ST. ANTHONY FIRE'S

A la galerie Eric MOUCHET au 45, rue Jacob 75006 Paris /// Jusqu'au 1er mars 2020 /// Exposition : ST. ANTHONY FIRE’S

Le mot queer trouve son origine dans la racine indo européenne twerk signifiant tordu et oblique….” a t-il expliqué dernièrement. Et d’ajouter : “Cette racine est présente dans le processus technique du crochet qui implique l’élaboration de lignes de torsion des fils.” Utilisant des matériaux vernaculaires tels que la pâte polymère, la laine acrylique, la résine et la mousse, ses oeuvres visent à déconstruire une histoire de l’art tronquée. Elles évoquent, dans une étrangeté joyeuse, des corps utopiques “dessentialisés” et des assemblages biologiques saisissants dans un règne suprême du loufoque. En effet, la démarche artistique de Caroline Wells Chandler (Photo ci-dessous Crédit@NinaChoi) a puisé sa force, sa profondeur et son intelligence dans une enfance passée au Texas au sein d’une famille de tendance conservatrice. Le visiteur appréciera ici - au sein de ce beau solo show parisien se tenant au coeur du quartier de Saint-Germain-Des-Près - ces travaux aux couleurs alchimiques offrant une belle alternative à toutes les formes de patriarcats hétéronormatifs. On aime tout particulièrement cette pratique à l’insoupçonnable plasticité renvoyant à une recherche approfondie et empirique consacrée à Saint-Antoine peint par le grand Matthias Grünewald : ce mystérieux retable réalisé pour l’hôpital du monastère des Antonins qui hébergeait essentiellement - à ce que l’on en dit - des patients souffrant d’ergotisme !

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IN REAL LIFE

Au Musée Guggenheim Abandoibarra Etorb., 2, 48009 Bilbao, Bizkaia /// Jusqu’au 21 juin 2020 /// Exposition : IN REAL LIFE

Mes installations créent l’illusion du temps qui passe en rendant visible l’invisible. Je souhaite amplifier la manière dont l’homme ressent le monde et étudier comment il peut réussir à le changer ” avait-il indiqué un jour. Et d’ajouter : “Lorsque nous éprouvons des sensations, des émotions, nous existons en tant qu’acteurs responsables de nos vies, sans être victimes de nous-mêmes” Ses oeuvres multisensorielles, dans une prise de conscience de l’urgence climatique et de la question écologique, dénoncent une société oublieuse de ses besoins essentiels. Et témoignent de trois idées clés omniprésentes dans son travail : la géométrie, les couleurs et les phénomènes naturels. En effet, la démarche artistique d’Olafur Eliasson (Photo ci-dessous Crédit@DR) emprunte à la vie quotidienne des situations du monde naturel dont l’artiste fait une oeuvre d’art pour l’espace muséal. Entremêlant des recherches sur le mouvement, la science , le rapport au temps et la lumière, elle envisage la création artistique face aux enjeux mondiaux. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette exposition magistrale et itinérante - cette invitation à réfléchir sur la perception du monde physique face aux changements d’états que viennent exprimer la mousse, les métaux réfléchissants, le brouillard, les glaciers et plus largement le cosmos. On aime tout particulièrement ces sculptures, photographies, installations et peintures semblant nous dire que l’art n’est pas ici l’objet mais correspond plutôt à ce que l’objet fait au monde. Et faisant écho à cette phrase d’Olafur : “En 1972-1973, j’avais cinq ans et l’Islande rationnait le pétrole. Vers 6, 7 ou 8 heures du soir, la ville où vivait la famille de mon père coupait la lumière pour économiser l’énergie. Celle de l’extérieur, naturelle, pénétrait dans la maison. Tous ensemble, nous admirions de la fenêtre les fjords et le glacier baignés dans la clarté bleue du crépuscule. C’était un moment magique d’unité familiale devant ce magnifique spectacle naturel .

