace abstrait, des considérations de compositions mais aussi des choix très affectifs. Le visiteur appréciera ici - dans ce superbe solo show - des oeuvres puissantes nourries par la digestion d’un vaste corpus d’images où se télescopent les formes, les manières et les espaces. On aime ces couches de sens et d’interprétations que met en oeuvre Axel et qui se superposent dans des greffes impossibles et des tensions improbables que l’artiste ne cesse de catalyser !

www.evahober.com

QUELQUE CHOSE NOIR

A la galerie GRAVIDA au 9, Quai Voltaire 75007 Paris /// Du 5 novembre au 17 janvier 2020 /// Exposition : QUELQUE CHOSE NOIR /// Commissariat : Fanny Lambert

Le temps de latence pour obtenir ses photos selon la voie traditionnelle était assez long, ce dont on ne se rend plus compte aujourd’hui avec les interfaces qui nous permettent de visualiser immédiatement l’image captée…” explique-t-il. Et d’ajouter : “ Ce temps d’attente permettait une construction mentale de la vue et de fait on était plus en phase avec l’image”. Ses oeuvres ramènent notre regard vers une nostalgie, un enchantement dépassé, une sensation foraine et une sorte d’obsolescence visuelle et spatiale. Sa pratique artistique nous parle de contre-sens patrimonial et de l’acculturation d’espaces géographiques mais aussi de micro-évènements privés débordant du cadre de la sphère publique dans une translation visuelle saisissante. En effet, les travaux de Maxime Touratier (Photo ci-dessous Crédit@DR) s’appréhendent comme des répertoires dans une confrontation de deux temporalités : le savoir moderne et le savoir contemporain. Le visiteur appréciera ici - dans cette belle exposition collective - ses images filigranées et dentelées qui créent un territoire symbolique nourri par le désir d’une révélation. On aime cette pratique personnelle qui aborde les ratages permanents et éphémères d’une organisation humaine. A l’image de cette pièce composée des toitures du consortium de parc de loisirs Disney. Entre vacuité et mise à l’index !

www.galeriegradiva.com Les pièces de l’artiste disponibles à la galerie ALB : www.galeriealb.com

TRAVERSÉES

A la galerie ITALIENNE au 15, rue du Louvre 75001 Paris /// Jusqu’au 23 novembre 2019 /// Exposition : TRAVERSÉES /// Commissariat : David Rosenberg

Dans les grands tableaux de Constellations, j’ai superposé deux cartes. Le fond est une carte terrestre. Au fil des siècles, il est devenu de plus en plus précis, mais toujours plus sujet au changement, car lié à la politique...” explique-t-il. Et d’ajouter : “S’y superpose une carte céleste mythologique peinte à l’aquarelle, issue des fresques du Palazzo Farnese à Caprarola, un instrument archaïque qui n’a jamais changé au fil du temps”. Son univers artistique prend le contrepied de notre monde traversé par des flux d’images éphémères. En effet, dans chacune des oeuvres de Pietro Ruffo (Photo ci-dessous Crédit@PaulNicoué) les contours de silhouettes anonymes, de figures allégoriques et d’archétypes s’enchevêtrent, parcourant des territoires réels ou imaginaires. Le visiteur appréciera ici des sublimes fresques d’azulejos et de grands vases de faïence, souvenirs de ceux dans lesquels les marchands grecs et étrusques transportaient leurs précieuses cargaisons. On aime ces travaux de collage, de montage et de découpage qui semblent nous dire que la science indique le chemin, une méthode d’approche du réel. Tandis que le mythe désigne lui une autre voie !

www.galerieitalienne.com

20 BITS

A la galerie BACKSLASH au 29, rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris /// Du 7 novembre au 20 décembre 2019 /// Exposition : 20 BITS /// Commissariat : Daniel Hofstede

Ses oeuvres interrogent en profondeur l’architecture des ordinateurs à travers leurs modes de langages dans une relecture d’alignements de chiffres épousant un format multidisciplinaire. A l’image des systèmes informatiques, ses travaux architecturés aux titres énigmatiques mettent en exergue le triomphe de l’informatisation dans nos sociétés. En effet, la démarche artistique de Boris Tellegen (Photo ci-dessous Crédit@DR) se développe - via des suites de codes ou des abréviations lettrées - en ouvrant le champ sur les domaines de la musique, de l’architecture et plus largement de la mode. Le visiteur appréciera ici ces installations saisissantes et ces sculptures massives en bronze - sous forme de “paysages industriels isomériques” - contenant une énergie née de lignes strictes et frénétiques. On aime - à coté des dessins et des collages en papiers parcimonieux - ces panoramas puissants jouant sur les codes de la typographie, les perspectives et l’exploration des points de vue tout en évoquant les systèmes binaires de premiers ordinateurs de la fin des années 30. Mais nous mettant aussi en garde contre ce système “castique” et une information de l’urgence en mesure de diviser, si l’on n’y fait pas attention, durablement la société !

