NIELE TORONI

Depuis 1966, je me sers de pinceaux plats, larges de 5 cm, que j’applique sur une surface donnée à intervalles réguliers de 30 centimètres. » a-t-il confié récemment. Et d’ajouter ceci : “Je suis bêtement peintre. Je ne visualise pas des idées : j’applique un pinceau, des empreintes de pinceau deviennent visibles et cela peut donner des idées. Ce n’est pas moi qui laisse une empreinte, c’est un pinceau n°50…” Entreprise de démystification de l’art dans un refus de déroger à ce système infiniment répété, ses oeuvres affirment l’existence de la peinture en tant que telle. Déterminant sa peinture comme un geste de non-recouvrement d’une surface, l’artiste définit littéralement ce qui est donné à voir. En effet, la démarche artiste de Niele Toroni (Photo ci-dessous Crédit@SwissInstitutNewYork) nous dit que la peinture ne délivre aucun message et n’est rien d’autre que ce qu’elle est matériellement. Elle cherche à établir son autonomie et à l’affranchir de toute représentation. Le regardeur appréciera cette méthode immuable saisissante appliquée sur tout type de supports qui souligne que l’oeuvre doit être vue du premier coup d’oeil. On aime tout particulièrement cette pratique radicale donnant à voir la peinture dans son essence, son essentialité et livrant les symboles d’un temps qui passe. Et ces alignements hypnothiques de points monochromes ou polychromes nous disant qu’une empreinte n’est jamais seule. Et que l’illusion n’est finalement qu’une interprétation fallacieuse de ce que l’on perçoit !

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