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ACTEUR

A la galerie Frank ELBAZ au 66, rue de Turenne 75003 Paris /// Du 29 février au 25 avril 2020 /// Exposition : ACTEUR

Peindre, c’est avant tout n’exposer que le nécessaire et le dispositif du tableau en montre la limite. Cette limite devient une force de propulsion. C’est la chronologie des situations picturales qui doit permettre de faire un tableau. L’état pictural fait déjà partie du tableau …” avait-il expliqué un jour. Et d’ajouter : “La toile blanche n’existe pas en fait, c’est un faux problème. La toile blanche est déjà pleine de clichés. Elle est avant tout un lieu d’inscription. Les reprises sont des à-peu-près calculés de la vraisemblance”. Fondées sur la répétition et l’analyse des composantes de la peinture, ses oeuvres répondent à un protocole : elles sont composées de deux panneaux identiques et séparées d’un bande verticale, l’un étant une duplication de l’autre réalisé au préalable. Une fois les deux panneaux exécutés, la distinction entre “la copie” - qui n’en est pas une mais plutôt la reproduction d’un même procédé - et l’original tend à disparaître. En effet, la démarche artistique de Bernard Piffaretti (Photo ci-dessous Crédit@MadeleinePiffaretti) nous parle de duplication dans des marquages qui vont relier deux tons et temps de peinture remettant en avant ces questions fondamentales : l’origine, la chronologie, la série, l’évolution… Tout en nous rappelant, selon les mots de l’artiste, que la reprise acte par acte, sur la deuxième moitié de la toile ne peut produire qu’un état imparfait. Le visiteur - dans un processus subjectif de reconstruction - appréciera de manière active ici ces effets de “mémoire de choses vues” dans des coulis de peinture qui souvent se superposent autour de la question de l’inachèvement. On aime tout particulièrement cette pratique qui dévoile ce tableau fait de deux tableaux différents faisant émerger une succession d’étapes n’appartenant finalement plus à l’artiste pour passer dans le domaine commun. Et sans offrir de réelle découverte ni de formes nouvelles. Mais où les éléments sont, eux, toutefois rejoués différemment !

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CAN'T TOUCH THIS

A la galerie BACKSLASH au 29, rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris /// Jusqu’au 22 février 2020 /// Exposition : CAN’T TOUCHE THIS

Jannis Kounellis a dit un jour qu’il était peintre et que ses outils les plus importants étaient la lumière et l’espace. Cette phrase m’a fortement influencé…” a dit-il confié dernièrement. Et d’ajouter : “J’ai toujours trouvé la fabrique à béton près de Vienne extrêmement excitante : un immense parc à thème qui attend d’être découvert”. Déployant de l’huile et des pigments sur aluminium, ses oeuvres à l’aspect velouté, ouvrent de multiples dimensions de lecture et exacerbent une impression nébuleuse saisissante. Portées par les notions de ruine et de frontières, elles semblent toutes nous poser la même question suivante : De quel coté vous tenez-vous ? En effet, la démarche artistique de Clemens Wolf (Photo ci-dessous Crédit@MarkusGasser) nous parle de cette beauté de décomposition à travers une exploration de la peinture dans une “fraude de la perception ” où le papier est traité comme de l’acier supposant une confrontation à l’inhérence de la forme, à l’autoréférence au matériau, à la technique. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce beau solo show - ces travaux se distinguant pas un espace optique entraînant le fond avec la forme. On aime tout particulièrement cette pratique - dans un rapport “haptique-optique” - traitant dans son coeur de la ”théatralité de l’insignifiance”. Et au sein de laquelle la ville semble bien être - dans un regard nomade sur notre temps- cet enclos où nous tâtonnons et avançons au son des mots d’un certain Borges !

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L'ANTI CHAMBRE

A l’hôtel La NOUVELLE RÉPUBLIQUE au 9, rue Moret 75011 Paris /// Du 21 au 23 février 2020 /// Exposition : L’ANTI CHAMBRE

Je suis née en Pologne à la fin des années 70. Dans mes souvenirs d’enfant, cette période était grise en raison de l’uniformité existante et de la rareté des biens les plus élémentaires. Ma famille recevait de l’Ouest des colis d’amis qui nous apportaient rêves et nouveautés. Cet exotisme me faisait voyager au-delà des frontières, vers la France ou l’Italie. De la grisaille surgissaient alors des papillons multicolores. Ce mécanisme de rêve s’est solidement ancré en moi comme une porte ouverte sur un bonheur accessible en soi en permanence” a-t-elle confié dernièrement. Et d’ajouter en guise de digression : “Les modèles familiaux, professionnels, de couple, de consommation sont en pleine mutation, provoquant une quête de sens complexe”. Ses installations multimédia in situ - s’appuyant sur une trame littéraire et chorégraphique sensible en action qui s’affranchissent des conventions - nous parlent de libération dans des mises en scènes saisissantes. En effet, la démarche artistique poignante d’Estera Tajber (Photo ci-dessous@MonikaMotor) mêle dans son essence médias artistiques traditionnels et techniques vidéographiques. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce passionnant group show - sa performance baptisée “Catch me if you want” confrontant les émotions et les sens dans une logique du “hors cadre” inédite plaçant l’expérimentation au coeur d’un processus porté par une poésie brute et totale. On aime tout particulièrement cette pratique poussant le spectateur dans ses derniers retranchements dans une échappée belle des plus subtiles. Mais également ce mariage tacite entre les univers du son, de la mode, de l’architecture et de l'écriture dans ce qu’elle porte de plus intime et de plus insondable !

