TONY MATELLI

La mauvaise herbe est un triomphe et un échec à la fois. Les mauvaises herbes persistent ; vous ne pouvez pas les tuer. Elles célèbrent les indésirables. Elles sont déchets et vie à la fois” a-t-il déclaré récemment. Et d’ajouter ceci : “Je ne pense pas les trois dimensions, je me considère moins comme un sculpteur que comme un faiseur d’image, que je colle et déplace.” Avant de poursuivre ainsi : “Une mauvaise herbe ne serait pas une mauvaise herbe, si elle était au bon endroit”. Destinées à être perçues en tant que telles puis en tant qu’oeuvres d’art, ses oeuvres fonctionnent par-delà la critique institutionnelle. Elles agissent comme des métaphores pour les classifications générales de l’intérêt, de la hiérarchie, de la valeur et de la dignité. En effet, la démarche artistique de Tony Matelli (Photo ci-dessus Crédit@DR) nous parle en quelque sorte de productions “résistant à la décoration” dans la mesure où elle offre une friction entre l’espace et nos corps. Quand l’artiste installe ses oeuvres qui se répètent dans le temps avec de petites différences, il y a comme une stratégie de minimalisme soulignant que ce que l’on voit est ce que l’on voit. Le regardeur appréciera ces sculptures saisissantes de Weeds - sous forme d’installation - représentant dans les moindres détails et à l’échelle originale ce que le titre implique. On aime tout particulièrement cette pratique montrant ces reproductions en bronze de plantes indésirables et envahissantes qui persévèrent et poussent en marge d’un espace sans discipline. Evoquant également non seulement la vanité, des spécimens doués de vertus didactiques mais surtout des expériences situationnellement orientées. Ou davantage encore, des instants de vie faits d’interactions silencieuses marquées par le parti pris d’un hyperréaliste étourdissant. Nous rapprochant des aspects les plus absurdes de la vie dans un sentiment de déconnexion, de retrait puis d’isolement !

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