SÉBASTIEN REUZÉ
“La vue narrative, en plongée, d’une tasse de café, sur laquelle sont posées des tasses est imprimée en sets de table. Par cette mise en abîme, l’image fait office de trompe -l’oeil. Elle est aussi utile, manipulable sans soin particulier, gratuite, consommable et jetable, étant reproduite en très grand nombre…” a-t-il déclaré un jour. Et d’ajouter : “Depuis 2016, je développe une réflexion sur la tradition du coucher de soleil dans le champs de la représentation photographique”. Ses oeuvres constituent une recherche sur la sémantique de la couleur et sur le statut d’un objet figuré lorsque le protocole de prise de vue ou l’’image se répète. Tournées vers les possibles du tirage analogique, elles traitent de la fascination et des croyances religieuses pour le soleil comme origine de tout. En effet, la démarche artistique de Sébastien Reuzé (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle de la contemplation du phénomène céleste et de sa récupération par les codes de la communication synonymes d’exotisme et d’extase. Elle invite à élargir les usages qui sont faits de la photographie en nous rappelant que le grand soin apporté généralement aux photographies est dû à la fragilité, à la vulnérabilité des supports avec des marchés qui nous habituent à un nombre réduit d’exemplaires. Le regardeur appréciera ces retouches saisissantes opérées sur des prises de vues troublant le réalisme apparent des images. On aime tout particulièrement cette pratique nous montrant autrement la base aérienne américaine d’Indian Springs dans le Nevada et ce quotient fonctionnel des images dans leur capacité à orienter la lecture, la pensée, la réaction vers une histoire, une fiction ou une transformation intellectuelle du réel. Nous renvoyant dans le Surrey, à coté de Webridge. Cette banlieue qui avait inspiré en son temps quelques étonnants récits du grand J.G. Ballard !