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PRECIOUS THINGS

A la galerie INTERVALLE au 12, rue Jouye Rouve 75020 Paris /// Jusqu’au 28 mars 2020 /// Exposition : PRECIOUS THINGS

Je m’intéresse aux concepts du désir et du bonheur ainsi qu’à la relation entre notre interaction avec certains objets technologiques et le sentiment d’attraction qui en découle. Pour exprimer cela, je recours à des installations et à des mises en scène. De sorte que le regardeur, excité dans son imagination, puisse y projeter ses propres histoires…” avait-elle expliqué dernièrement. Et d’ajouter : “Je pense que mes images sont un peu cinématographiques et rétro”. Réflexion sur les contours du “désir matérialiste”, ses oeuvres nous font voir la lumière bleutée émanant d’un écran de télévision autrement dans un savant dosage entre ce qui nous est familier et des visions faites de pulsions souterraines distordant les grilles de lecture traditionnelles. En effet, la démarche artistique d’Anabela Pinto (Photo ci-dessous Crédit@AnabelaPinto) nous parle de mondes à double fond dans une expérimentation du récit saisissante. Le visiteur appréciera ici - au cours de ce solo show incontournable - ce monde étrange comme une extension de la psyché humaine où l’électronique domestique stimule et canalise nos émotions pour nous placer dans un état de dépendance des plus savoureux. On aime tout particulièrement ces clichés léchés répondant à des scénarios millimétrés faisant proliférer les fantasmes. Tout en nous rappelant que tout dans la vie tient en quelque sorte à l’accidentel !

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FABRICA

A la galerie PAPILLON au 13, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 23 février 2020 /// Exposition : FABRICA

Le métal est souvent employé comme élément structurel et mécanique. Je souhaitais au contraire trouver son organicité, sa fragilité, sa souplesse, sa transparence, sa profondeur, sa dimension charnelle et sensuelle…” avait-elle expliqué un jour après une résidence au nord de Vérone. Et d’ajouter : “Mon travail se déplie comme une image ouverte sur les profondeurs d’un corps vivant… ”. Nous renvoyant à Villaverva en Vénétie, plus précisément dans la manufacture de Renato Menegatti, où elles ont puisé une partie de leur inspiration, ses oeuvres évoquent des déploiements cosmogoniques tournés vers la notion d’émergence et d’incontrôlable. Ses architectures vivantes - comme des paysages intérieurs ou des étonnements faits d’enrobages comiques, de drapés sucrés, de langages inventés - sous-tendent des compagnonnages activant les imaginations. En effet, la pratique artistique de Sabrina Vitali (Photo ci-dessous Crédit@GiacomoCosua) nous parle des questions du fragment, de la transparence et de l”’à-coté” dans un cycle de métamorphoses nous renvoyant à des entités baroques saisissantes. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette réjouissante exposition - ce processus ritualisé qui alimente sa déambulation. On aime tout particulièrement cette pratique nourrie par la performance et construite dans un va-et-vient de l’ossature à la surface qui fera dire à l’artiste ces quelques mots :”Je mène en quelque sorte une réflexion sur les différents temps de l’oeuvre “ !

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I CALL YOUR FROM..