www.backslashgallery.com

HERE, NOT HERE

A la H-Gallery au 90, rue de la Folie-Méricourt 75011 Paris /// Jusqu’au 16 novembre 2019 /// Exposition : HERE, NOT HERE

Elle déploie dans ses photographies une recherche sur l’entre-deux, sur la transition et le passage. Ses travaux, reposant sur un état subtil de suspension évoquent la notion de perte et de retour à soi. Dans une infinie justesse et une conscience de l’instant, la pratique artistique de l’artiste nous parle des rouges du hasard et du temps autour de positions théoriques dans un velouté du grain soulignant un espace conceptuel unique. En effet, la logique créative d’Alexandra Hedison (Photo ci-dessous Crédit@HéliantheBourdeaux-Maurin) transcrit le cycle de la vie dans une acuité saisissante. Le visiteur appréciera ici ces clichés nés au sein d’une vaste forêt humide de l’Etat de Washington, près du Mont Olympe. Dans un long cheminement - au coeur de cette zone sauvage tempérée des Etat-Unis - elle rend hommage aux voyages d’Ulysse. On aime ces amas de branches entremêlées et ces paysages infinis d’étendues boisées où les jeux de lumière évoquent presque des peintures abstraites. Et transposant le regard au-delà de l’immédiateté du monde tangible !

www.h-gallery.fr

MARIE HAVEL

Luxembourg Art Week à la Halle Victor Hugo au 60, avenue Victor Hugo L-1750 LUXEMBOURG /// Du 8 au 10 novembre 2019 /// Stand de la galerie Jean-Louis Ramand dans la section : Take Off

Mon travail trouve son origine à travers la notion de ruine et son appréhension, à travers l’enfance, ses matériaux, ses expérimentations… “ explique-t-elle. Et d’ajouter : “Ce travail consiste aujourd’hui en une tension entre construit et déconstruit, entre découverte et recouvrement et donc, entre jeu et ruine...”. En effet, la démarche artistique de Marie Havel (Photo ci-dessous Crédit@AtelierTerredEpaux) a pris sa source dans des “terrains de jeux” situés principalement dans l’Aisne près du Chemin des Dames ou sur la côte d’Opale jonchée de restes du Mur de l’Atlantique. L’artiste s’intéresse aux motivations de “l’action vaine” et à l’apprentissage de l’échec que l’on retrouve dans le rituel du jeu. Le visiteur appréciera ici - parmi les oeuvres de trois autres artistes - les notions de simulacres et de faux-semblants qui sont également présents dans sa gestuelle et se traduisant dans un va-et-vient et une complémentarité entre pratique du modélisme et du dessin. Marie cherche à saisir l’instant où le cadre se dissipe et où les dés ne sont pas encore retombés. Ses pièces peuvent se lire dans une articulation apparentée à celle d’un jeu de rôle, à la manière de l’exploration d’un livre dont nous serions les héros et aux scénarios illimités. On aime cet équilibre qui se crée entre les pièces pouvant jouer tour à tour ou simultanément avec la tentative d’envisager la réactivation des ruines et la définition de celles-ci comme un mode de construction à part entière avec ses mécanismes propres. Avec cette volonté de pointer l’histoire individuelle dans une histoire plus collective : “ tout en révélant le travestissement des lieux par le souvenir, en percevant ces mêmes lieux comme des paysages usagés…” précisera-t-elle sur la fin de l’échange.

www.luxembourgartweek.lu

MATRICE

A la galerie Jean BROLLY au 16, rue de Montmorency 75003 Paris /// Jusqu’au 23 novembre 2019 /// Exposition : MATRICE

