EDOUARD WOLTON
“Mes tableaux sont, dans la majorité, entièrement construits et inventés. Je ne travaille quasiment jamais directement d’après photographie. Ce double sens de “vision” est en effet en relation directe avec la manière dont j’envisage ma peinture…” a-t-il confié récemment. Et d’ajouter : “Mon univers artistique se présente dans un premier temps comme une expérience visuelle qui s’ouvre vers un univers plus théorisé”. Prise comme une forme de “véhicule”, sa peinture - accompagnée d’autres médiums pour illustrer son propos - livre un ensemble parfaitement construit autour d’idées et d’imaginaires offrant en quelque sorte un ailleurs. Reflet d’une réalité en soi, elle témoigne de multiples réalités spatio-temporelles à l’oeuvre qui semblent fonctionner dans une logique de perméabilité. En effet, la démarche artistique d’Edouard Wolton (Photo ci-dessous. Crédit@HenriCoutant) croise tout type d’iconographies en faisant disparaître les frontières entre espaces et territoires dans des juxtapositions de temps et d’espaces différentes. Piochant dans l’histoires des sciences et techniques, elle établit des dialogues entre poétique et rationalité, entre mystique et forces du romanesque. Le regardeur appréciera ces dualités saisissantes faisant se côtoyer la forme, le présage et l’impalpable. Mais aussi ces confins du rêve où se mêlent les terreurs hallucinées et des mythologies inatteignables. On aime tout particulièrement cette pratique attentive à l’univers des mathématiques et aux mouvements des fluides nous offrant - via un glissement subtil du regard et une imprégnation mentale - la perception fugace et singulière de Thulé : cette île décrite pour la première fois par Pythéas au IVème siècle avant notre ère. Semblant définir le point le plus extrême du monde connu !