A la Maëlle Galerie au 1-3 rue Ramponeau 75020 Paris /// Jusqu’au 20 mars 2020 /// Exposition : I CALL YOUR FROM THE CROSSROADS /// Commissariat : Julie Crenn

Le corps comme la représentation sont en train de se construire ou de se défaire, c’est un état transitoire, une plateforme en mouvement” avait-il confié dernièrement. Et d’ajouter : “La fiction de la mise en scène pour moi c’est l’idée de mettre en avant un autre possible de réalité… “ Ses oeuvres nous disent que la narration, l’histoire, le récit, le mot que l’on raconte, que l’on énonce sont de l’ordre de l’immatériel et agissent concrètement sur la réalité. Elles utilisent parfois des stéréotypes liés à un genre ou à une personnalité en les troublant ensuite. En effet la démarche artistique d’Abel Techer (Photo ci-dessous Crédit@MaëlleGalerie) se présente comme un “jeu avec soi-même”, ce jeu de l’enfant se permettant des moments allant d’un état à un autre et au sein desquels le corps devient un questionnement dans un rapport au monde. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce remarquable solo show - ces travaux mettant le corps en scène dans une construction mentale par le biais de glacis et de transparences avec l’idée d’”une épiderme sur l’épiderme”. Mais également cet acte de création faisant écho aux drag queens se toilettant dans une “transition des choses”. On aime tout particulièrement cette pratique personnelle faite d’autoportraits nous parlant de ces moments intimes dans des espaces clos. Tout en réinvestissant le sens des objets dans un énoncé fait de couches successives se superposant et où la peinture prend forme en donnant d’abord la chair pour ensuite formuler le corps !


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SI TU DISAIS

A la galerie Marcelle ALIX au 4, rue Jouye-Rouve 75020 Paris /// Jusqu’au 7 mars 2020 /// Exposition : SI TU DISAIS

Ce que je cherche aujourd’hui, plutôt que de trouver un mouvement plus intéressant qu’un autre, c’est une force, une énergie humaine. C’est à cela que mon travail veut faire un clin d’oeil…” avait-elle expliqué dernièrement. Questionnant la puissance du collectif animé par une vision commune, dans un environnement naturel et sauvage, autant que ses limites, ses oeuvres videos ou performatives sont comme des énigmes ouvertes irrésolues. Elles trouvent leurs ressorts dans un anachronisme et des conversations chorales où les interférences donnent carte blanche à l’intuition. En effet, la démarche artistique de Lola Gonzàlez (Photo ci-dessous Crédit@MalakMaatoug) nous parle de la vocation du collectif, de son engagement mais aussi de cercles d’amis, de personnages en fuite qui gravitent autour d’horizons se heurtant à des épisodes sans lendemain. Le visiteur appréciera ici, au coeur de ce très beau solo show - ces travaux video au réalisme magique qui désarçonnent dans une soustraction au monde saisissante et un adieu aux paysages fait de traversées aveugles via des films confrontant des amitiés anciennes et nouvelles dans l’invention de nouvelles langues. Mais aussi ces instants singuliers se libérant des convenances dans une forme d’émancipation radicale. On aime tout particulièrement ici, ce propos de l’artiste semblant nous alerter sur le fait que si les protagonistes continuent de parler le même langage, ils risquent de produire la même histoire, selon les mots de l’écrivain Luce Irigaray. Sous cette même et seule litanie rendant hommage aux vers d’Amelia Rosselli : “…Je ne sais ce que je veux tu ne sais qui tu es, et nous sommes presque quitte…”

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BRODERIE : POINT DE DÉPART

A la Manufacture au 29, avenue Julien Lagache 59100 Roubaix /// Jusqu’au 29 mars 2020 /// Exposition : BRODERIE : POINT DE DÉPART

En intégrant dans la suite des croix un Y , le symbole du chromosome sexuel masculin, je modifie en profondeur la vieille trame de broderie en point de croix…” explique-t-elle. Et d’ajouter : “ L’image de départ garde sa lisibilité tout en suggérant la vision d’une société plus inclusive et harmonieuse.” Ses oeuvres nous parlent d’une technique très ancienne et connotée se métamorphosant en médium contemporain. Elles témoignent également - dans des installations urbaines souvent éphémères - de la richesse du geste du brodeur mais également de la teneur politique des objets. En effet, la démarche artistique de Lada Neoberdina (Photo ci-dessous Crédit@DR) se formule dans un réinvestissement de la pensée en faveur d’un paradigme des possibles. Le visiteur appréciera ici - au sein de ce beau group show de tenant dans “la ville au mille cheminées” - ses travaux autour de la fibre se présentant comme un lien entre les générations en rompant avec les préjugés et rappelant que les pratiques cousues, tirées et brodées ont longtemps été restreintes aux arts dits appliqués. On aime cette pratique qui ramène les récits personnels dans des histoires collectives dans une “contre-culture plastique” réclamant ses droits et son existence. Mais également un choix de résistance face au patriarcat sans aucun simulacre. Là réside, à n’en pas douter, toute sa force et sa fulgurance !

