LAURA PORTER
“Depuis cinq ans je collabore régulièrement avec l’artiste Valentin Lewandowski. Mes installations, sculptures et installations videos expriment mon intérêt pour les modes de production de valeur, la genèse des matériaux ainsi que le rôle du corps dans les économies du mangeable et du jetable…” explique-t-elle. Et d’ajouter : “Ces dernières s’articulent autour de matériaux synthétiques, organiques ou comestibles, sous la forme d’organisations, la plupart faîtes à partir d’éléments discrets, selon la logique du dessin”. Revenant de manière récurrente dans son travail, l’action de transformation subie par les matériaux - sur notamment des coupons, des haricots ou encore des pièces de monnaie - exprime une propagation et une dissémination des éléments via une division du travail se combinant avec des relations mimétiques saisissantes. En effet, la démarche artistique de Laura Porter (Photo ci-dessous Crédit@AntoineMedes) s’empare souvent d’objets industriels inertes révélant des résistances intrinsèques ainsi que la singularité des différents constituants pour mieux mettre en relief la solidarité et l’autonomie de chacun. Le visiteur appréciera ces corps symboliques présents dans ses travaux s’autorisant des rapprochements subtiles échappant à toute logique binaire. Et aussi ses greffes n’hésitant pas à réunir - en l’occurence pour la sublime pièce baptisée “Float” - terre cuite émaillée, camouflage hydrographique, haricots noirs et rouges, mousse, verre en sucres, coton-tiges et lycra. On aime tout particulièrement cette pratique mettant en avant des gestes délibérément pauvres et vaguement accomplis donnant vie à des créations semblant douées d’une troublante “conscience de soi” !