Ses clichés sous-exposés tendent vers une certaine forme d’abstraction : “ Une façon de laisser penser que j’ai pu photographier un instant qui n’a pas existé, puisque les images sont faites en plein jour, mais nous laisse supposer une autre temporalité…” expliquait-il dernièrement. Ses oeuvres nous parlent de sujets statistiquement rarement photographiés en alliant contraintes fortes et hasards. Et sa démarche artistique engage un processus précis qui sollicite la durée. En effet, Tadzio (Photo ci-dessous Crédit@DR) parvient à capter des fragments du réel dans un lyrisme se révélant après une lente et savoureuse acclimatation. Le visiteur appréciera ici ces travaux d’une pureté remarquable à travers lesquels l’espace et la temporalité se fondent. Le travail dépouillé autour du mouvement de l’artiste retient l’attention du regardeur dans un caractère furtif. On aime cette idée de déplacement quadrillé sur un territoire et de préparation d’un voyage dans une quête éperdue du “spot” idéal via les outils numériques de cartographie actuelle. A l’ère de Google Street View dans une ubiquité illusoire !

www.jeanbrolly.com

JAUME PLENSA

A la galerie LELONG au 13, rue de Téhéran 75008 Paris /// Jusqu’au 16 novembre 2019 /// Exposition : JAUME PLENSA

Un mot est un pont entre toi et moi, entre nous et les autres, invisible…” confiait-il récemment. Comme venues d’un autre temps et formant un alphabet de l’âme ses oeuvres semblent contenir un langage codé. Evoquant des vestiges, des totems ou encore des attributs mythologiques, elles prennent une dimension universelle dans l’anamorphose et le halo suave qui s’y rattachent. Son approche artistique questionne l’incertitude, sème une forme de scepticisme autant qu’elle génère une perplexité féconde. En effet, le processus de création de Jaume Plensa (Photo ci-dessous Crédit@GalerieLeong&Co) inclut de multiples disciplines confrontant la figure humaine à la forme abstraite dans un dialogue maintenu sous tension. Le visiteur appréciera ici ces trois têtes de jeunes filles monumentales originellement taillées dans des troncs d’arbres puis fondues en bronze dans une élongation des visages plus prononcée que dans les pièces déjà connues de l’artiste allégorique. On aime ce silence de la pensée et cette incroyable légèreté de l’être émanant des ces silhouettes-métaphores, véritable matrices à enfanter des phénomènes visuels linéaires, à la façon de dessins dans l’espace. Et nous renvoyant par ricochet à la notion d’immuabilité !

www.galerie-lelong.com

HIDING ON…

A la galerie Paris-Beijing au 62, rue de Turbigo 75003 Paris /// Jusqu’au 9 novembre 2019 /// Exposition : HIDING THE 38TH PARALLEL NORTH

Je mets en avant l’effacement de la personne ou de la personnalité face à quelque chose d’une ampleur qui l’écrase, ce peut être la surconsommation, l’Histoire etc…” expliquait-il, il y a deux ans, lors d’une interview. Par ailleurs, il refuse qu’on le réduise à la photographie, ce médium qui fait qu’on le surnomme “l’Homme Invisible”. Utilisant ce qui est appelé à être jété et à disparaître, ses oeuvres reflètent l’état de la société. En effet, la pratique artistique de Liu Bolin (Photo ci-dessous Crédit@LaurentBailley/StraightForArt) mêle - en parallèle de la sculpture - body painting, performance, photographie et art optique dans une logique tournée vers l’écologie. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce superbe solo show - à coté d’une fascinante série de dessins cet acte de résistance questionnant la place de l’individu au sein de son environnement dans un art de camouflage vibrant pris comme un geste de survie. On aime la planification et l’exécution qui président à la naissance des ces oeuvres intrigantes révélant des paysages en constante évolution mais également la tension visuelle qui occupe le processus créatif de l’artiste qui ajoutera ceci : “Je suis un artiste et je n’ai à ma disposition que mon matériel, mes idées, ma créativité. Je n’ai aucun pouvoir militaire, financier, politique pour parler. Je suis artiste, c’est tout ! Des mots qui en disent long sur la force inébranlable qui se trouve derrière cet engagement aussi sincère que total.

www.galerieparisbeijing.com

LE DOS DE LA COIFFEUSE

A l’Espace de la Grotte du Centre d’Art Contemporain Le Creux de l’Enfer - Vallée des usines au 85, avenue Joseph Claussat 63300 Thiers /// Jusqu’au 2 février 2020 /// Exposition : LE DOS DE LA COIFFEUSE /// Commissariat : Sophie Auger-Grappin