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LES TERRES JAUNES

A la galerie Isabelle GOUNOD au 13, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 22 février 2020 /// Exposition : LES TERRES JAUNES

Etre peintre aujourd’hui dans un monde rempli d’images virtuelles, c’est comme Jonas : il faut accepter d’être englouti, l’atelier devient le ventre de la baleine” avait-elle confié il y a quelques années. Et d’ajouter : “Mes oeuvres reprennent des fragments de peinture de la Renaissance dans lesquels le paysage fait écho à l’idée d’augures de l’Antiquité, parfois une tempête qui se prépare au loin, parfois un oiseau qui traverse un paysage ou un nuage à la forme étrange…” Ces dernières laissent poindre les signes d’un renversement à venir surnageant entre deux mondes et fonctionnant dans un “à rebours” saisissant semblant définir un alignement du destin des hommes. En effet, la démarche artistique d’Aurore Pallet (Photo ci-dessous Crédit@DR) laisse transparaître la figure romantique et alerte du guetteur parcouru d’expériences intérieures où la trame affleure et se résorbe. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette exposition troublante - ces travaux établissant des liens entre les croyances d’hier et les prémonitions d’aujourd’hui. Mais aussi ces territoires saturés emplis de coïncidences apparaissant sur des huiles sur papier marouflé sur toiles ou ce granit gravé et or. On aime tout particulièrement cette pratique à travers laquelle les phrases hésitantes sont comme un écho captif de l’image qui la frôle et où le souvenir de carte postale se superpose au langage. Celui que l’artiste à emprunté un instant à l’auteur de “Au-dessous du volcan” !

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SYMPHONIC LAVA

A la galerie SEMIOSE au 54, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 7 mars 2020 /// Exposition : SYMPHONIC LAVA

Tel un membre du rassemblement, le spectateur attribue au lieu lui-même un sens, il substitue la place à l’espace et la relation de l’un à l’autre à la simple échelle de la sculpture…” a-t-il expliqué un jour. Et d’ajouter : “Dans mon travail, la sculpture constitue le prolongement des séries de dessins…de foule ou d’assemblée autour d’un évènement particulier où les singularités de chacun de fondent dans l’action commune, le geste qui les absorbe”. Ses oeuvres nous parlent d’une pratique évoluant dans une instabilité périlleuse favorisant l’inscription immédiate d’étrangetés sur le papier tout en attestant d’explosions fixes, de récurrences morphéiques et d’enfouissements successifs. En effet, la démarche artistique de Julien Tibéri (Photo ci-dessous Crédit@RenaudMonfourny) nous parle de flash faits de hasards dans les transcendances d’un “gonzo graphique” porté par des percutions de batteries. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette inspirante exposition personnelle - le magma sensuel de papier noirci dans un protocole stricte et cette infinité de gris produits à la gomme mais aussi ce dispositif de lecture saisissant accrochant très agréablement l'œil. On aime tout particulièrement cette pratique dépeignant justement “le son et les ondes des choses” dans une logique de “la revenance des choses” attentive à l’écart de temps qui existe entre l’histoire de la forme que récupère l’artiste et le moment où il la réinjecte dans l’actualité. Mais également ces “images nimbantes qui dictent” semblant nous susurrer à l’oreille ces mots de Julien : “ gommer, produit vite du brouillard “ !

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FÉTICHES CHÉTIFS &...

A la galerie ALB au 47, rue Chapon 75003 Paris /// Jusqu’au 18 février 2020 /// Exposition : FÉTICHES CHÉTIFS & BAGUETTE MAGIQUE

