SARAH SZE
“La sculpture déborde de son champ dans le monde d’une manière très complexe qui n’est pas lié à son cadre. En peinture, le monde se déverse dans le cadre et parfois, nous confondons ce cadre avec le monde...” a-t-elle expliqué dernièrement. Et d’ajouter : “Chaque œuvre est comme un site témoignant d’un certain comportement – un effort visant à donner une signification, à acquérir des connaissances ou à créer un sentiment d’intimité à travers le monde matériel… C’est un modèle en perpétuelle évolution, au point qu’un site donne l’impression d’être vivant.” Interrogeant le degré de complexité de leur production, ses oeuvres soulèvent des questions sur les rapports d’échelles et semblent commenter notre rapport au monde. Derrière leur caractère mouvant et chaotique, se profile une métaphore de la ville dans un tissu urbain où opère une litanie d’objets étourdissante. En effet, la démarche artistique de Sarah Sze (Photo ci-dessous Crédit@CourtesySarahSze&Gagosian) développe des systèmes labyrinthiques mêlant petite pacotille et quincaillerie dans une perspective macroscopique de l’infini. Le regardeur appréciera ces constructions texturales et installations saisissantes recourant à l’huile, au polymère acrylique, au papier d’archives, aux punaises, à la ficelle, au graphite et au bois. On aime tout particulièrement cette pratique immersive s’emparant de morceaux de photographies déchirés dans des montages bricolés d’actions et un processus d’accumulation sculpturale révélant une approche biologique et transitoire. Dans des touts interrompus non finis ouvrant sur des espaces de vies et des topographies investies de nouveaux sens !