J’ai emprunté ce motif de l’escalier au poète Edward James. C’est un objet transitoire. Il permet d’ancrer la sculpture dans l’espace de la grotte, et nous amène en même temps vers un ailleurs…” explique-telle. Se posant inlassablement la question du point de vue et de la perception dans ses oeuvres sculpturales, Pauline Toyer (Photo ci-dessous Crédit@DR) déploie ici son installation attrape-regards “Le dos de la coiffeuse”. L’artiste imagine une sculpture orthogonale faisant irruption dans un espace naturel à quelques encablures de la Durolle. Le visiteur appréciera ces travaux qui dispersent des indices d’une narration à recomposer qui se prolonge dans un environnement où la géométrie redéfinit un paysage brut. Mais aussi cet univers clos et miniature d’où émane un décor : un escalier de carton qui joue avec la profondeur et les aspérités de la roche. Il fait basculer la sculpture dans un nouvel espace de fiction non loin d’un autre élément baptisé “Source” prenant la forme d’un tissu aux couleurs vives sur lequel se distingue l’image d’une cascade. Fragment d’un paysage saturé de paradoxes !

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LES TRAVAILLEURS DE LA MER

A la galerie EDITIONS DILECTA au 49, rue Notre-Dame-de-Nazareth 75003 Paris /// Jusqu’au 9 Novembre 2019 /// Exposition : LES TRAVAILLEURS DE LA MER /// Commissariat : Frédéric Legros

Ses oeuvres mettent l’accent sur la mutation du travail humain avec l’apparition des machines, de la mécanique, toujours en lien avec la symbolique de l’eau. Ses peintures, dessins, aquarelles et objets entourés de bandages constituent une réflexion sur l’essence de chaque chose animée ou inanimée. Et dernièrement, son travail prend une dimension environnementale où le sujet s’inscrit dans un paysage qui le submerge ou dans lequel l’humain vient se fondre. En effet, la démarche artistique de Peter Kim (Photo ci-dessous Crédit@GuillaumeSchneider) révèle une pratique couronnant le geste qui devient l’imbrication d’une atmosphère mentale et d’une atmosphère réelle. Le visiteur appréciera ici la tonalité réjouissante de cette exposition et ce degré de fluidité établi autour de la matière et de l’intangible plaçant l’homme face aux tumultes de l’Histoire. On aime ces pièces se déployant autour des thèmes du voyage, de l’embarquement, de l’exil et de la peur de se perdre. On pense alors à ce tas de sel qui clôt cette superbe monstration et nous rappelle ce qui demeure de l’océan. A la fois résidu et source de vie.

www.editions-dilecta.com

IL EST PLUS BEAU D'ÉCLAIRER...

Au Collège des Bernardins au 20, rue de Poissy 75005 Paris /// Jusqu’au 14 décembre 2019 /// Exposition : IL EST PLUS BEAU D’ÉCLAIRER QUE DE BRILLER SEULEMENT /// Commissariat : Sophie Monjaret

J’ai toujours eu cette envie de brouiller les pistes, et même de semer le trouble. J’aime créer des objets ambigus dont la perception pour le visiteur dépend de ce qu’il va s’autoriser ou non à penser et à partager avec les autres…” avait-elle confié un jour lors d’une interview passionnée. Et d’ajouter : “Ils sont là pour ouvrir un imaginaire, parfois érotisé, qu’on ne s’attendrait pas à développer en visitant une exposition !” Ses expérimentations de dessins en volumes - composées de très fines feuilles de métal -allient humour, sensualité et élégance. En effet, les formes de références organiques et minérales de Gwendoline Perrigueux (Photo ci-dessous Crédit@DR) sont liées entre elles en tensions et nous acheminent vers des territoires fantasmagoriques ouverts sur l’introspection et l’interdit. Le visiteur appréciera ici - au sein de cette superbe exposition en trio - ces travaux de la plasticienne qui livre au regard une dramaturgie émotionnelle faite d’associations réactivant l’imagerie festive des années 80. On aime ce système de formes parfois exubérantes sans hiérarchie s’autorisant le kitsch et déstabilisant les codes générationels à coups d’artifices. Puisés autant dans le spleen du geste post-party que dans le prisme de l’interaction performative où le smiley croise l’étoile filante et le pouce levé : “ J’ai envie de partager un travail débordant, explosif, jouissif. Je jouis clairement de mon travail. Ce que je veux, c’est donner du plaisir !” confiera-t-elle sans fard. Comme pour dire : C’est à prendre ou à laisser…

www.collegedesbernardins.fr

XIE LEI

A la HdM Gallery au 42 Conduit Street, Mayfair, London W1S 2YH /// Du 31 octobre 2019 au 16 janvier 2020 /// Exposition : XIE LEI, CHRISTOPHER ORR