Sous tes reins : “Si l’architecture, c’est de la sculpture Alors quand j’avance, Ma marche c’est de la danse ; Et si de la terre, on faisait de l’échographie On verrait mes chorégraphies. Avec nos corps, est-ce qu’on danse, Dans les correspondances ?… ” À la galerie ! : “Haut les mains peau de lapin ! Rendez-vous ! Rendez-vous, à la galerie ! À la galerie souterraine, à la galerie d’art contemporain !…” Ses oeuvres nous parlent de la mixité des langues et des alphabets que l’on retrouve sur les enseignes commerciales dans une verve poétique où les assemblages s’enchaînent sous les allitérations d’un baby-boomer écrivant, composant et scandant. En effet, la démarche artistique de Prosper Legault (Photo ci-dessous Crédit@DR) met en exergue des récitatifs révélant une activité de sculpteur doué d’une lucidité tendre et désabusée. Le visiteur appréciera ici - au sein de ce beau solo show - une video et des sculptures s’appuyant sur des détournements de sonorités urbaines mais aussi une formidable inventivité critique assujettie à des euphémismes faussement rassurants. On aime tout particulièrement ces télescopages de lettres et de syllabes dans une tentative de recoller autrement les fragments d’un univers éclaté. Dans une issue joyeuse faisant valser les débris d’une post-modernité repris sous ces vers : “Avec tous ces transports. En commun Je n’ai finalement rien Que des rapports lointains, et souterrains. Vivement que je quitte Toute cette MeRERde, Pour me blottir Sous tes Reins

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LES STATUES !

A la galerie Kamel MENNOUR au 6, rue du Pont de Lodi 75006 Paris /// Jusqu’au 7 mars 2020 /// Exposition : LES STATUES !


La peinture c’est faire de la lumière avec de la matière. Quatre fois par an, mon épouse et moi partons en voyage à travers le monde pour copier les grands maîtres dans les musées….” a-t-il confié dernièrement. Et d’ajouter ceci : “Fréquenter les peintres américains m’a donné une certaine désinvolture”. Ses oeuvres, portées par le goût du langage et de l’émotion poétique, nous parlent de son refus de la remémoration comme de la détérioration. Elles se nourrissent de culture savante tout autant que de légendes et de l’observation d’un quotidien qu’il mythologise. En effet, la démarche artistique de Martial Raysse (Photo ci-desssous Crédit@ZAPOON) exprime “la joie du mystère d’être au monde” dans une symbolique faite pour que l’on travaille et comprenne le sens du symbole faisant progresser dans une oeuvre sans fin témoignant du mal que s’est donné le peintre pour “bien faire” tout en contestant une société actuelle “faisant passer d’un travail à un autre dans des mauvais boulots pour vous payer moins cher…”. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette exposition immanquable - ces statues sur lesquelles l’artiste à parfois ajouté au débotté un collier, un trait de rouge sur des lèvres, de la couleur aux plumes d’un coq ou encore un peu de vernis à ongles sur des mains ou des doigts de pieds. On aime tout particulièrement ces deux oeuvres saisissantes : l’une appelée “Emilie” réalisée en 2012 au crayon de papier, pastel gras, acrylique sur papier et la seconde plus ancienne répondant au nom de “Nemausus” se présentant sous la forme d’un bronze et acrylique. Et semblant accompagner ces mots de Martial : “Après les années 70, j’ai tout séparé. J’ai compris qu’il y avait en moi un sculpteur, un peintre, un cinéaste. Je voudrais prouver qu’un individu peut suivre sa voie envers et contre tous


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FEEBLE SCREAMS FROM...

A la la galerie In Situ FABIENNE LECLERC au 43, rue de la Commune de Paris 93230 Romainville /// Jusqu'au 19 février 2020 /// Exposition : FEEBLE SCREAMS FROM FOREST UNKNOWN

