STÉPHANE COUTURIER

Je suis photographe mais je suis beaucoup lié aux arts plastiques. Je m’interroge sur la façon dont on regarde une photo, ce qu’on regarde. Une oeuvre, ce n’est pas forcément une photo encadrée. On peut dire que je suis photographe plasticien, mais je fais aussi de la video, alors je suis vidéaste ? Ou auteur ?” a-t-il confié récemment. Et d’ajouter : “Quoi qu’il en soit, ce qui m’intéresse, c’est d’être au carrefour de différentes pratiques…”. Conçues comme la captation d’un possible, ses oeuvres se font le vecteur du pouvoir exploratoire de la fiction en nous parlant de transformations via des paramètres, un vocabulaire et un protocole théâtralisant les lieux qui vont être représentés. Elles nous rappellent qu’une photographie n’est pas la vérité mais une vérité et que le magma de couleurs et d’effets est là pour être activé par le spectateur. En effet, la démarche artistique de Stéphane Couturier (Photo ci-dessous Crédit@DR) est construit sur une adéquation du fond et de la forme à travers laquelle les notions de flou, de fluidité et d’ondulation viennent renforcer le sujet traité. Le regardeur appréciera ces travaux saisissants conçus toujours dans l’ambiguïté où l’artiste expérimente le regard en tentant de savoir comment on peut altérer l’authenticité et la manière dont on va regarder les images. On aime tout particulièrement cette pratique associant un traitement proche du all-over pictural dans une abolition des repères perspectifs où la photographie n’atteste pas mais invente. En faisant dire à l’artiste ceci : "La photographie, hier comme aujourd’hui, est toujours dans la compensation, dans le compromis. Il faut qu’elle se rapproche le plus possible de ce que l’on a vu, mais il persiste toujours un petit décalage “. Sans doute car une photographie tourne le dos à la réalité et qu’elle ne peut pas rivaliser avec l’oeil !

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