Mes tableaux explorent un monde incertain, des situations troubles, inquiétantes que mon imaginaire façonne…” explique-t-il. Et d’ajouter : “Ils partent du réel mais s’en échappent pour questionner les dualités qui traversent ce réel”. Convoquant la singularité et la tension qui peut survenir entre les phénomènes, son langage pictural s’attache à l’ambiguïté des situations. En effet, la démarche artistique de Xie Lei ( Photo ci-dessous Crédit@DR) questionne le médium de la peinture dans sa contemporanéité. Le visiteur appréciera ici entre harmonies et nuances chromatiques, ces paysages incertains et ces visions nocturnes stridentes nous parlant de ce monde spectral “entre chien et loup”. Dans cette circulation des motifs et des idées établies dans une formulation concise, le spectateur se confronte à des espaces parfois confinés emplis de nervosité loin des stéréotypes actuels. Au coeur de cette exposition londonienne mettant en face à face les oeuvres de deux artistes, affleure le regard rétrospectif de Xie Lei sur la culture chinoise face à une forme de modernité occidentale. On aime le jeu de références - historiques et littéraires - toujours allusif qui parcourt les oeuvres de l’artiste ainsi que cette intranquillité accueillant des mouvements lents à la limite de l’embrasement. Dans une étourdissante série de thèmes !

www.hdmgallery.com

ASIA SHOT

A la galerie LE RESERVOIR 45-46 quai de Bosc 34200 Sète /// Jusqu’au 4 novembre 2019 /// Exposition : ASIA SHOT

Rejouant des scènes de domination et de révolte avec humour et une rage jubilatoire je crée un univers conquérant où la justice est conduite par Hysterical Mitch : mon double fictif” explique-t-il. Ses oeuvres trouvent leur inspiration dans son environnement familial militaire marqué par la guerre civile chinoise, les ornements et l’iconographie des armées. Ses courtes saynètes et autres strips tournent en dérision le système éducatif local où les élèves et les enseignants sont poussés au burn-out. En effet, la démarche artistique de Tristan Wu (Photo ci-dessous Crédit@DR) se présente comme une mise en abîme de nos luttes contemporaines : guerrières, mémorielles, sportives, technologiques , éducatives comme intérieures. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette réjouissante exposition de groupe - ce geste de l’artiste qui transfère une énergie écrasante. On aime cette pratique d’une vivacité déroutante - au sein de laquelle les compositions s’enchevêtrent - établie sur une double culture. Et détonne dans le paysage de la figuration actuelle !

www.artetpatrimoine.art

MAIS IL Y A CE LIEU QUI...

Mécènes du Sud Montpellier-Sète au 13, rue des Balances 34000 Montpellier /// Jusqu’au 12 janvier 2020 /// Exposition : MAIS IL Y A CE LIEU QUI NOUS MAINTIENT /// Commissariat : Mathieu Kleyebe Abonnenc

Son travail nous parle des relations unissant l’être humain au territoire, et plus généralement l’anthropologie au géologique : “Ces deux champs sont pour moi co-intriqués dans une double relation de transformation et de destruction, de guérison et d’empoisonnement…” explique-t-elle. Et d’ajouter : “Ainsi en tentant de rendre sensible la transformation des sous-sols ou des terrains, je convoque corollairement celle de l’être humain lui-même”. En effet, la démarche artistique de Laurie Dall’Ava (Photo ci-dessous Crédit@EliseOrtiouCampion) aborde fréquemment l’idée d’entre deux et de neutralité en privilégiant la fonction indicielle de l’image. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette belle exposition collective - le propos construisant un sens du lieu fragile né des écarts et des déplacements géographiques, historiques et affectifs qui habitent l’artiste. Cette dernière tente de rendre visible l’oscillation entre enracinement et errance, en traçant des continuités permettant d’imaginer une identité qui échapperait aux constructions idéologiques du roman national. On aime ses oeuvres qui nous font repenser aux textes dus sociologue anglais Paul Gilroy et aux diasporas nées de la conquête de l’Amérique !

www.mecenesdusud.fr