J’ai plutôt tendance à avoir des couleurs réalistes. J’aime quand ça se rentre dedans, quand il y a des crissements, donc je ne vais pas être dans des tons forcément qui s’accommodent bien…. Ce sera des accords ou des rapports de couleurs vraiment très criards mais mélangés à des choses qui semblent plus naturelles comme les terres qui accentuent et qui permettent de porter tout ça…” avait-il expliqué un jour. Et d’ajouter : “Tout mon travail est un travail de montage et de collage. Mes tableaux sont toujours des scènes avec des choses posées qui reposent sur un système bien précis et très frontal.” Ses oeuvres loin de toute pensée monosémique utilisent beaucoup d’images de la Seconde Guerre Mondiale pour parler du monde actuel. Passant par des ellipses, des métaphores d’une peinture réaliste, elles disent la contestation du pouvoir qui s’exerce à ses yeux dans l’oppression et la mort en se traduisant par l’argent, la religion, la publicité et la vanité par excellence. En effet, la démarche artistique de Damien Deroubaix (Photo ci-dessous Crédit@PascalPique) - gratte ce vernis derrière lequel se trouve une noirceur mortifère manifeste. Ses dessins, eux, sont une projection directe de la pensée de l’artiste, “le chemin le plus court”, faisant écho à des milliers d’années d’Histoire de l’Art avec tous les maîtres passés comme seuls juges à ses cotés dans l’atelier. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce solo show remarquable - ces grandes huiles et collages sur toile et bois gravés sur papier japon et “ces scènes” que le peintre à en tête au moment de l’exécution avec des images tirées de cinéma ou de peintures d’artistes anciens, contemporains et modernes. On aime tout particulièrement cette dimension généalogique de l’art fait de doubles immatériels. Mais également cette combinaison subtiles de registres iconiques et formels dans des jeux de variations sous-tendant une pensée plastique faite d’énergies multiples mettant en réunion masques primitifs, fertilités, rituels chamaniques, idoles éthyphalliques et paysages crépusculaires impénétrables épuisant radicalement l’iconographie. Jusqu’ à cette vision de la seiche libérant son encre en nous rendant prisonniers d’un hasard et d’un passé immémorial !

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LA MONTAGNE INVISIBLE

Au Frac Île-de-France - Le Plateau au 22, rue des Alouettes 75019 Paris /// Jusqu’au 5 avril 2020 /// Exposition : LA MONTAGNE INVISIBLE /// Commissariat : Xavier Franceschi

Mon insistance sur le fait de ne pas nommer les lieux, le sujet, de ne pas mettre de textes sur le où, le quoi, le qui ils sont et donc sur qui vous êtes pas rapport à eux… C’est une manière de s’opposer, à résister à cette tendance occidentale de produire un corpus indexé de la connaissance…Qui nous donne un contrôle sur les sujets qui nous ressemblent pas.” avait-il expliqué lors d’un festival. Ses oeuvres mettent en oeuvre une méthodologie qu’il considère comme relevant d’une “ethnographie psychédélique” remettant en question les conventions de la représentation documentaire. Intenses et hypnotiques, elles s’intéressent aux mythes et aux rituels de nos sociétés en intégrant des théories critiques. Se situant du coté de la non-fiction, ses films, installations et performances explorent l’histoire de la sémiologie de l’image. En effet, la démarche artistique de Ben Russel (Photo ci-dessous Crédit@JakovMunizaba) exprime un engagement fort tourné vers l’analyse de l’image en mouvement. L’artiste met en place des labyrinthes video où prologues, épilogues et interludes disruptifs s’entremêlent. Le visiteur appréciera ici - au coeur de cette exposition passionnante - une immersion sous la forme d’un pèlerinage en direction d’un sommet utopique. Mais également une exploration du potentiel hallucinatoire du cinéma et de son identification mimétique. On aime tout particulièrement ce travail qui se déploie in situ sur le lieu de projection dans une expérience incarnée saisissante que Ben explique par ce propos de fin : “ Je pense que la proposition que je fais à travers mes oeuvres, qui constitue presque l’entièreté de mon travail, essaient de traiter de la production d’un temps particulier dans un endroit particulier dans une sorte de résistance à une prise de possession du public sur le sujet !

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LOVING IMPERFECTLY

A la Galerie Alberta PANE au 47, rue de Montmorency 75003 Paris /// Jusqu’au 14 mars 2020 /// Exposition : LOVING IMPERFECTLY

Mes abstractions sont des métaphores d’une société dans laquelle de faibles ruptures permettent de déstabiliser tout un ordre réglementé” avait-elle un jour expliqué. Et d’ajouter : “Il y a une géométrie entre les personnes. Nous sommes très précis dans la manière de nous rapporter aux autres, sans pour autant passer notre temps à faire des calculs. J’aime comme ces relations peuvent changer, dans un sens comme dans un autre, suivant la courbe d’un développement, d’un collapsus ou d’une régression…” Conçus uniquement dans une palette de noir, de gris et de blanc, ses oeuvres structurelles font éclater les genres avec des interruptions dans la géométrie à travers des systèmes montrant à la fois l’ordre et le désordre. Espaces picturaux ou peintures spatiales sculpturales, elles libèrent et abandonnent notre manière de comprendre et de regarder qui sont liés au caractère reconnaissable des formes. En effet, la démarche artistique d’Esther Stocker (Photo ci-dessous Crédit@DR) nous parle de l’influence que peut avoir la rencontre des parodoxes sur l’observateur. Mais également de cette fascination esthétique pouvant amener au changement. Le visiteur appréciera ici - au coeur de magnifique solo show - ces points d’observation dans l’espace faisant dire à l’artiste : "Je suis à la recherche de points non définis vacants, ouverts et libres. C’est comme si nous étions contraints par les choses que nous savons et cette condition peut restreindre l’espace que nous laissons à notre imagination…” On aime ces formes libres de toute attente et dont les éléments qui en sont issus ne sont pas combinés de façon logique et ne créent jamais d’ensemble cohérents. Afin de décrire l’ambiguïté et l’incertitude d’un système tout en questionnant ce système lui-même !

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17ÈME BIENNALE DU CRAC…

A la Maison des Arts Plastiques Claude Poli au 157, rue de Verdun 94500 Champigny-sur-Marne /// Jusqu’au 8 février 2020 /// Exposition : 17ÈME BIENNALE DES ARTS ACTUELS DU CRAC CHAMPIGNY-SUR-MARNE

A partir de gestes archaïques, je mets en place des processus lents et répétitifs qui deviennent pour moi des rituels qui rythment mes journées dressant un calendrier rigoureux…” confie-t-elle. Et d’ajouter : “J’élabore des structures complexes qui sont comme des cultures, elles se développent au fil du temps”. Ses oeuvres évoquent de loin le monde du génie civile et de la biologie - dans une sorte de recherche scientifique fictive - et ordonne des protocoles et des éléments trouvés en chemin : terre, débris industriels, graines, emballages… Ces derniers deviendront ensuite des paysages, des installations ou des sculptures faisant se côtoyer formes manufacturées et organiques. En effet, la démarche artistique de Caroline Anezo (Photo ci-dessous Crédit@DR) se présente comme des écritures inventées s’exprimant dans une infinité de détails. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ces réjouissants travaux - les méticuleux dessins de la superbe série “Maps” de l’artiste faisant appel à un processus appliqué saisissant dans lequel semble évoluer des êtres microscopiques sortis d’un petit village troglodyte de la campagne Angevine. On aime tout particulièrement cette pratique faisant resurgir un passé lointain né d’une mémoire collective tenue secrète. Mais également ces méditations semainières accompagnant une mécanique interne fonctionnant par touches percussives aptes à mettre en oeuvre un transport magnétique !

www.champigny94.fr

OH MOTHER, WHAT HAVE YOU…

A la galerie Andréhn-Schiptjenko au 10, rue Sainte-Anastase 75003 Paris /// Du 23 janvier au 14 mars 2020 /// Exposition : OH MOTHER, WHAT HAVE YOU DONE

Ses oeuvres - interrogeant la mise en scène et assujetties à des interprétations psychanalytiques - nous rappellent que l’acte artistique est toujours une forme de transgression et nous parlent de la place de la femme dans le schéma comportemental global de l’être humain. Ses images - suspendant le temps dans des dispositifs énigmatiques confortant le regardeur à ses peurs persistantes - sont très souvent inspirées par la photographie criminelle et arrangées dans une expression visuelle documentaire. S’intéressant à la transition de la photographie analogique et numérique, elles mêlent les notions de spatialité, de psychanalyse à travers les thèmes des structures du pouvoir. En effet, la démarche artistique de la Suédoise Annika von Hausswolff (Photo ci-dessous crédit@DR) fait surgir des figures dérivées du vaste océan de débris visuels d’internet flottant dans un espace coloré semblable à celui des dessins d’enfants. Le visiteur appréciera ici - au coeur de ce réjouissant solo show - les univers féministes et surréalistes de cet artiste tournée depuis de nombreuses années vers les questions de l’inconscient et du capitalisme global soigneusement imbriqués de manière à former un tout. Et en mesure d’ouvrir un labyrinthe des possibles saisissant apte à installer une narration complexe et perturbante. On aime particulièrement cette pratique qui perd le spectateur dans un jeu de résonances entre double sens et faux-semblants. Révélant dans ces derniers travaux - impressions UV sur verre acrylique, peinture à l’huile, tirages d’art et impression métal haut définition sur aluminium - des pulsions enfouies et des images rémanentes de manière spontanée !

www.andrehn-schiptjenko.com